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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 17:08

Les suicides de la personne âgée comportent des spécificités liées à des facteurs de risque liés au vieillissement. Ces spécificités, en particulier les aspects polymorphes des suicides passifs souvent peu repérables, ainsi que les résistances sociales, familiales, politiques, rendent particulièrement difficiles la prévention et la prise en charge des suicidants du troisième âge.

Les suicides de la personne âgée peuvent résulter d'imprégnations psychiques familiales dépressives ou clivantes. Ils contribuent à pérenniser une imprégnation psychique mortifère sur l'entourage. La représentation de la mort chez les personnes âgées suicidantes s'oriente vers un vécu de néant, elle s'accompagne d'un désir de non-transmission vers les générations suivantes.

Ainsi, notre étude montre un impact significatif de la transmission du comportement suicidaire entre les grands-parents et les petits enfants adolescents. L'impact du suicide dans les familles varie en fonction des possibilités de prise en charge des survivants. Quand elle s'avère possible, la prise en charge psychothérapique doit s'orienter vers des objectifs précis

Le suicide de la personne âgée

Le suicide est fréquent chez les personnes âgées. Réactions impulsives, démission tragique ou geste soigneusement prémédité, il s'agit de vrais suicides avec réel désir de mort et non pas d'appel au secours. Les moyens utilisés (pendaison, noyade, défenestration, arme à feu) en témoignent. Aussi y'a-t-il peu de tentatives ratées. Ces suicides surviennent surtout après 60 ans. Le taux de suicide chez l'homme est très élevé après 80 ans. Le taux est important chez les hommes veufs de plus de 65 ans.


Ils se produisent principalement dans un contexte dépressif, de mélancolie sénile ou de dépression psychogène dont les causes sont la solitude, sensation de rejet de la société, une affection physique invalidante ou douloureuse, une infirmité sensorielle et des difficultés économiques.


Le risque est augmenté à la perte du conjoint ou de l'animal de compagnie qui était le seul compagnon.


Tout commence par l'idée du suicide. Puis vient une période transitoire de questions, de réflexion, d'hésitation. C'est à ce moment là qu'il faudrait intervenir si c'était possible, pour que ne s'installe pas l'organisation des idées suicidaires. Sans intervention thérapeutique la décision de mourir s'installe et commence la préparation de l'acte. Le temps qui va s'écouler entre cette décision et l'acte dépend du sujet. Ca peut être très court mais ça peut aussi être long selon que le sujet souhaite tout préparer avant ou non.


Pour prévenir ces suicides, il faut traiter les états dépressifs de la sénilité. Ce n'est jamais à prendre à la légère et ce sont toujours des personnes qui souffrent. Un comportement agressif doit aussi vous alerter.

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 08:35

Carence en vitamine B1


Ce syndrome affecte essentiellement les alcooliques chroniques en forte carence de vitamine B1. Appelée aussi thiamine, cette vitamine joue un rôle déterminant dans l'assimilation des aliments et la transformation du glucose en énergie, notamment pour le cerveau.

Une carence prolongée de cette vitamine peut entraîner une encéphalopathie (syndrome de Gayet-Wernicke) provoquant à son tour des lésions cérébrales irréversibles et responsables du syndrome de Korsakoff.

Symptômes


La consommation excessive et régulière d'alcool provoque indirectement une carence en vitamine B. Ce n'est en effet pas l'alcool qui provoque la carence, mais sa consommation qui entraîne une mauvaise alimentation à l'origine du déficit vitaminique.

Sans apport en vitamine B, le patient peut sombrer dans le coma, voire décéder.

En cas de carence en vitamine B, l'apparition d'importants troubles de la mémoire désigne le syndrome de Korsakoff.

Ce syndrome se manifeste essentiellement par une amnésie dite antérograde (oubli des événements survenus depuis l'apparition des premiers signes du syndrome, jusqu'au moment présent). La mémoire dite rétrograde est moins souvent touchée et de manière moins sensible (mémoire des événements qui concernent la vie du patient avant l'apparition du syndrome).

Ces atteintes amnésiques s'accompagnent généralement d'une désorientation spatio-temporelle (le patient ne se rappelle ni le jour, ni l'heure, ni le lieu de l'instant présent), de fabulation (le patient tient pour réels des faits en réalité totalement imaginaires) et d'une anosognosie (le patient nie souffrir du mal qui l'affecte).

  • Si la mémoire épisodique (celle qui nous permet de retenir des faits et des événements autobiographiques) est ainsi la plus touchée par le syndrome de Korsakoff, les difficultés mnésiques peuvent néanmoins varier d'un patient à l'autre.


Traitement


La nature du syndrome étant lésionnelle, il n'existe aucun traitement à cette maladie. Les dommages causés au cerveau sont irrémédiables et la récupération par le patient de son état antérieur, impossible.

Dès lors, le traitement consiste à adapter le patient et son entourage aux troubles caractéristiques du syndrome.

Après un apport d'urgence en vitamine B et le rétablissement d'une alimentation équilibrée, la prise en charge du patient commence par un sevrage éthylique.

Les traitements médicamenteux qui suivront ces premières étapes viseront à endiguer les effets secondaires du syndrome : état dépressif, crise d'anxiété ou encore troubles du comportement.

  • Une prise en charge psychologique pourra aussi être envisagée suivant l'état du patient, notamment une psychothérapie cognitivo-comportementale.
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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 14:16

La pyramide de Maslow

La pyramide de Maslow est une classification hiérarchique des besoins humains.

Maslow distingue cinq grandes catégories de besoins. Il considère que le consommateur passe à un besoin d’ordre supérieur quand le besoin de niveau immédiatement inférieur est satisfait.

Nous proposons une nouvelle approche de ce modèle en :
reprenant les 5 catégories de Maslow,
brisant cette vision hiérarchique (aujourd’hui contestée),
introduisant un nouveau besoin, déduit de notre modélisation.

Les besoins humains selon Maslow :

Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie des individus ou de l’espèce. Ce sont typiquement des besoins concrets (faim, soif, sexualité,...).

Le besoin de sécurité consiste à se protéger contre les différents dangers qui nous menacent. Il s’agit donc d’un besoin de conservation d’un existant, d’un acquis. Il s’inscrit dans une dimension temporelle.

Le besoin d’appartenance révèle la dimension sociale de l’individu qui a besoin de se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit (famille, travail, association, ...). L’individu se définissant par rapport à ses relations, ce besoin appartient au pôle « relationnel » de l’axe ontologique.

Le besoin d’estime prolonge le besoin d’appartenance. L’individu souhaite être reconnu en tant qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient.

Le besoin de s’accomplir est selon Maslow le sommet des aspirations humaines. Il vise à sortir d’une condition purement matérielle pour atteindre l’épanouissement. Nous le considérons donc comme antagoniste aux besoins physiologiques.

Notre modélisation révèle un sixième besoin :

Le besoin d’éternité, d’immortalité ou tout simplement de temps, n’est pas décrit par Maslow. C’est pourtant un besoin de plus en plus exprimé dans notre société. Commercialement, il se traduit par l’attirance envers les produits promettant le rajeunissement ou de gagner du temps.

On constate que bien souvent, cette sixième dimension est occultée. Nous y voyons 3 raisons principales :
elle n’a pas encore d’existence
elle nous projette dans l’incertain puisque de multiples futurs sont possibles
elle nous conduit à considérer notre propre fin

Cela explique qu’elle soit passée sous silence, sans doute inconsciemment, dans de nombreuses situations.

On constatera qu’aucune hiérarchie entre ces six besoins n’apparaît dans notre représentation. Cela nous abstrait des critiques portées au modèle d’origine.

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 16:27

Merci la médecine néonatale ! Grâce à elle, en effet, et aux incroyables progrès réalisés depuis la fin des années 60, on peut aujourd’hui parler de « grands prématurés ». Auparavant, ces bébés nés avant 33 semaines étaient en situation très critique. Depuis, les unités de soin se sont adaptées aux problématiques spécifiques des grands prématurés. Récit de ces quelques semaines de parcours sous haute surveillance.

Il y a prématurés et… grands prématurés !

Certains bébés pointent le bout de leur nez avec un peu d’avance, mais quand peut-on parler de « grands prématurés » ? On calcule en semaines d’« aménorrhée », vous savez, ce terme barbare qui signifie absence de règles. Si la naissance survient entre 37 et 40 semaines d’aménorrhée, bébé est à terme. Entre la 33ème et la 36ème semaine, on parle de prématuré « simple ». Les grands prématurés, eux, sont les bébés nés entre la 28ème semaine et la 32ème. A noter, on distingue aussi la « très grande prématurité » (26 et 27 semaines) et la « prématurité extrême » (24 à 26).

Cette classification précise, établie par les médecins, recouvre en fait plusieurs réalités : comme l’explique le pédiatre néonatologue Christian Dageville, la médecine des prématurés a fait de grands progrès en quelques années. Les frontières évoluent : « grands prématurés » hier, les bébés nés à 31 ou 32 semaines pourraient presque aujourd’hui être considérés comme des cas de prématurité « simple ».

Qu’est-ce qui différencie un grand prématuré d’un bébé né plus tardivement ? Extérieurement, il ressemble à un nouveau-né en « miniature », à quelques exceptions : peau très fine, paupières pas encore totalement décollées, mamelons à peine ébauchés…

Mais c’est à l’« intérieur » qu’on observe le plus de différences : ses organes ne sont pas encore prêts. « Le rôle de la médecine néonatale est donc d’aider et de protéger cet organisme qui doit fonctionner précocement et achever sa maturation » analyse le Dr Dageville dans son ouvrage « Le début de la vie d’un grand prématuré expliqué à ses parents ».

Entre sa naissance précoce et son retour à la maison, le chemin du grand prématuré est donc long ! Voici, décryptées par le Dr Dageville, les différentes étapes de ce parcours.

  • Étape 1 : l’installation dans le service

On estime qu’il naît chaque année en France 9 000 grands prématurés. La vie de ces « tout-petits-petits » commence forcément dans une unité de soin, en réanimation ou en soins intensifs. Le service de néonatologie, lui, accueille les cas de prématurés simples.

Il faut au minimum 2 heures à l’équipe médicale pour installer bébé dans son nouveau cocon : surfactant instillé dans les poumons, assistance respiratoire, systèmes de surveillance, perfusion… le travail ne manque pas ! Après ces premiers soins, un bilan succinct de l’état de bébé – et de sa capacité respiratoire – est établi. Le Papa peut enfin venir voir son bébé, discuter avec l’équipe… et prendre une photo pour la Maman !

  • Étape 2 : l’adaptation à la vie aérienne

Christian Dageville en convient : « Pour vous, parents, cette étape est certainement la plus difficile. Votre angoisse est permanente. Elle est légitime; ces semaines sont en effet décisives pour l’avenir de votre bébé ».

Pendant cette période, les bébés grands prématurés vont donc devoir s’adapter à une nouvelle vie. Un sacré boulot, avec plusieurs tâches à mener de front :

Acquérir la maturité pulmonaire d’abord. Alors que le placenta assurait l’apport en oxygène, bébé doit désormais s’en charger tout seul… Une assistance respiratoire l’aide au départ, pendant quelques jours. Par la suite, des apnées peuvent encore se produire quelque temps…

Bébé doit ensuite réorganiser sa circulation sanguine. L’indispensable fermeture du canal artériel ne se produit pas chez les grands prématurés : il faut donc résoudre le problème par des médicaments ou une opération.

Dans le ventre de sa Maman, le bébé était nourri par le placenta. Sa naissance prématurée oblige désormais à nourrir bébé par voie artificielle : on lui apporte les nutriments nécessaires par perfusion, et on l’alimente aussi – à faible dose – par sonde gastrique. Des complications peuvent survenir, à cause de l’immaturité du système digestif.

Enfin, au cours des 20 premiers jours de vie de bébé, l’équipe médicale procède à de nombreux examens neurologiques, pour s’assurer que tout va bien.

Combien de temps dure cette étape d’adaptation ? Entre deux et quatre semaines environ, mais en matière de grands prématurés, il est délicat de généraliser…

  • Étape 3 : la maturation neurologique et la croissance

Encore quelques semaines d’effort, bébé tient le bon bout ! Le deuxième mois de la vie d’un grand prématuré est marqué par la « maturation neurologique ». En clair, le comportement de bébé change : ses mouvements sont plus complexes et plus harmonieux, il commence à s’éveiller et… moment magique : il devient sensible à vos caresses et à votre voix ! C’est le temps des câlins et du contact peau à peau tellement émouvant pour les parents, tellement rassurant pour leur bébé !

Et côté croissance, bébé a pris des jolies petites formes… et sa peau n’est plus fripée ! Il n’a plus besoin d’être nourri par perfusion. La sonde gastrique subsiste pour l’alimentation lactée…

Seule ombre au tableau : les apnées. Elles sont moins fréquentes mais persistent encore. Certains grands prématurés sont encore très fragiles sur le plan respiratoire, nécessitant une supplémentation en oxygène.

Bref, il y a des hauts, il y a des bas, l’angoisse peut ressurgir au moindre souci, mais globalement les parents des grands prématurés sont beaucoup plus sereins au cours de cette étape…

  • Étape 4 : l’accès à l’autonomie

Encore quelques semaines à l’hôpital avant que bébé ne rentre chez lui. Ces dernières semaines, votre grand prématuré va les passer plus près de chez vous, dans un service de néonatalogie.

Ses conditions de vie sont presque normales. Il n’est plus alimenté tout le temps : bébé devient capable d’espacer les tétées ! Oui, car désormais, finie la sonde gastrique, bébé tète, que ce soit au biberon, au sein, à la cuillère ou à la seringue…

Fini aussi la couveuse du grand prématuré et place au berceau chauffé. Tous les jours, on habille bébé, avec les vêtements apportés par les parents. Les parents peuvent aussi donner le bain ou le biberon ! Des activités très appréciées après ces semaines d’attente et de frustration…

En même temps, la joie des parents peut se teinter d’impatience. Les jours semblent vraiment longs avant de rentrer à la maison ! Quelquefois, ce moment tant attendu est redouté : sera-t-on capable de s’occuper de bébé tout seul, sans les infirmières ?!

Ultimes soins pratiqués avant la sortie de l’hôpital : l’équipe médicale commence les vaccinations et procède à un bilan neurologique, évaluant les compétences de l’enfant.

C’est ainsi que s’achève l’aventure des grands prématurés à l’hôpital, et que commence leur nouvelle vie, à la maison, comme tous les autres bébés.

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 09:34

Le DSM-5, nouvelle bible du diagnostic en psychiatrie, ne fait pas l'unanimité

Les propositions controversées adoptées et rejetées

Les principales critiques évoquées dans les premières versions du DSM-5 concernent :

  • l'abaissement des seuils diagnostics pour certains troubles (dépression liée au deuil…) ;
  • les propositions de nouveaux troubles sans preuves scientifiques suffisantes pour les qualifier de troubles spécifiques (troubles de dérégulation dit d'humeur explosive…).

Les critiques, avaient, il y a quelques mois, tiré la sonnette d'alarme pour alerter sur les dangers des sur-diagnostics qui seraient générés par ces changements.

En dépit de ces critiques, il est désormais acté que le DSM-5 reconnait le deuil comme un stress psychosocial sévère qui peut précipiter un épisode dépressif majeur débutant rapidement après la perte d'un être cher. Le deuil ne sera donc plus systématiquement exclu du diagnostic de dépression.

Dans le DSM-4, le diagnostic de dépression ne devait être posé que si les symptômes dépressifs persistaient plus de deux mois après le décès de l'être cher.

Pour le Pr Robbins, avoir retiré l'exclusion du deuil ne permettra malheureusement plus de faire la distinction entre « un deuil normal et une dépression clinique. »

Autre sujet de controverse entériné : le nouveau diagnostic de trouble de dérégulation dit d'humeur explosive « disruptive mood dysregulation disorder. » Il concerne les enfants de plus de 6 ans qui présentent une irritabilité chronique et au moins 3 accès de colère par semaine pendant plus d'un an. Ce diagnostic viserait à réduire les sur-diagnostics de trouble bipolaire chez les enfants.

Mais, pour le Pr Robbins, cette décision aura pour conséquence de « qualifier de pathologiques des enfants normaux.»

En revanche, le « syndrome de psychose atténuée », également critiqué pour le manque de données scientifiques validant le trouble, a été inséré dans la section 3 des désordres qui requièrent des recherches supplémentaires.

Il en va de même pour la cyber-dépendance aux jeux qui avait été proposé comme nouveau critère diagnostic.

Concernant le syndrome d'aliénation parental (quand l'enfant subit la pression de l'un des deux parents visant à détruire l'image de l'autre parent), également proposé comme nouveau diagnostic, il n'a pas été accepté dans les sections 2 et 3, tout comme les troubles de l'hypersexualisation.

Pour le diagnostic de l'autisme, les préoccupations des pétitionnaires ont été entendues. Le DSM-5 rassemblera le syndrome d'Asperger et les troubles autistiques du DSM-IV sous la terminologie de troubles du spectre autistique (TSA). Les TSA incluent également les troubles désintégratifs de l'enfance, et les troubles envahissants de développement.

« Nous sommes rassurés que le comité du DSM-5 ait acté que les personnes qui ont actuellement un diagnostic dans le spectre de l'autisme, syndrome d'Asperger inclus, conservent leur diagnostic de trouble du spectre autistique. Cela signifie que personne ne « perdra » son diagnostic à cause des changements de critères diagnostics », a commenté le professeur Dawson (directrice scientifique de l'association de patients Autism Speak) pour Medscape.com.

De vives critiques

Interviewé par l'édition internationale de Medscape, le Président du groupe de travail sur le DSM-4, le Dr Allen Frances (Pr émérite du département de psychiatrie, Duke University School of Medicine, Durham, Etats-Unis) qui est un fervent critique de cette nouvelle version du DSM indique que « le DSM-5 ouvre la voie à ce que des millions et des millions de personnes actuellement considérées comme normales soient diagnostiquées avec un trouble mental, reçoivent un traitement et une stigmatisation dont ils n'ont pas besoin. »

De son côté, le Pr Robbins se montre inquiet de la pauvreté des essais de terrain qui ont été réalisés pour la plupart des catégories diagnostiques majeures.

Le Dr Frances ajoute sur son blog que « son meilleur conseil aux cliniciens, à la presse et au grand public est de rester sceptique et de ne pas suivre le DSM-5 à la lettre. »

L'une de ses principales préoccupations est que « les vrais problèmes psychiatriques » soient laissés de côté.

Pourquoi un tel fossé entre les experts ?

Le Dr Frances explique qu'il s'agit d'un « conflit d'intérêt intellectuel et non financier ». Il précise : « le groupe de travail du DSM-5 est composé d'experts qui s'inquiètent plus du patient qui serait laissé de côté que de celui qui serait diagnostiqué à tort. Tous les efforts ont été entrepris pour qu'aucun patient ne soit oublié. »

Sur la liste des changements…

  • abolition du système des « axes ». Jusqu'ici, l'axe 1 regroupait les troubles cliniques (troubles de l'anxiété, de l'humeur, psychotiques…); l'axe 2: les troubles de la personnalité; l'axe 3: les affections médicales générales; l'axe 4: les problèmes psychosociaux et environnementaux; et l'axe 5: l'évaluation globale du fonctionnement. Les 20 chapitres du manuel seront restructurés en fonction des relations apparentes entre les troubles (symptômes, vulnérabilités) ;
  • deux nouveaux diagnostics voient le jour : l'hyperphagie boulimique « Binge eating disorder » et le trouble d'accumulation compulsive « hoarding » ;
  • les troubles d'abus de substance et de dépendance à une substance sont rassemblés en un seul trouble. En outre, l'APA précise que dans le DSM-V, les troubles d'abus de substance légers requerront la présence de 2 à 3 symptômes, alors que dans le DSM-IV les troubles d'abus de substance nécessitaient la présence d'un seul symptôme ;
  • les critères du stress post-traumatique sont modifiés pour s'intéresser davantage aux symptômes comportementaux, aux enfants et aux adolescents. Un quatrième groupe de symptômes s'ajoute aux trois existants ;
  • la dermatillomanie (trouble d'auto-mutilation compulsive à travers des grattages de la peau, grattages de boutons, de cicatrices, de petites aspérités) est incluse dans le chapitre sur les troubles obsessifs compulsifs ;
  • le terme « pédophilie » est remplacé par le terme « trouble pédophilique » ;
  • les critères des troubles d'apprentissage sont élargis ;
  • les 10 troubles de personnalité actuels sont maintenus.
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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 18:42

La maladie de Huntington est une affection héréditaire due à une dégénérescence entraînant une atrophie du cortex cérébral et des ganglions de la base (masses de substance grise situées à l'intérieur de la substance blanche du cerveau). Elle se caractérise par le développement progressif, chez l'adulte, de mouvements de type choréïque et d'une détérioration des fonctions cognitives (apprentissage, intellect en général).

Généralités

Il s'agit d'une affection neurologique de nature héréditaire associant des mouvements anormaux que l'on appelle la chorée (de Huntington) à des troubles mentaux et à une détérioration intellectuelle.

La chorée de Huntington est une maladie rare de nature génétique et dont la transmission se fait sur le mode autosomique dominant c'est-à-dire qu'il suffit que l'un des deux parents possède l'anomalie génétique pour transmettre la maladie.

Les mouvements que l'on observe au cours de cette affection neurologique sont involontaires, rapides, amples et saccadés. Ils sont imprévisibles et intéressent de manière relativement marquée les muscles du tronc mais aussi des membres et en particulier la partie proximale (la racine).

La marche est perturbée de manière caricaturale.

On constate d'autre part l'apparition de troubles psychiques sévères à type d'anxiété, de dépression, d'irritabilité.

La détérioration intellectuelle progresse le plus souvent vers la démence.

Étant donné que les symptômes survenant au cours de cette maladie neurologique surviennent tardivement, une personne atteinte par la maladie peut avoir des enfants avant de savoir qu'elle souffre elle-même de cette maladie.

Grâce à l'étude génétique il est possible maintenant de poser un diagnostic qui avant était fondé sur l'étude des antécédents de la famille.

L'évolution de la maladie de Huntington se fait vers la perte progressive de l'autonomie de la personne atteinte. Il existe des formes atténuées au cours de laquelle l'espérance de vie est plus longue.

Cette maladie neurologique nécessite l'utilisation de neuroleptiques qui améliorent les mouvements. Plus récemment des greffes de cellules nerveuses provenant du foetus ont permis de diminuer l'intensité des symptômes.

Physiopathologie

La Corée de Huntington se transmet de façon autosomique dominante (il suffit que l'un des deux parents soit porteur du géne pour que l'enfant développe la maladie), et se manifeste en moyenne chez la moitié des descendants. Si une génération échappe à la maladie, celle-ci n'est pas transmise aux générations suivantes.
Le gène responsable a été localisé sur le chromosome numéro 4, et plus particulièrement dans la partie terminale du bras plus court de ce chromosome 4, au locus G8.

Dans la chorée chronique, le cerveau est atrophié. Les circonvolutions (replis sinueux séparés par des sillons qui marquent, chez les mammifères, la surface du cerveau), ainsi que d'autres zones du cerveau appelées les ganglions de la base, le putamen, le noyau caudé et les cellules ganglionnaires, montrent une diminution particulièrement nette de leur volume.

Les méninges, qui sont les membranes enveloppant le cerveau et le protégeant, sont quant à elles épaissies.

La chorée de Huntington apparaît entre 30 et 45 ans. Parfois, elle débute par des troubles mentaux ressemblant à un état dépressif accompagné d'une tendance suicidaire.

Il existe parfois une certaine euphorie et des troubles mentaux peuvent précéder les premières manifestations.

Puis des mouvements involontaires, brusques et irréguliers, apparaissent. Ils agitent constamment le patient, sauf pendant le sommeil. Le malade tire la langue, bouge les lèvres, la parole est hésitante ou explosive.

Une ataxie, c'est-à-dire des troubles de la coordination, perturbe la démarche, la rendant impossible. Si le médecin effectue un examen neurologique, il trouvera chez son patient des réflexes augmentés.
Progressivement va s'installer ce que l'on appelle un syndrome cérébral, c'est-à-dire une perturbation des fonctions intellectuelles, observée habituellement quand le patient présente une confusion ou un délire.

Pour les spécialistes en neurologie les lésions intéressent le cortex cérébral et les noyaux gris centraux (ganglion de la base pour les anglo-saxons).

Les principales lésions concernent les neurones de projection GABAergiques du striatum. Plus particulièrement il s'agit de neurones GABAergiques de la voie indirecte qui projette sur le pallidum externe. Ceci aboutit à une réduction des projections qui excitent le noyau sousthalamique sur le pallidum interne et au final à une désinhibition excessive du thalamus, expliquant ainsi la survenue des mouvements anormaux.

Le gène a été localisé sur le bras court du chromosome numéro quatre. Il existe une expansion de la répétition d'un triplé CAG : normalement entre 9 et 35, chez les malades (abrégé de neurologie de Cambier, Masson et Dehen, éditions Masson).

Symptômes

Elle est caractérisée par les mêmes symptômes que la chorée aiguë :

  • Insomnie
  • Céphalées
  • Agitation
  • Troubles digestifs
  • Fièvre inconstante
  • Mouvements maladroits (impossibilité de garder les objets dans la main)
  • Mouvements involontaires permanents, qui commencent aux mains puis s’étendent au tronc et à la face
  • Grimaces
  • Débit de paroles de plus en plus difficile
  • Dans les formes graves, difficulté à avaler la salive et les aliments
  • Démarche difficile, parfois même impossible
  • Diminution de la force musculaire
  • Augmentation de la fatigue (dans les formes légères)
  • Parésies (paralysie partielle ou incomplète, parfois transitoire, d’un ou de plusieurs muscles) dans les formes plus graves.

Elle se distingue de la chorée aiguë par :

  • L'apparition à l'âge adulte
  • La chronicité
  • L'évolution vers la démence (altération grave du psychisme d'un individu, entraînant son irresponsabilité) : il s'agit en fait d'une diminution irréversible des facultés mentales.

Examen médical

La tomodensitométrie (scanner) peut montrer une atrophie d'une zone du cerveau : le noyau caudé.

Evolution de la maladie

L'évolution vers la démence est complète : elle aboutit en quelques années à l'invalidité totale et à un état grabataire, avec hypertonie extra-pyramidale.
Cette hypertonie extra-pyramidale, appelée également hypertonie plastique, est consécutive à une lésion du système nerveux central (c'est-à-dire du cerveau en ce concerne cette pathologie).
Plus précisément, cette lésion touche une zone qui commande la tension des muscles, ou si l'on préfère le degré de résistance d'un muscle au repos. Pour un individu normal, la résistance d'un muscle au repos est nulle. Pour un individu atteint chorée chronique, il n'en sera pas de même. Ainsi, si un médecin essaie de déplier le coude d'un patient atteint par cette pathologie, la résistance du bras va s'exercer avec une force constante et le bras ne revient pas sur l'avant-bras à la position de départ.
Dans l'hypertonie pyramidale, appelée hypertonie spastique, ce sont les voies pyramidales, c'est-à-dire le cordon nerveux transmettant les commandes des mouvements volontaires, qui sont touchées. Dans ce cas, quand le médecin essaie de déplier le coude de son malade, celui-ci exerce une résistance de plus en plus importante de l'avant-bras qui revient brusquement à sa position de départ quand le médecin le relâche.
Ceci explique que l'évolution du patient se fait vers la rigidité que les neurologues appellent rigidité akinétique (avec diminution des mouvements). Dans les formes juvéniles, rapidement quelquefois, on voit apparaître une rigidité.
Les troubles psychiques sont associés et de manière constante, en général pour l'ensemble des patients, aux troubles neurologiques. Ainsi, la détérioration de l'intellect est quelquefois masquée au début par des troubles psychiatriques c'est-à-dire de l'anxiété, de l'irritabilité et quelquefois des éléments psychotiques à type de délire ou d'hallucination. Pour les spécialistes en neuropsychologie la détérioration cognitive est le plus souvent de type frontal.

La survie depuis le début des symptômes est en moyenne de 15 ans. L'évolution n'est pas la même chez tous les patients atteints de chorée de Huntington. En effet il existe des formes au cours desquelles l'évolution est beaucoup plus longue. Il s'agit des formes atténuées. Sinon quand le décès du patient survient ceci se produit à la suite d'une cachexie (détérioration importante) le plus souvent, généralement,15 à 20 ans après les premiers signes de la maladie.

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre la chorée chronique avec d'autres pathologies provoquant des mouvements ressemblant à ceux de la chorée. Ces mouvements s'observent non seulement dans la chorée aiguë et chronique, mais aussi dans les maladies suivantes :

  • La dégénérescence lenticulaire.
  • Les tumeurs cérébrales.
  • L'artériosclérose, entraînant une maladie de la circulation artérielle cérébrale (chorée des personnes âgées, qui n'est pas héréditaire).
  • La maladie d'Alzheimer.
  • La maladie de Creutzfeldt-Jacob.
  • L'ictus (arrêt brutal) de la circulation cérébrale, présentant un début brusque
  • La maladie de Wilson (intoxication par le cuivre).
  • La choréo-acanthocytose :cette chorée chronique, relativement bénigne et rare, s'observe essentiellement au Japon, et s'accompagne d'acanthocytose des hématies, c'est-à-dire d'une déformation des globules rouges qui semblent recouverts d'épines leur donnant une forme irrégulière et hérissée.
  • En cas d'augmentation de la température (hyperthermie), il peut exister un syndrome similaire à celui de la chorée chronique. On observe parfois une perte de la mémoire et des troubles du comportement.

Traitement

  • Il comporte des neuroleptiques (dérivés de la phénothiazine, butyrophénones) pouvant être utiles chez les patients très agités, en sachant qu'une autre affection choréiforme fréquente est la dyskinésie (difficulté à effectuer des mouvements) tardive, observée lors de l'administration chronique de neuroleptiques. Les mouvements choréiques y sont souvent limités aux muscles de la bouche, de la langue et de la mâchoire, bien que le tronc et les membres puissent être atteints de façon sévère.
  • Très récemment, la greffe de neurones semble apporter un espoir de traitement en ce qui concerne la maladie de Huntington. Une équipe de chercheurs français dirigée par le Dr Anne Bachoud-Lévi a greffé dans les cerveaux de cinq malades atteints de maladie de Huntington des cellule neuronales provenant de foetus qui ont été prélevées après une interruption de grossesse. L'équipe française a observé une rémission des symptômes liés aux troubles de la motricité durant quatre à cinq ans et une rémission des troubles intellectuels. Une étude sur 60 malades est programmée.

Prévention

Dépistage
Le conseil génétique permet d'analyser les chromosomes et d'identifier dans une famille "à chorée de Huntington", les individus qui ont une grande probabilité de développer la maladie. La transmission des résultats doit bien entendu se faire avec beaucoup de précaution, et la révélation des analyses au patient et à sa famille sera laissée aux soins d'une équipe spécialisée, pour des raisons d'éthique.

L'hérédité est de nature autosomique dominante c'est-à-dire qu'un seul des deux parents peut transmettre la maladie à sa descendance et ceci avec une pénétrance complète. Dans la quasi-totalité des cas le début de la maladie se situe entre 30 et 50 ans. Il a été décrit des formes juvéniles et des formes dont le début est tardif.

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 12:39

La viande est une des principales composantes de notre alimentation. Pourtant, pour raisons médicales ou éthiques, certains ne veulent plus en consommer. Voici quelques conseils pour garder un régime équilibré sans viande et éviter les carences.

• Pourquoi devient on végétariens ?

  • Choix délibéré ou contraintes !


Par manque de goût, éthique personnelle ou problème de santé, notamment dentaire, consommer de la viande est parfois vécu comme une épreuve.


Veaux aux hormones, vaches folles et autres poulets aux dioxines ont renforcé le manque de confiance des consommateurs. En dépit de nouvelles réglementations toujours plus strictes, certains se sont durablement détournés des produits carnés.


D'autres sont devenus partisans du végétarisme en découvrant que l'élevage consomme beaucoup plus d'eau que l'agriculture et « gaspille » les céréales : il faut sept à dix protéines végétales pour produire une protéine animale.

• Oeufs et viande contiennent des protéines

Les viandes comptent parmi les meilleures sources de protéines qui fabriquent les anticorps pour lutter contre les infections, et entretiennent notre masse musculaire. Il est conseillé aux adultes d'en consommer, répartis sur la journée, 100 à 150 g pour une femme, 150 à 200 g pour un homme ou équivalent.


Les œufs (2 œufs correspondent à 100 g de viande) fournissent des protéines de structure très proche de celles du corps humain, et offrent des teneurs remarquables en vitamine B.


Les végétariens peuvent aussi compenser avec les produits laitiers, riches en protéines (200 g de fromage blanc équivaut à 100 g de viande).

• Les légumineuses, sources de protéines

Les meilleures sources de protéines végétales sont les légumineuses, soja et légumes secs. Un steak de soja vaut un petit steak de 100 g.


Pour optimiser l'utilisation par notre organisme des protéines des légumes secs (lentilles, fèves, pois cassés), l'idéal est de les associer aux protéines des céréales : pois chiches et semoule de blé, haricots rouges et riz, flageolets et quinoa, etc.

• Favoriser les aliments riches en fer

Les viandes sont également réputées pour leur apport en fer, deux fois plus que dans les poissons gras (saumon, maquereau, sardine, hareng, thon). Le fer, constituant des globules rouges, est indispensable au transport de l'oxygène vers nos organes.


Mal assimilé lorsqu'il est issu des œufs et quasi inexistant dans les steaks de soja, on le trouve dans les fruits et légumes secs (lentilles, pois chiches, abricots, amandes) et dans les huîtres.


Le zinc et le cuivre, impliqués dans nos défenses immunitaires, sont présents dans les légumes secs et les fruits de mer : 12 huîtres ou un demi-litre de moules (limité à une fois par semaine pour ceux qui surveillent leurs apports de cholestérol ou de sodium) couvrent 100 % des apports journaliers conseillés.

• Légumes secs, poissons gras et produits laitiers contiennent des vitamines

Enfin, les végétariens trouveront dans les légumes secs les vitamines PP, B5, B6, B8 (très concentrées dans les produits carnés) et, dans les poissons gras et les fromages, les vitamines A et D (présentes dans les abats).


Une exception, la vitamine B12 - qui favorise la formation des globules rouges - est fournie uniquement par les produits d'origine animale : les viandes et les produits laitiers.

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 08:15

Les tests projectifs

Ils visent à connaître la personnalité, c'est-à-dire tout ce qui distingue un individu d'un autre, sa manière habituelle de sentir, de penser et d'agir. Ces tests éclairent parfois l'origine des comportements et la structure profonde de la personnalité.

Le test des taches d'encre de Rorschach* est le plus célèbre.

Une tache, noire ou colorée, ne représente rien en soit. Si on demande à un enfant ou un adulte :"Que représente cette tache ?", il ne peut répondre qu'en imaginant une solution.

Cette réponse provient de son imaginaire et exprime ses idées, ses sentiments, ses opinions. Sa réponse donne une indication sur ce qu'il sait, ce qu'il sent, ce qui a senti et vécu autrefois. L'enfant projette son inconscient dans ses réponses.

L'emploi de ce test nécessite de la part de l'examinateur une haute qualification psychologique.

Rorschach était un disciple de Freud et c'est en utilisant la connaissance de l'inconscient qu'il a élaboré son test. Des milliers d'observations l'ont conduit à constituer une grille de réponses qui, par le biais d'une mathématisation, permet de cerner la personnalité du sujet testé. En particulier, les réponses au test montrent :

  • L'ouverture aux autres ou la réserve et le repli sur soi ;
  • L'intelligence concrète ou abstraite, vive ou lente ;
  • La sensibilité vive ou calme ;
  • L'équilibre ;
  • L'agressivité, la combativité ;
  • La patience, la douceur ;
  • La confiance ou la méfiance ;
  • Le caractère maîtrisé ou l'humeur changeante ;
  • L'anxiété ou la détente ;
  • L'insatisfaction ou la tranquillité ;
  • La tendance aux maladies mentales ;
  • La santé physique, etc.

Les psychologues et les psychanalystes disposent de moyens variés pour connaître la personnalité naissante d'un enfant entre 3 et 7 ans. Certains tirent des renseignements de la manière dont il joue, des jouets qu'il choisit, de ses propos spontanés, de l'histoire qu'il invente pour un théâtre de marionnettes, etc.

Le Rorschach.

Origine et Méthodes

Le test est composé de 10 planches représentant des tâches d’encre symétriques (5 noires, 2 bicolores rouges et noires, 3 polychromes). Il invite le sujet à dire ce qu’il voit sans limitation de temps, ni du nombre de réponses, à partir de la consigne : « Qu’est-ce que ce la pourrait être ? » ou « Dites-moi ce vous imaginez à partir de ces planches ».

La consigne est paradoxale puisqu’elle demande au sujet de s’attacher à la réalité du matériel tout en créant des images qui n’y sont point représentées. Le sujet, confronté à une double exigence, va montrer dans quelle mesure et comment il s’organise pour faire face à la fois à son monde interne et à son environnement. Situation caractéristique, à l’image de la vie, puisqu’il s’agit de se conformer aux limites imposées par la réalité tout en laissant la place à l’imaginaire et aux fantasmes » (C. Chabert, Le Rorschach en clinique adulte, Dunod 1983).

Administration et cotation

Les 10 planches sont présentées successivement au sujet. Les réponses sont notées, ainsi que le temps de latence et le temps total.

Par la suite, le psychologue demande au sujet de préciser les trois points suivants :

1. Le mode d’appréhension : Il indique comment et où le sujet perçoit la réponse sur la planche du test (approche globalisante ou construite à partir de détails ?)


2. Le déterminant : La perception est-elle déterminée par la forme, la couleur ou le mouvement ?


3. Le contenu : La thématique est-elle riche, stéréotypée, révèle-t-elle les préoccupations inconscientes, préconscientes du sujet ?

L’ensemble de ces réponses est synthétisé dans un psychogramme. L’anlayse du psychogramme et des réponses du sujet permet de caractériser finement la structure de la personnalité et la problématique inconsciente du sujet.

H. Rorschach classait les sujets, à l’issue de ce test, selon leur type de résonance intime en
extratensif, qui a tendance à l’expansion de soi,
intratensif qui privilégie un certain repliement sur soi,
ambiequal, qui représente un certain équilibre de soi.

Passation : Individuelle

Age : Tous âges

Temps : Libre.

« Le but des épreuves projectives est de permettre une étude du fonctionnement psychique individuel dans une perspective dynamique, c'est-à-dire en s'efforçant d'apprécier à la fois les conduites psychiques repérables, mais aussi leurs articulations singulières et leurs potentialités de changement. La question princeps qui ordonne tout travail sur les tests projectifs revient à s'interroger sur les opérations mentales mises en œuvre au cours de la passation, avec l'hypothèse qu'elles traduisent le mode de fonctionnement psychique du sujet. C'est ici qu'interviennent les références théoriques qui constituent le cadre d'interprétation des données. Les tests projectifs, en effet, ne contiennent pas intrinsèquement un modèle théorique spécifique même si leurs auteurs respectifs en disposaient : une orientation phénoménologique, génétique, caractérologique, cognitiviste ou une approche sociologique, ethnologique, psychiatrique, psychopathologique peuvent leur être appliquées. »

Catherine Chabert (1998), Psychanalyse et méthodes projectives, Paris, Dunod, p.31

« Proposer le Rorschach à un sujet n'est pas lui faire dire ce qu'il ne veut pas dire, mais plutôt lui permettre d'exprimer ce qu'il ne peut pas dire en termes clairs, c'est-à-dire ses moments de souffrance, ses points de fragilité et aussi sa disponibilité, ses modes de récupération, ses possibilités de dégagement. »

Nina Rausch de Traubenberg (1986), Le Rorschach, espace d'interactions, Bulletin de Psychologie, 376, 39, 11-15, p. 660

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 14:32


Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement conduisant à des conditions de vie insalubres.


Ca commence par l'accumulation d'objets hétéroclites, (syllogomanie) le Diogène stocke, entasse, collectionne, accumule des volumes grandissants et démesurés :


- vieilles revues, courriers, publicités : "je n'ai pas encore tout lu", "il faut que je classe", "je veux découper les recettes", "je dois faire les mots croisés"...*


- des objets cassés, inutiles, hors d'usage : "il faut que je les répare"...


- des vêtements usés, démodés, dépareillés :,"ça peut faire des chiffons" "je vais les reprendre à la taille", "je vais le rapiécer", "je cherche un haut pour aller avec"...


- de la nourriture... "c'était une promotion", "je vais en faire des compotes", "la date limite est dépassée mais ils sont encore bons", "y'a seulement un côté abîmé"...

Le Diogène ne jette rien, refuse toute aide, défend son trésor contre toute proposition de rangement, sous des prétextes divers : "ça peut servir", "je vais m'y mettre", "c'est pour le tri sélectif", "je m'en sors très bien tout seul", "je n'ai besoin de personne", "c'est mes affaires"... Il peut aller jusqu'à consommer des produits périmés pour ne pas gâcher.

Le rangement devient vite impossible et le ménage aussi, mais le Diogène refuse la réalité en persistant qu'il va arriver tout seul à s'en sortir...Il refuse toute aide prenant ça comme une agression intrusive, et sa réaction peut être violente ou exacerbée.


Des problèmes d'hygiène se cumulent av
ec le problème de place :


- pullulement d'insectes (puces, blattes, mouches, papillons...) ou de rongeurs (rats)...


- apparition de moisissures


- apparition d'odeurs nauséabondes

Certains diogènes collectionnent aussi les animaux, et parfois leurs excréments, parfois même les animaux morts (chats, rats...)

L'espace vital est, en quasi totalité, occupé par les entassements d'objets (la baignoire, le lit, la table), empêchant les actes quotidiens d'une vie normale,(dormir, se laver, manger, cuire...) mais le Diogène est dans le déni de la réalité. Il peut se resserrer dans un tout petit coin d'une grande maison envahie par les ordures, ou choisir d'aller dormir dans sa voiture si il n'a plus la place chez lui... (certains sont morts de froid, en hiver)

La plus part des Diogènes ne se lavent plus, et n'ont pas honte de l'odeur qu'ils véhiculent...

Economiser tourne à l'obsession, car le diogène se croit parfois dans une situation d'extrême pauvreté, alors que son compte en banque est parfois bien garni.

La peur de manquer est sans doute à l'origine de bien des situations dramatiques.



L'angoisse du temps qui s'écoule aussi : fixation sur le passé, refus de l'évolution, refus d'accepter son âge... (le diogène s'habille comme un enfant, les femmes gardent leurs cheveux longs de petite fille, les objets du passé prennent un caractère "sacré", tout ce qui est moderne est critiqué et refusé d'emblée).


Le diogéne est toujours seul. Deux fois sur trois le diogène est une femme. Les cas de syndrome en couple sont extémement rares. Le syndrome touche davantage les personnes âgées, mais aussi des plus jeunes...

Le syndrome contribue aussi à l'isolement social. Le diogène se pense incompris et rejeté, persuadé qu'il a raison dans ses choix et que c'est "les autres" qui ont tort. Certains diogéne ne sortent plus de chez eux...

Le syndrome débute souvent après un choc émotionnel comme le décès d'un proche, ou bien trouve ses racines dans l'enfance ( souvenir de périodes de rationnement).
L'attachement irrationnel aux objets pourrait être la réaction à une peur exacerbée de la mort ? L'entassement est le moyen choisi pour se rassurer, se persuader de la présence du monde des vivants (je possède donc je suis)...


Aucune statistique valable ne permet de mesurer l'étendue du phénomène psychique, car les diogènes sont très discrets.

Aucun traitement efficace n'existe, et les mesures autoritaires sont parfois fatales aux malades (dépressions, suicides ou morts naturelles rapides).

Ce syndrome pourrait être un défaut de fonctionnement des lobes frontaux...
Mais ce n'est qu'une
hypothèse, qui ne débouche sur aucune solution dans l'état actuel des connaissances sur le cerveau humain

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 07:01

Laplanche et Pontalis définissent la psychothérapie comme « toute méthode de traitement des désordres psychiques ou corporels utilisant des moyens psychologiques et, d’une manière plus précise, la relation du thérapeute et du malade » .

Le psychologue qui exerce en cancérologie est intégré à un service dont le cadre se définit par le référentiel médical. Il est au service du patient, des familles, de l’équipe soignante, dans ce contexte où « l’arrivée de la maladie a mis à mal le rapport entre somatique et psychique » . Ce que vise l’accompagnent psychologique, c’est de reconstituer l’histoire du sujet au sein de laquelle vient s’inscrire la maladie, et de permettre qu’une continuité s’établisse au décours des annonces, des examens, des traitements . Dans ce contexte, le postulat de mon exercice réside dans le fait que la proposition systématique d’un espace de parole et de dialogue est bénéfique, en ce sens qu’elle ouvre et relève d’un travail psychothérapique. Il s’agira, dans un premier temps, de développer la spécificité de cette pratique, puis de décrire, dans ce contexte d’adaptation permanente, le travail psychothérapique qui en découle tant pour le patient que pour l’entourage et l’équipe, car tout se passe comme si le psychologue était un tiers dans une triangulation.

L' activité du psychologue s’inscrit dans le cadre d’une prise en charge globale du patient assurée par une équipe pluridisciplinaire. Le patient vient le temps d’une demi-journée à l’hôpital de jour pour une évaluation pré thérapeutique qui précède le début de ses traitements et s’entretient avec un infirmier, une diététicienne, un externe, un interne et un psychologue. Le champ du psychisme s’intègre ainsi dans le même lieu que la maladie et le traitement. Cette décision de s’entretenir de manière systématique avec un nouveau patient concourt à la tentative de l’unification de l’expérience vécue. Elle constitue un point d’ancrage pour l’équipe ainsi que pour la suite de la prise en charge.

Les modalités d’intervention du psychologue se doivent d’être souples. En effet, il est nécessaire de tenir compte des contraintes imposées au patient par la maladie, les traitements, le contexte même de la rencontre. C’est pourquoi, l’écoute et l’attention que le psychologue porte au contexte dans lequel s’inscrit la réalité du patient contribue à construire un cadre qui s’ajuste en permanence. Celui-ci permet une élaboration participant à un travail psychothérapique, à travers différentes possibilités de prises en charge.

La médiation qu’exerce ce « soignant aux mains nues » dans la relation soignant soigné permet que s’opère un travail de liaison psychique entre le patient et l’équipe pluridisciplinaire participant au travail psychothérapique.

Dans un service de cancérologie, le travail psychothérapique s’inscrit dans une relation d’aide soignant-soigné, c’est-à-dire dans une relation « dans laquelle l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une plus grande capacité à affronter la vie » . Une mission accomplie pour le psychologue n’est pas que la souffrance ait complètement disparu. Il s’agit davantage que la « reconnaissance du sujet » et « le silence de l’écoute » , proposés dès la première rencontre, permettent à la personne de s’adapter au mieux face à la maladie, de se redéfinir ou encore d’élaborer ses projets.

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