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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 15:54

Comment éviter un burn out ?

Le burn out n'est pas à prendre à la légère. Actuellement, on estime que 3 millions de personnes seraient proches de l'épuisement professionnel en France. Pour éviter de faire un burn out, il faut savoir identifier les signes annonciateurs et prendre des mesures pour éloigner ce phénomène.

Comment éviter un burn out ?

Pour éviter le burn out, des méthodes de travail adaptées sont nécessaires. Si nous ne pouvons tout maîtriser, certaines permettent de réduire les risques. Mieux vaut prévenir l'épuisement professionnel que le guérir.

Relativiser pour lutter contre le stress

Quelle que soit sa profession, il est important de relativiser. Pour de multiples raisons, on a tendance à surévaluer les conséquences de nos actes : peur des erreurs, du chômage, de la répression... Dans 99% des cas, ces craintes sont infondées et les enjeux sont surestimés. Pour éviter le burn out, analysez le plus objectivement possible les conséquences réelles de vos actes : si vous ne terminez pas une tâche à l'heure, si elle n'est pas parfaitement exécutée ou si vous oubliez de faire quelque chose. Il faut bien évidemment l'éviter, mais cela arrive et ce n'est généralement pas si grave que cela.

Savoir dire non pour éviter les surcharges de travail

Une surcharge de travail peut déclencher un burn out. Pour éviter de cumuler trop de travail en retard, il faut apprendre à dire non. En acceptant toutes les tâches qu'on vous confie sans mesurer le temps nécessaire pour les effectuer, vous risquez de ne plus réussir à suivre le rythme. Avant d'accepter un nouveau projet ou une nouvelle tâche, posez-vous certaines questions : ai-je le temps ? est-ce à moi de le faire ? la personne qui souhaite que je prenne en main ce projet ou cette tâche est-elle dans son rôle ?

Lutter contre les agressions répétées pour se sentir mieux

Les agressions récurrentes peuvent déclencher un burn out. On parle ici des pressions subies, mais également des missions répétées. Un quotidien trop récurrent, ponctué de tâches similaires réalisées à intervalles réguliers, peut rendre le quotidien monotone. On perd alors de vue le sens du travail effectué, son intérêt et sa propre valeur ajoutée. On se sent agressé à longueur de journée à chaque fois qu'une tâche, déjà effectuée des centaines de fois, réapparaît inlassablement dans notre todolist. Si mettre en place des routines peut permettre d'améliorer la productivité, il faut faire attention aux risques inhérents aux tâches récurrentes.

Oublier ce qui ne peut être changé

Pour éviter le burn out, il faut lutter contre les agressions du quotidien. Mais parfois, l'épuisement dû aux efforts pour changer le quotidien est plus important que l'épuisement dû au quotidien lui-même. Si certaines procédures sont figées, si elles ne peuvent être changées, s'il existe trop de réticences au changement, inutile de trop insister. Accepter que certains process soient immuables, c'est économiser de nombreux efforts inutiles pour se concentrer sur l'essentiel. On peut vite s'épuiser contre des institutions figées.

Déconnecter

Autre facteur qui peut provoquer un épuisement professionnel : le travail ininterrompu. Il s'agit d'une mauvaise habitude à éviter, particulièrement présente chez les travailleurs du web. Une fois vos horaires de travail terminés, pensez à déconnecter. Chez vous, évitez de vérifier vos mails professionnel ou d'exécuter des tâches (même minimes). Et au boulot, pensez à faire des pauses réellement déconnectées de votre travail. Elles permettent de se libérer l'esprit et d'éviter la sensation de connexion permanente. Quoi qu'il en soit, n'hésitez pas à en parler ou à consulter un professionnel dès les premiers signes de l'épuisement professionnel.

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 12:46

La mémoire

A chaque instant nous sollicitons notre mémoire pour l'acquisition, le stockage ou la récupération d'informations fournies par notre environnement, nos actions ou nos perceptions.

Grâce à des possibilités de connexions quasi illimitées entre neurones (plasticité cérébrale), les informations nouvellement traitées créent leurs propres circuits de stockage. Ces circuits seront mis en jeu chaque fois que nous voudrons évoquer les souvenirs ainsi enregistrés.

Quand on retient un numéro de téléphone le temps de trouver un papier et un crayon pour l'inscrire, on utilise sa mémoire de travail : les données sont stockées de quelques secondes à quelques minutes (mémoire à court terme), nous évitant ainsi de nous encombrer de souvenirs inutiles.

Lorsqu'on évoque des événements plusieurs années après (mémoire à long terme), on sollicite l'intervention de l'hippocampe (rôle dans l'acquisition et la récupération des informations). Leur stockage fait participer différentes régions du cortex cérébral associatif.

L'oubli correspond à la disparition normale des informations stockées, liée le plus souvent à l'atténuation de l'intérêt pratique ou affectif qu'elles présentent. L'amnésie est une incapacité pathologique à fixer ou rappeler certains souvenirs et trouve son origine dans l'altération d'une structure nerveuse devenue inopérante (vieillissement, maladies, lésions...).

Le caractère qualitatif de la mémoire renvoie au type d'informations à enregistrer ou à restaurer et aux structures nerveuses impliquées :

La mémoire déclarative permet le rappel et la reconnaissance des mots ou des images et nécessite l'utilisation consciente du langage (par exemple évoquer ses dernières vacances). L'intégrité de l'hippocampe et des aires corticales du langage est indispensable à son bon fonctionnement.

La mémoire procédurale permet l'apprentissage de séquences motrices sur la base des informations perceptives concomitantes (par exemple conduire un véhicule) ; elle est responsable de l'acquisition des automatismes et des habiletés motrices et ne nécessite pas forcément une évocation consciente. Le striatum et le cervelet participent de façon importante à l'élaboration et à l'exécution de ces automatismes.

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 12:43

Les troubles de la mémoire

Les amnésies, ou troubles de la mémoire, regroupent une grande variété d'anomalies altérant de façon plus ou moins grave les fonctions de mémorisation ou d'évocation des souvenirs. Elles atteignent un grand nombre d'individus et sont une des préoccupations majeures de la Neuropsychologie.

Les techniques d'imagerie cérébrale constituent un outil très performant pour la détection des lésions responsables des troubles de la mémoire (ou troubles mnésiques).

- Les formes irréversibles de l'amnésie, les plus fréquentes, sont provoquées par des lésions cérébrales localisées principalement dans l'hippocampe et le diencéphale (le thalamus et l'hypothalamus).

- Les formes réversibles de l'amnésie sont dues à une altération transitoire de la circulation sanguine cérébrale provoquée par un événement particulier (traumatisme psychologique, ingestion de drogues, variation de température...).

L'amnésie rétrograde, incapacité d'évoquer des souvenirs anciens et l'amnésie antérograde, incapacité de fixer de nouveaux souvenirs, peuvent se manifester séparément ou conjointement, en fonction de la gravité des lésions.

Les amnésies peuvent être très sélectives (absence de reconnaissance des visages, de certains mots, de certains objets...) : elles sont alors dénommées par des termes plus précis tels que aphasies (troubles du langage), agnosies (troubles de la reconnaissance des objets familiers), ataxies (troubles affectant les séquences motrices)... Dans ce cas elles sont souvent associées à des lésions touchant des régions non spécifiques de la mémoire (aires du langage, aires motrices...).

Certaines maladies dégénératives, comme la maladie d'Alzheimer, s'accompagnent, à un stade avancé de leur développement, d'altérations graves des processus de stockage et de restitution d'informations : la mort progressive (nécrose) des tissus cérébraux, notamment de l'hippocampe, est à l'origine de ces dysfonctionnements.

L'alcoolisme chronique peut s'accompagner d'une forme particulière d'amnésie, appelée amnésie de Korsakoff, qui est souvent associée à des troubles émotionnels importants.

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 12:36

Vieillissement du cerveau

Le vieillissement désigne le processus selon lequel un organisme vivant évolue vers la mort. Il se manifeste par un ensemble de modifications anatomiques, biologiques et physiologiques entraînant l'altération des fonctions propres de chaque structure. Le système nerveux est soumis à ces processus de dégradation en fonction du temps.

Le vieillissement cérébral s'amorce vers l'âge de 20 ans, mais des altérations sensibles ne se manifestent qu'après l'âge de 60-65 ans ; si ces dégradations apparaissent avant cet âge relativement critique, il s'agit de sénilité précoce ou pathologique.

Manifestations anatomiques du vieillissement du système nerveux :

- Dégradation des organes sensoriels et neuro-musculaires, souvent très précoces (40-45 ans).

- Disparition de neurones, essentiellement dans certaines structures de commande motrice.

- Formation de plaques séniles caractérisées par des altérations localisées des tissus nerveux et de la névroglie (tissu de soutien et nourricier).

- Dégénérescence des filaments neuronaux et disparition de certaines connexions.

-Expansion du tissu de soutien au détriment du tissu nerveux proprement dit.

- Diminution du poids du cerveau de façon sensible après 45 ans ; chez la personne âgée cette diminution peut atteindre 7 à 8% du poids du cerveau adulte.

0-20 ans : Développement après la naissance Le système nerveux du nouveau-né présente toutes les structures de celui d'un adulte. Après la naissance, les neurones, en nombre constant, étirent leur bras (axones et dendrites) pour établir un réseau de plus en plus dense. L'expérience (psychologique, affective et motrice) agit en retour sur la consolidation et la formation de nouveaux circuits.

20-120 ans : Vieillissement du cerveau Le vieillissement cérébral s'amorce vers l'âge de 20 ans, mais des altérations sensibles ne se manifestent qu'après l'âge de 60-65 ans.

Le poids du cerveau diminue sensiblement après 45 ans. Chez la personne âgée, cette diminution peut atteindre 7 à 8 % du poids du cerveau adulte.

La vitesse de conduction nerveuse diminue et il y a disparition de neurones et de connections synaptiques.

Les manifestations du vieillissement du système nerveux sont extrêmement variables d'un individu à l'autre et certains semblent y échapper, du moins partiellement.

Manifestations pychophysiologiques du vieillissement du système nerveux :

- Les sensations et les perceptions sensorielles qui en découlent sont altérées, moins précises.

- La vitesse de conduction nerveuse diminue. Les fonctions motrices sont ralenties et moins bien contrôlées, les réflexes moins rapides, la marche plus lente et les capacités réactionnelles moins efficaces. Des tremblements peuvent apparaître.

- La durée du sommeil diminue ; les périodes d'éveil sont souvent entrecoupées de périodes de somnolence non réparatrice.

- Les fonctions cognitives subissent une dégradation plus ou moins sensible : une baisse de performance peut affecter la mémoire, l'attention, les capacités intellectuelles et parfois le langage.

- La démence sénile peut se manifester chez certains individus, principalement après l'âge de 75-80 ans.

Vieillissement cérébral pathologique :

Les maladies dégénératives les plus répandues sont la maladie d'Alzheimer atteignant essentiellement les fonctions mentales et la maladie de Parkinson qui s'accompagne d'une dégradation importante des fonctions motrices.

Ces maladies peuvent se manifester dés l'âge de 40 ans et les lésions qui les caractérisent sont irréversibles ; actuellement leur évolution peut dans certains cas être ralentie par différentes interventions médicamenteuses ou chirurgicales.

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 08:55

La contention en psychiatrie renvoie à une notion d'urgence et de passage à l'acte (accès au dossier "passage a l'acte"). La demande manifeste formulée par le patient, qu'il en ait conscience ou non, fait appel à une réponse qui ne peut être différée quel que soit le diagnostic posé ultérieurement par le thérapeute. Si en moyenne, 20 % des urgences psychiatriques correspondent à des décompensations d'affections psychiatriques chroniques comme les psychoses (accès au dossier "psychose") ou les troubles de l'humeur, le reste, soit 80 %, relèvent de pathologies réactionnelles pouvant mettre en jeu le pronostic vital comme les tentatives de suicide (accès au dossier "tentative de suicide"), l'alcoolisme (accès au dossier "alcoolisme"), les détresses psychosociales et les conduites pathologiques (accès au dossier "conduites pathologiques").

Important :

Les méthodes de contention et d’isolement représentent une réduction significative de la liberté de la personne, et nécessitent un cadre médical, législatif et institutionnel. Il est important de rappeler que ces mesures doivent rester thérapeutiques et relationnelles, et ne jamais devenir répressives ni punitives.

Rappels :

Mesures d’isolement sans contention L’isolement représente une limitation de l’espace d’évolution du patient et de ses contacts relationnels, sans entrave de ses mouvements corporels.

Mesures de contention sans isolement La contention n’est pas une pratique exclusivement psychiatrique puisqu’elle est utilisée aussi bien en gériatrie qu’en réanimation, en orthopédie comme en maternité ("empaquetage" des nouveau-nés pour les rassurer et leur permettre de s'endormir).

Dans la prise en charge des troubles mentaux, et en particulier des troubles du comportement, cette mesure coercitive est vécue comme l’héritière d’une psychiatrie asilaire aujourd’hui décriée. Mais au-delà des controverses, la contention reste encore une nécessité thérapeutique dans certaines situations d’urgence et de dangerosité.

Définition :

La contention d’un patient se définit comme la limitation de son autonomie et de ses mouvements au moyen d’un procédé mécanique. C’est à la fois une réponse et une prévention de ses conduites dangereuses. La contention ne limite pas les contacts relationnels du patient.

N’est pas considéré en psychiatrie comme relevant de la contention :

•le maintien bref de la personne afin de la calmer ou de la réconforter,

•le maintien plus ou moins prolongé lors d’une escorte d’un endroit à un autre,

•les dispositifs médicaux incluant des appareils pour maintenir une bonne posture corporelle ou conforter l’équilibre,

•les casques et équipements de sécurité employés pour protéger un patient des risques de traumatisme liés à une chute, ou pour éviter qu’il ne se blesse lors de mouvements involontaires.

Méthodes employées :

La contention pourra se faire au moyen de larges ceintures à bracelets pour les membres, associées à une sangle abdominale fixée au lit. Elle pourra aussi être exercée par une camisole emprisonnant les bras du patient mais lui laissant l’autonomie de la marche. Enfin il pourra s’agir de draps noués autour du torse et des membres, maintenant la personne à son fauteuil ou à son lit. Cette dernière méthode, qui présente des risques réels d’étranglement, n’est utilisée que de façon ponctuelle et sous une surveillance constante.

Indications et contre-indications :

La contention est un acte thérapeutique appliqué dans les cas suivants:

•prévention d'une violence imminente d'un patient envers lui-même ou envers autrui, quand les autres moyens d'apaisement ou de sécurité ne sont pas efficaces, ne sont pas suffisants ou ne sont pas appropriés.

•prévention d'un risque de rupture thérapeutique alors que l'état de santé impose des soins et que les autres moyens disponibles ne sont pas efficaces, ne sont pas suffisants ou ne sont pas appropriés.

Les contre-indications sont l'utilisation de la contention comme punition, répression, ou dans une recherche de confort du service aux dépens du patient.

Les contre-indications somatiques regroupent les pathologies cardiaques, respiratoires, circulatoires, ou traumatiques incompatibles avec le maintien dans la position contenue.

Les complications possibles sont les troubles du rythme cardiaque, la déshydratation, les lésions dues aux efforts du patient pour se dégager.

De tout ceci, il ressort que la contention doit rester une mesure exceptionnelle, de dernière intention, systématiquement associée aux autres techniques de prise en charge (relationnelles, psychothérapeutiques et chimiques), et qui sera interrompue dès que possible.

Prévention de la violence à l'hôpital:

L' indication de contention intervient après qu'ait été mis en place un programme de prévention de la violence ou de la rupture du soin. Ce programme doit reconnaître les signes avant-coureurs du passage à l'acte et permettre ainsi d'appliquer toutes les alternatives à la contention.

Moyens utilisés pour prévenir la violence (recommandations de l'AHQ, de l'APA et de l'ANAES):

•Adopter une attitude calme, assurée, respectueuse et rassurante,

•Exercer le soin dans des conditions prévues et aménagées en fonction de sa sécurité et de celle du patient, pour exercer son jugement sans être influencé par la peur d'un affrontement: idéalement, dans un milieu ouvert aisément accessible au secours et sans objet contondant,

•Faire en sorte que le patient connaisse les soignants, rappeler son nom ou prénom, et sa fonction, •Informer le patient de la présence continue de l'équipe soignante,

•Diminuer les stimuli auditifs en permettant aux patients "à risque" de s'installer dans un endroit calme. Eviter la présence de personnes au comportement perturbateur et solliciter si besoin la présence de tiers rassurants,

•Signifier aux patients menaçants, ayant des exigences manipulatrices ou irrationnelles, quels comportements ne peuvent pas être tolérés dans le milieu hospitalier et quelles mesures seront appliquées le cas échéant, sans que cela ne soit perçu comme un défi par le patient,

•Savoir mettre un terme à un entretien avant que le patient ne puisse plus contenir son agressivité (accès au dossier "entretien infirmier"),

•Explorer la signification de l'agressivité (accès au dossier "agressivité") sans la banaliser et favoriser son expression verbale à travers la relation d'aide et la communication (accès au dossier "communication"),

•Ne pas négliger les raisons purement médicales d'une agitation ou d'une confusion (accès au dossier "confusion mentale") qui nécessiteraient un traitement rapide,

•Vérifier l'adaptation du traitement médicamenteux,

•Inciter à la collaboration aux soins,

•... etc.

Prescription de la contention (recommandations de l'AHQ, de l'APA et de l'ANAES, protocole de contention CPOA):

•Noter l'identité du patient, ainsi que la date et l'heure de début et de fin de la contention,

•S'assurer que le trouble présenté par le patient correspond bien aux indications de contention,

•La mise sous contention se fait sur prescription médicale, d'emblée ou secondairement (au plus tard dans le quart d'heure qui suit),

•La contention initiale et chaque renouvellement sont prescrits pour une durée minimale,

•La conformité de la mise en contention avec le mode d'hospitalisation (accès au dossier "modes d'hospitalisation en psychiatrie") est examinée lors de la prescription,

•Les contre-indications somatiques sont identifiées et notées,

•Les facteurs à risque sont repérés (confusion, risque métabolique, risque médicamenteux... ) et un programme spécifique de surveillance et de prévention est mis en place,

•Le relais médicamenteux doit être institué immédiatement sur prescription médicale, sauf si la contention sert à observer l'effet d'un traitement pris antérieurement ou lorsque les troubles sont dus à la prise d'un toxique contre-indiquant les médicaments,

•Le patient reçoit les explications nécessaires sur les raisons, les buts et les modalités de mise en contention. La nécessité d'informer l'entourage et d'obtenir son consentement est examinée.

Recommandations pour la procédure (sources AHQ, APA et ANAES, protocole de contention CPOA):

•Après qu'une intervention verbale ou qu'un autre moyen de contrôle du comportement dangereux ait été considéré ou essayé, l'équipe doit former un groupe autour du patient,

•La mise sous contention est effectuée dans des conditions de sécurité suffisantes pour le patient et l'équipe de soin. Un minimum de 4 personnes, dont l'une au moins est une femme et un membre donnant les instructions, semble recommandable,

•La personne donnant les instructions doit dire au patient qu'il ou elle doit être mis en contention, expliquer brièvement les raisons et donner la direction,

•L'équipe doit donner au patient quelques secondes pour consentir mais ne plus permettre de négociations,

•A un signal pré convenu, chaque personne de l'équipe saisit et contrôle un membre du patient et une personne contrôle la position de la tête. On veille à ne pas blesser le patient,

•L'absence de tout objet dangereux sur le patient est vérifiée,

•L'équipe applique la contention, le patient est sur le dos, la tête dirigée vers la porte,

•Un membre de l'équipe veille à l'environnement du service: les autres patients, la famille. Il veille à éviter le caractère de spectacle, et ferme la porte. Il veille à prévenir la contagion de la violence,

•Les membres de l'équipe dont la présence n'est plus nécessaire sortent un par un,

•Le contact verbal est maintenu durant toute la procédure.

Recommandations pour la surveillance (sources AHQ, APA et ANAES, protocole de contention CPOA):

•Le patient bénéficie d'une évaluation médicale toutes les 30 minutes afin de déterminer si la contention est toujours indiquée,

•Le patient n'est jamais laissé seul. Il peut à tout moment communiquer avec un membre de l'équipe,

•Surveillance de l'état somatique toutes les 15 minutes, avec prise de la tension, du pouls, et vérification de la tension exercée par les contentions en place (risque d'oedème, douleur...),

•L'hygiène, les besoins et le confort du patient sont assurés durant toute la contention. Son intimité et sa dignité sont préservées,

•La surveillance biologique est prescrite,

•Les documents comprenant la feuille de surveillance, les rapports d'incidents sont intégrés au dossier du patient (accès aux informations sur le "dossier du patient"),

•Un entretien centré sur le vécu du patient est assuré en fin de processus.

Bibliographie :

Halopsy n° 20 de janvier 1999, P. Genest: "Passage à l'acte et psychose". Nervure avril 2003, A. Braitman et M.J. Guedj: "Mesures de contention sans isolement".

Soins psychiatrie n°168 d'octobre 1994: "le passage à l'acte".

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 08:26

Sigmund FREUD: les dates importantes de sa vie.

Fils de Jacob Freud, commerçant juif Autrichien marié une première fois. Son père aura de ce premier mariage deux enfants, Emmanuel et Philippe (un de ces enfants se marie et a un fils d'un an au moment de la naissance de Sigmund). Jacob, à 40 ans, se remarie à Amalie, 20 ans. Le 6 mai 1856 naît Sigmund (à l'origine Sigismund), qui sera l'aîné de 7 enfants. Son frère Julius meurt à 6 mois quand Sigismond a deux ans. En 1860, la famille s'installe à Vienne, dans de mauvaises conditions économiques. En 1881, il passe ses examens de fin d'étude de médecine. Il est peu intéressé par le métier de généraliste mais s'intéresse par-contre à la recherche et à l'enseignement. Il sera aidé financièrement par Joseph Breuer, médecin-physiologiste Autrichien s'orientant sur la psychiatre.

Les premières recherches de Sigmund Freud seront sur la neurologie, et les effets de la cocaïne. En 1885, il obtient une bourse pour un voyage à Paris et travaille à "la Salpetrière" avec Jean Martin Charcot, neurologue Français travaillant auprès de patients hypnotisés. Il est ébloui par le traitement sur l'hystérie et utilise à son tour l'hypnose. Il a alors 31 ans.

Au retour de Paris, il épouse Martha. En 1893, il formule la théorie de la séduction traumatique qu'il abandonnera 4 ans plus tard. En 1896, à 40 ans, il fait sa première conférence sur l'étiologie sexuelle de l'hystérie: c'est un véritable scandale. En 1903 il a ses premiers disciples. En 1938: c'est "l'Anchluss"! L'alliance entre l'Autriche et l'Allemagne nazie est décrétée: Sigmund Freud s'exile. En 1939, le 23 septembre, il meurt à Londres d'un cancer à la mâchoire.

· La psychanalyse est une méthode d'investigation du psychisme. Le traitement fondé sur cette méthode est aussi appelé "psychanalyse". C'est enfin une discipline scientifique formée de conceptions psychologiques. La psychanalyse est donc à la fois une méthode, une cure et une théorie.

· Découvertes inaugurales: Sigmund Freud ne sait pas ce qu'il cherche. Ce qu'il découvre en premier est que le symptôme du malade est particulièrement signifiant, et correspond à des réminiscences. C'est une trouvaille de Joseph Breuer que Freud va théoriser et communiquer. "Le sens renvoie à un évènement traumatique!" donne t'il comme explication dynamique du symptôme.

Deuxièmement, il trouve que la signification du symptôme est sexuelle. Pour Freud, l'hystérie est une maladie du désir. Il repère un leitmotiv qu'est la scène primitive. Ce spectacle, qui a horrifié l'enfant, peut être le coït parental ou une situation de séduction. Il repère ce leitmotiv chez les névrosés adultes et découvre la portée universelle de cette expérience: c'est un fantasme originaire.

Freud découvre enfin que, malgré ce que peuvent dire ses patients, il n'y a pas réalité de la scène primitive: c'est le désir qui est pris pour de la réalité. Ainsi n'est réel pour le malade que ce qu'il croit. Pour la névrose, la réalité psychique a plus d'importance que la réalité extérieure. Ce n'est donc pas l'évènement qui est important, c'est la façon dont cet évènement, réel ou fictif, est vécu. Le propre désir enfantin du malade est pris comme un véritable traumatisme.

- 1ère théorie : l'hystérique a été traumatisé;

- 2ème théorie : il ne l'a pas été mais ne demandait que ça.

La grammaire de l'inconscient

Complexe d'Oedipe et castration : Freud découvre que la scène primitive est une représentation dramatique du complexe d'œdipe (rapport croisé entre sujet, objet du désir et porteur de loi). Ce qu'il en saisit, c'est l'universalité: tout être humain se doit de le maîtriser. Il s'aperçoit que cette épreuve se rattache à la sexualité enfantine et qu'elle se dénoue fantasmatiquement par la menace de la castration.

Le rêve et la psychothérapie de la vie quotidienne : le rêve devient l'autre pôle, l'autre objet signifiant. Le rêve a un sens qui peut être décrypté à partir du travail du rêve qui est inconscient. Il remarque une isomorphie (ressemblance) entre le rêve et d'autres phénomènes inconscients comme le mot d'esprit, les oublis, les lapsus... Dans tous ces cas on retrouve les processus primaires que sont la "condensation" et le "déplacement". Il élabore la première topique.

Le refoulement : à travers 5 cas, Freud s'aperçoit qu'il y a une grammaire du symptôme qui repose sur le refoulement. L'inconscient s'organise à partir d'une opération fondamentale qui repousse les représentations liées aux pulsions. Le refoulement est un "vouloir ne pas savoir". Il se produit une fixation constituant le noyau originaire, et provocant la répétition de l'opération refoulante. S'il y a refoulement continuel, c'est qu'il y a sans cesse un retour du refoulé, dont par exemple les symptômes.

Les structures du symptôme : cela amènera Freud à différencier les maladies mentales. Il en donne 2 grandes catégories: les psychonévroses, et les psychonévroses narcissiques.

1.Les psychonévroses, ou névroses: les fonctions symboliques sont altérées alors que le contact avec le réel est maintenu. Le Moi est au service de la réalité, et procède donc au refoulement. Le ça, frustré, se dédommage par la constitution d'un monde fantasmatique. Son angoisse, c'est le retour du refoulé!

2.Les psychonévroses narcissiques, ou psychoses: le Moi se met au service du ça en se retirant de la réalité. Le Moi, coupé de la réalité, fait se constituer une autre relation à la réalité: le délire et l'hallucination sont des tentatives pour recréer le réel perdu. L'angoisse concerne l'effondrement du monde qu'il a créé. C'est une angoisse d'intrusion de la réalité extérieure sur la réalité construite. Le sujet a investi uniquement son Moi narcissique.

Les figures de la sexualité Il existe une sexualité infantile, qui précède celle de l'adulte: "l'enfant devient le père de l'homme".

C'est la sexualité infantile qui organise la sexualité adulte. La sexualité est basée sur l'énergie œuvrant dés l'origine, et appelée "libido". Cette énergie se fixe sur des organes différents, aux différents stades de la maturité. La pulsion sexuelle a donc été abordée à partir, ou à travers ses perversions. A partir d'elles, Freud découvre les virtualités perverses de la sexualité infantile. Il a alors besoin de systématiser ses découvertes psychiques par un langage spécifique: c'est la méta-psychologie, système explicatif de la nature et de la fonction de l'inconscient, dont le terme fondamental est la pulsion.

Rappelons que la pulsion est une poussée ayant sa source dans un état de tension somatique, son but dans la satisfaction de cette tension au moyen d'un Objet. Elle se délègue à travers 2 modalités: la représentation (investissement) et l'affect (décharge).

•La libido est le capital;

•La pulsion en est une partie (un morceau).

Freud distingue alors deux sortes de pulsions :

1.L'auto-conservation du Moi;

2.La pulsion sexuelle.

Le narcissisme

C'est une forme paradoxale de la libido, portée par le Moi. Ceci veut dire qu'à travers l'Objet, le Sujet s'aime foncièrement. Le "schizophrène" ("être humain s'étant construit un rapport au réel, et donc à l'Autre, de type schizophrénique"), s'efforçant de rassembler les morceaux de son Moi morcelé, est quelqu'un de narcissique. De même que le masochiste ("être humain s'étant construit un rapport à l'autre de type masochiste").

L'identification est un choix d'Objet sur le modèle de la relation que le sujet entretient avec lui-même. L'Objet représente ce qu'on est, ce qu'on voudrait être, ce qu'on était, toutes ces virtualités que l'on n'a pas réalisées et qu'on trouve en l'Autre. Le Moi n'est pas seulement un agent d'adaptation, c'est un Objet imaginaire. Cette notion d'identification va permettre d'étendre la relation de l'individu au groupe, et de l'individu au chef.

Dans le groupe, le sujet se trouve ramené à une situation narcissique. Il trouve chez les Autres, privilégiés, ce qu'il ne peut trouver en lui. Le chef n'est supporté que dans la mesure où il représente l'Idéal du Moi. L'interdit est une limite du désir. Freud relie cette notion à celle de l'hypothèse du meurtre du Père Primitif, dont découlerait le tabou Oedipien. Il y a association de la notion d'interdit et de celle de désir. Cet interdit va se fixer dans un statut: une instance particulière déterminée va assumer cet interdit, et c'est le Surmoi, dont dépend la culpabilité. Le Surmoi adresse conseils et interdits au Moi: "Sois comme ton Père, ne sois pas totalement comme lui". Le Moi devient l'instance dans laquelle se notifie l'angoisse. Il n'est plus l'arbitre, mais l'enjeu du conflit.

La pulsion de mort

Pourquoi la représentation de la souffrance est-elle source de plaisir? Quelle est la nature de la compulsion à répéter les situations pénibles? C'est la répétition elle-même qui est intéressante, et non la situation. Cela va permettre à Freud de découvrir une réalité qui, dés l'origine, œuvre dans l'inconscient et la sexualité. C'est une tendance à retourner à un point de réduction complète de la tension, un état antérieur. C'est une propriété générale à toute pulsion, appelée pulsion de mort. Toute pulsion tend à répéter un état ancien que le Sujet a été contraint d'abandonner. Dans cette pulsion de mort on comprend la notion de répétition, la notion de régression, d'agressivité, de culpabilité et de masochisme, de désir. Toute pulsion est à l'origine pulsion de mort. Cela va ramener à la découverte du clivage du Moi. Une partie reconnaît la réalité extérieure, l'autre garde une croyance au désir. Le Moi devient le lieu de la division. Freud crée alors la deuxième topique.

Psychanalyse : les effets thérapeutiques

· La catharsis : le sujet va d'abord verbaliser son affect, et le situer dans son histoire. Il va en rechercher les causes et les conséquences. Il reconstruit sa vérité alors que jusqu'ici il n'avait fait que la subir. Le désir n'est pas pour autant supprimé. Le symptôme est toujours là mais il est abordé différemment. Au lieu de le vivre, le sujet parlera l'événement. Cela va amener Freud à renoncer à l'intervention sur le corps pour se porter sur le terrain du langage, du laisser-parler du désir. Il s'aperçoit qu'il y a 2 termes fondamentaux dans la cure, la résistance et le transfert.

· La résistance : le sujet résiste à l'avènement de sa réalité. En premier, le noyau originaire a une force d'inertie. Il y a aussi le Surmoi qui résiste et refoule sans arrêt. Enfin le Moi résiste contre l'angoisse. Mais c'est néanmoins une partie du Moi qui amène à la guérison, et qui aide à vaincre les résistances (dont certaines de la part du Moi lui-même). La résistance est quelque chose d'inévitable mais ce n'est pas pour autant un terme négatif de la cure: ce sera un pôle dynamique sur lequel le travail sera fait.

· Le transfert : c'est la répétition de relations infantiles vis-à-vis des figures parentales, sur d'autres personnes et en particulier l'analyste. C'est une condition sine qua non de la cure. On reporte sur l'analyste tout ce qu'on a vécu de manière conflictuelle dans son enfance. Il y a un premier temps au cours duquel le sujet doit se souvenir. C'est la "remémoration". Puis il doit répéter la scène. C'est la "répétition". Enfin le sujet doit élaborer. C'est la "perlaboration".

La construction analytique revient en fait à ce que fait le rêve dans son travail durant le sommeil.

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 17:01

Quand on fusillait « pour l’exemple » les survivants de Craonne. Retour sur les événements particulièrement meurtriers de la bataille du plateau de Craonne.

Une véritable boucherie. « C’est à Craonne, sur le plateau, qu’on doit laisser sa peau… »

Avoir survécu aux trois premières années de la guerre, particulièrement meurtrières, être revenu vivant d’une offensive sur le plateau de Craonne, véritable boucherie organisée par le général Nivelle, puis être condamné à mort suite à une décision aussi barbare qu’imbécile de l’état-major français, tel fut le destin du Caporal Vincent Moulia…

Cette histoire qui illustre parfaitement l’état d’esprit régnant sur le front en 1917. Les faits d’insoumission lors de cette année terrible furent nombreux.

Un exemple, le 27 mai 1917, le 18ème régiment d’infanterie qui a payé un lourd tribut à la tentative de reconquête du plateau de Craonne, caprice criminel du Général Nivelle, refuse de remonter une nouvelle fois au front alors que sa période de repos n’est pas terminée.

L’incident est pris très au sérieux par l’état-major, d’autant qu’il n’est pas isolé, et la politique répressive décidée par le Général Pétain est appliquée à la lettre.

On arrête, on juge sommairement, on envoie les rebelles au massacre dans les bataillons destinés aux attaques suicide, ou on fusille tout simplement quelques poilus tirés au sort.

Avant de rentrer dans les détails de cette histoire de la bataille du plateau de Craonne, sachez quand même que le nombre de soldats condamnés à être fusillés par nos propres troupes s’élève à près de 600 pour l’ensemble de la guerre.

Ce dénombrement est toutefois très partiel car il ne tient pas compte des poilus qui ont été liquidés, sans jugement, par leurs gradés, ou de ceux qui ont été volontairement éliminés, soit par des tirs intentionnellement mal dirigés de notre artillerie, soit par des assauts tout aussi inconsidérés que meurtriers.

Un siècle après ces événements, certains soldats fusillés « pour l’exemple » n’ont toujours pas été réhabilités : leurs noms ne figurent toujours pas sur les monuments aux morts puisqu’ils n’ont pas été encore reconnus comme « morts pour la France »…

Contrairement à ce qui s’est passé en Grande-Bretagne par exemple, en 2006, aucune démarche de réhabilitation collective n’a eu lieu dans notre pays jusqu’à ce jour…

Une boucherie sur le chemin des dames:

La bataille du chemin des dames, secteur de front où se trouve le plateau de Craonne, a débuté le 16 avril 1917 à six heures du matin.

Quelques objectifs fixés par l’ambitieux plan de l’état-major sont atteints, mais les pertes sont considérables.

Les soldats français se heurtent à trois obstacles majeurs : le climat (mois d’avril particulièrement froid, neigeux et pluvieux), position de départ difficile (en contrebas du plateau tenu par les Allemands) et surtout méconnaissance de la complexité du système de défense ennemi.

Les Allemands occupent le terrain depuis septembre 1914 et ont largement eu le temps de le fortifier.

Selon Nivelle l’offensive doit durer 24 h.

La réalité est tout autre puisque les combats vont se prolonger pendant des semaines…

Du 16 au 25 avril, en une dizaine de jours, on dénombre plus de 30 000 morts côté Français.

Les officiers décident alors de renoncer à une offensive d’envergure et de se livrer à des attaques localisées pour affaiblir le front ennemi.

Le 4 mai, le 18ème régiment d’infanterie attaque et investit le petit village de Craonne dont le nom va rester tristement célèbre dans l’histoire de la première guerre mondiale.

A partir du 20 mai, des mutineries éclatent sur tout le front : elles concernent pas moins de 150 unités différentes.

Le Général Nivelle est démis de ses fonctions et remplacé par le général Pétain.

Le 4 juin, l’état-major décide d’annuler les attaques prévues pour le restant des mois ; les officiers sont inquiets ; le moral des troupes est au plus bas…

Au bout de deux mois d’offensive, les pertes sont estimées à 200 000 hommes côté français. prise de Craonne

Le caporal Moulia du 18ème R.I. a pris part aux combats pour la prise de Craonne, le 4 et 5 mai.

En deux jours d’affrontement, son unité a perdu 20 officiers et 824 soldats. Le régiment est envoyé en repos à Villers sur Fère.

Le 27 mai, on fête la Pentecôte au café du village. Les esprits s’échauffent : une rumeur circule selon laquelle le 18ème R.I. doit remonter au front, avant la fin de sa période de repos, pour prendre la place d’une autre unité qui s’est mutinée.

Une centaine de soldats forment un cortège dans la rue ; des civils se joignent à eux ; des cris de colère et des slogans hostiles à l’état-major s’élèvent dans la foule.

On chante l’Internationale. Le colonel Decherf est bousculé par les mutins. Pendant la nuit les soldats s’organisent pour barrer les rues et empêcher l’embarquement de leurs camarades vers le front le lendemain matin.

Le 28, dans la journée, l’intervention musclée d’un détachement de gendarmerie permet aux officiers de reprendre la situation en main. Le nombre d’insurgés fond comme neige au soleil. Les uns après les autres, les mutins capitulent et demandent à rejoindre leur unité. Les cinquante hommes les plus déterminés finissent par capituler à leur tour.

Les troubles ont duré deux jours ; il n’y a eu ni tués, ni blessés ; aucune dégradation de matériel n’a été commise. Cela ne calmera en rien l’ardeur répressive des autorités.

Le caporal Moulia, soldat discipliné, ne participe pas à ce défilé.

Cela n’empêche pas le fait qu’il est arrêté, dès le 28, par la police militaire.

Le système répressif mis en place par le Général Pétain est simple : en cas de troubles, on arrête et on fait passer en conseil de guerre un certain nombre de soldats « plus ou moins » tirés au sort dans l’unité.

Dans le cas du 18ème, les officiers décident d’arrêter les 12 soldats qui ont fait le plus de prison pour indiscipline.

Dans le lot, pour faire bonne mesure, il faut un caporal. Un homme est désigné : le caporal Crouau ; problème : il n’était pas présent à Villers au moment de la mutinerie ; suivant sur la liste, le caporal Moulia fera l’affaire, même s’il a été décoré de la médaille de guerre pour son comportement à Verdun.

D’autres soldats sont arrêtés et les sanctions pleuvent : 14 hommes doivent effectuer 60 jours de prisons puis seront affectés à des « sections spéciales d’infanterie », souvent utilisées pour des missions de combat suicidaires ; une centaine d’hommes sont condamnés à des peines de prison de 30 ou 60 jours (compte-tenu des pertes sur le front, on ne peut ponctionner trop lourdement les régiments !).

Fusillés pour l’exemple Craonne

Pour les douze « meneurs », les événements se précipitent. Ils passent en conseil de guerre le 7 juin.

Malgré l’intervention de quelques sous-officiers qui prennent leur défense, quatre soldats sont condamnés à mort, parmi lesquels le caporal Moulia.

Un recours en grâce auprès du président de la République n’aboutit pas.

Trois hommes sont fusillés le 12 juin à Maizy : Casimir Canel, Alphonse Didier et Jean-Louis Lasplacettes. Vincent Moulia ne fait pas partie de la liste. Il a réussi à échapper à la vigilance de ses gardiens.

Après la conseil de guerre, les condamnés sont enfermés dans les dépendances d’une ferme.

A l’occasion d’un bombardement effectué par les Allemands, le caporal Moulia réussit à s’enfuir de son lieu de détention. Malgré les avis de recherches lancés par les autorités, il réussit à rejoindre son village natal, Nassiet, dans les Landes, et à s’y cacher jusqu’en 1918. Au mois de mai, craignant d’avoir été dénoncé, il passe en Espagne, comme bon nombre d’autres insoumis l’ont fait avant lui. Il restera de l’autre côté des Pyrénées jusqu’en 1936. Il bénéficie alors d’une amnistie, mais n’a pas droit à une carte d’ancien combattant, ni aux quelques avantages qui lui sont liés. Sa croix de guerre ne lui est restituée qu’en 1979, cinq années avant sa mort, le 28 décembre 1984.

L’histoire du caporal Moulia est symbolique à plusieurs titres. Il s’agit d’un soldat exemplaire selon les critères militaires classiques, et non d’un militant antimilitariste et/ou communiste. Il est pourtant victime comme les autres de l’aveuglement et de la stupidité de l’institution. Il partageait sans doute le « ras le bol » des mutins, mais n’a pas participé directement aux événements ; cela n’empêche aucunement certains de ses officiers de le trainer dans la boue le jour du conseil de guerre.

Considéré comme un quelconque numéro matricule parmi d’autres, il montre le peu de cas que faisait l’armée de ses combattants, même les plus valeureux, traités comme de la viande à mitraille.

Vincent Moulia est le seul « poilu » condamné à mort à avoir réussi à échapper au peloton. Pour ce faire, il a dû faire preuve d’une persévérance et d’un courage exceptionnels, même si la chance, pour une fois, lui a donné un solide coup de pouce.

Ils sont nombreux, les simples soldats, comme lui, qui ont été victimes de la bêtise de l’état-major : envoyés à l’abattoir lors d’offensives improvisées ou tombés sous les balles de leurs frères pour avoir refusé de mourir pour les intérêts financiers de quelques grands de ce monde. »Ceux qu’ont le pognon, ceux là reviendront, car c’est pour eux qu’on crève », comme le dit si bien l’un des vers du refrain de la célèbre « chanson de Craonne ». Vincent Moulia ne faisait pourtant pas partie de ceux qui chantaient la suite du refrain « Mais c’est fini, nous les troufions on va se mettre en grève ». Il était prêt à se laisser trouer la peau pour une patrie bien « chimérique ». Les officiers du conseil de guerre ont préféré qu’il se fasse trouer la peau par des balles françaises.

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 16:18

Qu’est-ce que la Gestalt-thérapie ?

Gestalt vient du verbe allemand « gestalten » signifiant « mettre en forme, donner une structure ».

Née dans les années cinquante aux Etats-Unis, elle est arrivée en Europe dans les années 7O.

S’inscrivant dans le courant de la psychologie humaniste, existentielle et relationnelle, elle vise à développer l’autonomie, la responsabilité et la créativité. La Gestalt-thérapie ne limite pas l’humain à une vision individualiste, mais s’intéresse aux interactions de l’individu avec ses environnements, qu’ils soient personnels, professionnels ou sociaux.

Elle a de l’Homme une vision holistique et favorise le dialogue constant entre pensées, émotions et sensations corporelles.

Il existe aujourd’hui plusieurs courants issus des travaux de recherche et des pratiques de la Gestalt-thérapie. Certains mettent l’accent sur la phénoménologie, la philosophie, l’existentialisme, la dimension corporelle et sa dynamique. D’autres font des passerelles entre la psychanalyse et la théorie de la Gestalt-thérapie.

Formation du Gestalt-thérapeute

Le cursus de formation dure 5 ans - 1000 heures réparties en 3 cycles - validé par un contrôle des connaissances et la rédaction d’un mémoire théorico-clinique. Cette formation longue - hors psychothérapie personnelle d’un minimum de 3 ans exigée - permet l’intégration des fondements de la Gestalt-thérapie, autant sur un plan théorique qu’expérientiel et vise à articuler pratique clinique et théorie. Parallèlement, l’étudiant doit valider une formation en psychopathologie et s’engager à suivre une supervision permanente.

Par ce long processus, le Gestalt-thérapeute va acquérir un savoir, mais aussi un savoir-faire et un savoir-être, compétences qu’il ne cesse de développer par une formation continue.

Déontologie et Gestalt-thérapie

Le Gestalt-thérapeute diplômé s’engage sur un plan déontologique dans le but de protéger le patient et de favoriser le travail thérapeutique. Le code de déontologie exige du Gestalt-thérapeute de s’abstenir de tout abus de pouvoir vis-à-vis du patient, de continuer à se former et de reconnaître, le cas échéant, les limites de la prise en charge qu’il peut proposer.

Le Gestalt-thérapeute travaille selon les règles de la confidentialité et du secret professionnel. Son attention première est tournée vers son patient, sa dignité, son intégrité et sa liberté de choix.

La Gestalt-thérapie en chiffres Quelques 600 thérapeutes exercent la Gestalt-thérapie en France, en cabinet libéral ou en institution.

Une quinzaine d’écoles et d’instituts privés forment les Gestalt-thérapeutes : Bordeaux, Brest, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Paris, Rennes, Toulouse auxquels s’ajoutent des instituts francophones avec lesquels la France collabore : en Belgique, au Québec et en Suisse.

La gestalt-thérapie, pour qui ?

La Gestalt-thérapie s’adresse à toute personne, adultes, adolescents ou enfants, selon la spécialisation du Gestalt-thérapeute, qui pourra proposer un travail en individuel, en couple, en famille, mais aussi un travail de groupe, en fonction des besoins exprimés. La Gestalt-thérapie peut accompagner chaque problème de la vie : timidité, séparation difficile, sentiment d’exclusion, troubles psychosomatiques, anxiété, troubles alimentaires, impasse existentielle, problèmes relationnels... Cette démarche peut donc s’adresser à toute personne en recherche de soi ou en souffrance ayant besoin d’une aide pour traverser un moment de crise ou de déséquilibre dans sa vie personnelle, sociale ou professionnelle.

Si la situation le nécessite, le Gestalt-thérapeute travaille dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire, incluant le médecin généraliste ou un psychiatre, si, par exemple, un soutien par antidépresseurs s’avère nécessaire.

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 14:56

Un CLIC, c'est quoi ?

Centre Local d’Information et de Coordination

Missions

Très souvent, c'est aussi : Un guichet d’accueil, d’information et de coordination

• structure de proximité,

• pour les retraités, les personnes âgées et leur entourage,

• pour les professionnels de la gérontologie et du maintien à domicile,

Missions déclinées en fonction du niveau de label

niveau 1 informer, orienter, faciliter les démarches, fédérer les acteurs locaux

niveau 2 informer, orienter, faciliter les démarches, fédérer les acteurs locaux évaluer les besoins, élaborer un plan d’accompagnement, ou un plan d'intervention

niveau 3 informer, orienter, faciliter les démarches, fédérer les acteurs locaux évaluer les besoins, élaborer un plan d’aide, accompagner assurer le suivi du plan d’aide, en lien avec les intervenants extérieurs, coordonner.

Très souvent, c'est aussi:

Un observatoire de la vieillesse et des problématiques liées à la dépendance

Un animateur du territoire (actions de prévention, conférences, groupes de parole, forums…)

C'est toujours un travail en réseau

Des professionnels à votre écoute

• un chargé d'accueil •un coordonnateur

• des professionnels sociaux, médico-sociaux ou de santé en lien avec les acteurs de la gérontologie

C'est toujours un travail de réseau

Conseil général, communes, centres communaux d’action sociale, services de l'Etat, Caisse régionale d’assurance maladie, Mutualité sociale agricole, services de maintien à domicile, comités d’entraide, associations, hôpitaux, réseaux de santé, structures d’hébergement, services sociaux, professionnels de santé, acteurs de l'habitat…

Les centres locaux d’information et de coordination gérontologique

Sous le label CLIC sont installés des guichets d’accueil, de conseil, d’orientation des personnes âgées et de prise en charge des situations complexes qu’elles peuvent rencontrer.

Ces structures se situent dans une triple logique de proximité, d’accès facilité aux droits et de la mise en réseau entre les professionnels notamment les professions de santé, d’accompagnement à domicile et de l’aménagement de l’habitat, et les acteurs locaux.

Les CLIC sont des services sociaux et médico-sociaux visés au 11° de l’article L.312-1 du code de l’action sociale et des familles.

Le portail http://clic-info.personnes-agees.gouv.fr permet aux personnes âgées, à leur famille ainsi qu’aux professionnels qui les entourent, de trouver les coordonnées et les activités des CLIC de leur département ou de leur commune, d’effectuer des recherches à partir de critères de leur choix.

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 14:16

Le trouble de stress post-traumatique

Les moments pénibles font partie de la vie. Nous devons tous affronter des périodes difficiles telles que le deuil d’un être cher ou des conflits d’ordre personnel ou professionnel sans pour autant cesser de vivre. Il arrive parfois qu’une personne subisse une expérience à la fois si inattendue et si éprouvante qu’elle continue d’en subir les séquelles longtemps après l’événement. Les personnes dans cet état subissent souvent des rappels d’images (flashbacks) et des cauchemars où elles revivent les situations d’effroi qui sont à l’origine de leur traumatisme. Elles peuvent même devenir émotivement désensibilisées. Si cet état persiste plus d’un mois, on parle alors de trouble de stress post-traumatique.

trouble de stress post-traumatique (TSPT) est classifié parmi les troubles anxieux qui affligent approximativement une personne sur dix et qui sont parmi les plus répandus des problèmes de santé mentale. Le TSPT se retrouve autant chez l’enfant que chez l’adulte. La maladie peut atteindre des proportions telles que l’individu peut avoir du mal à mener une vie normale. Il existe heureusement des traitements qui permettent aux personnes qui en sont atteintes de retrouver une vie normale.

Causes

Le trouble de stress post-traumatique résulte d’un événement psychologiquement traumatisant causant la mort ou des blessures graves ou tout au moins un grave risque pour sa vie ou celle des autres. Ces événements déclencheurs du traumatisme sont surnommés agents stressants et peuvent survenir lorsqu’on est seul ou dans la foule.

Ces agents stressants peuvent être des actes d’agression comme le viol, le vol avec agression, la guerre ou des événements comme des accidents de voiture ou d’avion ou encore des phénomènes naturels comme les ouragans ou les tremblements de terre.

La personne traumatisée peut avoir vécu personnellement une telle expérience ou en avoir été le témoin. Elle peut subir le contre-choc psychologique d’un événement arrivé à quelqu’un d’autre comme par exemple la mort d’un être cher dans un accident de voiture.

Symptômes

Les symptômes se manifestent généralement dans les trois mois qui suivent l’événement traumatisant. Cependant, il arrive parfois que les symptômes ne se manifestent que plusieurs années plus tard. La durée et l’intensité du TSPT peuvent varier; la personne affectée peut être guérie au bout de six mois mais il arrive que la guérison soit beaucoup plus lente.

On distingue trois types de symptômes ou réactions.

Dans le premier type, la personne revit l’événement traumatisant. Cette réaction est caractéristique du TSPT et se manifeste de diverses façons. La personne peut se remémorer périodiquement les événements ou être victime de cauchemars ou de rappels d’images (flashbacks) récurrents. Parfois l’anniversaire de l’événement déclencheur provoquera une réaction d’inconfort intense.

Le deuxième type de symptômes consiste en l’évitement et l’insensibilité émotive. Dans le premier cas, la personne fera tout pour éviter d’être confrontée à une situation qui rappelle l’événement traumatisant. Quant à l’insensibilité émotive, elle se manifestera souvent très tôt après l’événement. On constatera par exemple que la personne se replie sur elle-même et fuit ses proches. Souvent elle perd intérêt dans des activités qui autrefois la passionnaient. Elle développe fréquemment un vif sentiment de culpabilité. Dans des cas plus rares, on verra la personne entrer dans un état dissociatif, d’une durée de quelques minutes ou de plusieurs jours, durant lequel elle a l’impression de revivre pleinement et concrètement l’épisode.

Le troisième type de symptômes touche le changement dans les habitudes de sommeil et l’éveil mental. L’insomnie est fréquemment un problème et l’individu atteint a de la difficulté à se concentrer et à mener à terme ses activités. Il peut parfois aussi afficher beaucoup d’agressivité.

Autres troubles associés au trouble de stress post-traumatique

Les personnes souffrant du TSPT sombrent souvent dans l’alcoolisme ou la toxicomanie et deviennent sujettes à la dépression. En outre, on observe souvent la présence d’autres troubles anxieux chez les personnes souffrant de TSPT.

D’autres malaises tels que les étourdissements, les douleurs thoraciques, les troubles intestinaux et des problèmes au niveau du système immunitaire sont reliés au TSPT. Le médecin traitera souvent ces malaises de façon indépendante s’il n’a pas diagnostiqué la présence d’un traumatisme psychologique ou si le patient ne l’a pas lui-même informé de l’existence d’un tel traumatisme.

Traitement du TSPT

On peut traiter efficacement les symptômes de dépression et d’angoisse qui accompagnent le trouble de stress post-traumatique à l’aide de certains médicaments.

Règle générale, on considère les thérapies cognitive-comportementale et de groupe comme étant les plus bénéfiques. C’est souvent un thérapeute spécialisé dans un type particulier de traumatisme (par ex. : l’agression sexuelle) qui dispensera ce genre de thérapie. La thérapie d’exposition qui consiste à faire revivre l’expérience traumatisante en milieu contrôlé donne aussi de bons résultats.

À l’heure actuelle, beaucoup de chercheurs se penchent le TSPT et sur les traitements spécifiques qui peuvent les mieux combattre chaque type de traumatisme.

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