Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 09:58

Harold Searles: L’effort pour rendre l’autre fou

Ce texte est une courte synthèse du célèbre article de Harold Searles.

L’effort pour rendre l’autre fou (1959), Harold Searles

« L’individu devient schizophrénique, en partie, à cause d’un effort continu – largement ou totalement inconscient – de la ou des personnes importantes de son entourage pour le rendre fou.

Les modes selon lesquels on rend l’autre fou

De manière générale, l’instauration de toute interaction interpersonnelle qui tend à favoriser un conflit affectif chez l’autre – qui tend à agir les unes contre les autres différentes aires de la personnalité – tend à rendre l’autre fou (c’est-à-dire schizophrène).

On constate souvent dans l’histoire des schizophrènes que l’un des parents (ou les deux) n’a cessé de faire appel à la sympathie de l’enfant et à ce qu’on pourrait appeler une intervention thérapeutique de sa part, tout en rejetant ses efforts pour aider, si bien que la sympathie sincère de l’enfant et son désir d’aider (fidélité fanatique du patient au parent) ont fini par se combiner à une culpabilité, à une rage, et peut être surtout à un sentiment d’impuissance et d’inutilité personnelles (la dénégation parentale se répétant, l’enfant n’arrivait pas à développer une épreuve de réalité adéquate). Dans ce contexte, Bateson et ses collaborateurs ont montré l’importance des injonctions parentales de nature contradictoire ou “double entrave”(double bind), dans l’étiologie de la schizophrénie.

Une autre technique, étroitement liée à celle de la stimulation-frustration, consiste à traiter l’autre à deux niveaux de relation (voir plus) n’ayant absolument aucun rapport entre eux. Cette technique tend à forcer l’autre à dissocier sa participation à l’un ou l’autre de ces niveaux: il sent, en effet, que ce serait “follement” inadéquat de réagir en fonction de ce niveau particulier puisque celui-ci semble n’avoir absolument aucun rapport avec ce qui se passe à l’autre niveau, plus conscient et plus manifeste.

Encore une autre technique, étroitement apparentée à celle qui consiste à entrer en rapport avec l’autre à deux niveaux distincts en même temps, consiste à passer brusquement d’une longueur d’onde affective à une autre, comme le font si fréquemment les parents des schizophrènes.

Chacune de ces techniques tend à saper la confiance de l’autre dans la fiabilité de ses propres réactions affectives et de sa propre perception de la réalité extérieure. Cette technique est en rapport avec d’autres domaines tels que la politique internationale si on pense aux techniques de lavage de cerveau.

Dans la vie de l’enfant qui deviendra schizophrène, le retour régulier de comportements du parent qui soumettent l’intégration à un travail d’érosion empêche que l’enfant se tourne vers d’autres personnes susceptibles de valider ses propres réactions affectives et de l’assurer contre la crainte que le parent à fait naître en lui: la crainte qu’il ne soit “fou” puisque ses réactions au parent sont si “irrationnelles”.

Motifs sous-jacents à l’effort pour rendre l’autre fou

1°L’effort pour rendre l’autre fou peut consister, avant tout autre chose, en l’équivalent psychologique du meurtre; il peut, en effet, représenter essentiellement une tentative de destruction de l’autre. On touche ici au problème des “souhaits de psychose”, entièrement analogues aux “souhaits de mort”. Les patients qui se sentent coupables de “souhaits de psychose” donnent l’impression de sentir qu’ils ont été les gagnants dans la lutte avec le parent – cette lutte où chacun s’efforçait de rendre l’autre fou – et l’apparition, ensuite, de leur propre psychose semble être partiellement attribuable à la culpabilité et à la crainte de la revanche du patient, issues de cet ancien duel.

2°L’effort pour rendre l’autre fou peut être motivé par un désir d’extérioriser – et ainsi d’éliminer – la folie que l’ont sent menaçante en soi. Ainsi les familles de schizophrènes ont tendance à traiter le patient comme le “fou” de la famille, le dépositaire de toute la folie des autres membres du groupe familial. La folie du patient consiste, en une bonne part, en l’introjection d’un parent fou (en général la mère). Le patient l’aime tellement qu’il sacrifie sa propre individualité en développement à la symbiose si indispensable au fonctionnement de la personnalité de la mère.

3°On peut trouver un autre motif dans le désir de voir cesser une situation conflictuelle intolérable et pleine d’incertitude.

4°Les patients finissent par s’apercevoir, au fil des années, que tel ou tel de leurs parents était “un peu fou”. Ils avaient l’impression que les signes de la folie du parent étaient si subtils – ne se révélant que dans leur propre relation avec le parent – qu’ils étaient les seuls à pouvoir en mesurer toute l’étendue. Ainsi, l’enfant est tenté d’encourager le parent à devenir assez manifestement psychotique – tenter de pousser le parent à une folie évidente pour tous et pas seuleument pour lui: la famille et la collectivité partageront avec lui son fardeau.

5°L’un des motifs les plus puissants et les plus souvent rencontrés est le désir de trouver une âme soeur pour adoucir une solitude insupportable. Le parent précairement intégré est le type même de l’individu profondément seul qui cherche avidement quelqu’un avec qui partager ses expériences affectives intimes et sa vision déformée du monde. Ce parent est fréquamment idéalisé et il se voit souvent clivé en deux parties, l’une étant la personnification du mal et l’autre la personnification de la puissance protectrice aimante. Le patient se clive aussi en “bon soi” et “mauvais soi” ainsi que le “bon autre” et le “mauvais autre”.

6°Un mode de participation interpersonnelle qui a toutes les caractéristiques d’un effort pour rendre l’autre fou peut être motivé par un désir conscient ou inconscient d’encourager l’autre dans le sens d’une intimité plus saine, d’une meilleure intégration, à la fois interpersonnelle et intrapersonnelle. C’est-à-dire qu’ici l’effort conscient ou inconscient consiste à activer dans la personnalité de l’autre, les éléments dissociés ou refoulés afin que son moi soit submergé par l’accession de ces éléments à la conscience, mais que son moi les intègre. Ainsi, cet effort peu être très voisin d’un effort visant à faciliter l’intégration de l’autre, effort que l’on peut considérer comme l’essence même d’une relation d’amour.

7°Le motif suivant est lié au fait que la mère du schizophrène met l’enfant devant une menace: elle deviendra folle s’il devient un individu en se séparant d’elle psychologiquement. Ainsi, le désir d’individuation de l’enfant peut être vécu par lui comme un désir de rendre la mère folle. De ce fait, l’enfant est incapable de faire la distinction entre, d’une part, son propre effort d’individuation – normal et précieux – et d’autre part un désir monstrueux – auquel la mère va constament réagir – de rendre sa mère folle.

8°Le dernier motif est très souvent le plus puissant de tous. Il s’agit d’obtenir, de perpétuer ou de retrouver les gratifications inhérentes au mode de relation symbiotique. On s’aperçoit le plus souvent que l’effort pour rendre l’autre fou, ou pour perpétuer sa folie, repose sur l’effort inconscient des deux participants pour essayer d’obtenir la gratification qu’offre un mode de relation symbiotique “fou”.

La relation patient-thérapeute

Avec ce type de patients, le thérapeute se voit obligé de faire un effort particulier au cours de scéances pour maintenir sa propre santé mentale. L’effort du thérapeute provient de deux sources:

- la nature du transfert du patient sur lui (relation du type “rendre fou-être rendu fou”).

- Un trait de caractère du thérapeute se présentant sous la forme d’un tendance inconsciente à rendre fou l’autre quel qu’il soit, du moment que sa relation avec lui est suffisament étroite.

Ainsi, la relation patient-thérapeute se caractérise avant tout par une lutte des deux participants pour se rendre mutuellement fous. »

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 07:11

La souffrance psychique des SDF

Souffrance psychique et troubles mentaux : de quoi parle-t-on ?

Par Jean-Guilhem Xerri, Président d’Honneur

Les problématiques de santé mentale sont une préoccupation importante pour les acteurs de la lutte contre l’exclusion.

Mais dans quel sens se posent-elles et tout est-il « psy » ?

Qui de l’expérience de la rue ou des troubles psychiatriques a entrainé l’autre ?

Les interactions entre la rue et la santé mentale sont complexes. Certains déterminants ont pu être mis en évidence : faible niveau scolaire et de qualification professionnelle, carences éducatives, structure de personnalité, instabilité familiale. Parfois, des troubles psychiatriques tels que les psychoses, les troubles de la personnalité ou des situations comme le handicap ou un projet thérapeutique interrompu, altéreront les aptitudes sociales, économiques, relationnelles de la personne. Ils constitueront alors des facteurs de risque de précarisation réels. Inversement, la rue peut aussi entrainer des troubles mentaux. Des conditions de vie extrêmement dures sur les plans matériel, social et psychologique conduiront la personne à vivre la dépression, l’anxiété ou des polyaddictions à l’alcool la drogue ou les médicaments.

Toujours, l’exclusion participe à la fragilisation de l’équilibre mental et peut révéler des troubles latents qui vont décompenser. Dans la rue, il existe donc toute la nosographie psychiatrique, à un taux de 30-50% des personnes de la rue, très supérieur à celui du reste de la population. Dans le même temps, nombre de précaires ne reconnaissent pas être atteints de maladies du registre psychiatrique et/ou refusent les soins ; si bien que les troubles psychiques en deviennent une circonstance aggravante en termes de réinsertion sociale. Outre ces maladies psychiatriques, il existe une souffrance en lien avec l’exclusion et qui touche 100% des personnes à la rue.

Elle est appelée par certains « souffrance psychique » ; nous préférons la dénomination « souffrance existentielle ». Elle rassemble les dysfonctionnements psychoaffectifs n’entrant pas dans le cadre des troubles mentaux caractérisés. On peut la définir comme une réaction aux difficultés existentielles affrontées. Les modalités d’expression sont très diverses : des modifications du rapport au temps, à l’espace, au corps, des comportements d’isolement, des conduites addictives, un épuisement, une incapacité à se projeter dans l’avenir, une perte de l’initiative relationnelle, des sentiments de dévalorisation ou de honte,

Cette douleur est en lien avec la réalité même de l’exclu. Elle semble croître avec le processus d’exclusion. Elle survient quand la personne est débordée, ne fait plus face, n’arrive plus à s’adapter, « quand c’est trop dur ».

Elle est le signe que l’exclusion, c’est la perte de tout ce qui fonde l’identité d’un individu. Même s’ils sont intriqués, la distinction entre les troubles mentaux et la souffrance psychique est capitale pour mieux comprendre ce qui se joue chez les personnes de la rue et mieux les accompagner.

Si le premier registre est du ressort d’une prise en charge psychiatrique, le second renvoie à une attention à une personne souffrant dans son identité et son être profond pour laquelle la relation et la présence d’un autre contribueront à tracer un chemin de guérison.

Jean-Guilhem Xerri.

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 06:44

Prosper Mérimée (28 septembre 1803 – 23 septembre 1870) était un écrivain Français de dramaturge, historien, archéologue et nouvelle. Il est peut-être mieux connu pour sa nouvelle Carmen, qui devint la base de l'Opéra de Bizet Carmen.

Biographie

Prosper Mérimée est né à Paris. Il a étudié le droit ainsi que grec, espagnol, anglais et russe. Il fut le premier traducteur de beaucoup la littérature russe en France. Mérimée aimait le mysticisme, l'histoire, l'insolite et mystification (dans ce dernier il a été influencé par Charles Nodier), la fiction historique popularisée par Sir Walter Scott et la cruauté et le drame psychologique de Aleksandr Pushkin.

Beaucoup de ses histoires sont des mystères dans les endroits étrangers, Espagne et Russie étant des sources d'inspiration populaires. En 1834, Mérimée a été nommée au poste d'inspecteur général des monuments historiques. Il était un archéologue né, combinant la faculté linguistique d'un genre très inhabituelle avec des bourses d'études précises, avec une appréciation historique remarquable et avec un amour sincère pour les techniques de conception et de construction, dans l'ancienne dont il avait quelques compétences pratiques.

Quelques morceaux de son propre art est détenus par la Walters Art Museum de Baltimore, au Maryland.[1]En sa qualité officielle, il publia des nombreuses lettres et rapports, [2] dont, avec d'autres pièces similaires, certains ont été réédités dans ses œuvres. Mérimée a rencontré et lié d'amitié avec la comtesse de Montijo en Espagne en 1830 qu'il crédité comme étant sa source pour l'histoire de Carmen. Ainsi que de la comtesse, il entraîne sa fille, Eugénie, au cours de la parade nuptiale withNapoleon III (bien que sa correspondance indique Mérimée s'oppose à leur mariage).

Quand la fille devenue l'impératrice Eugénie de la France en 1853, Mérimée a été nommée sénateur. En 1841, Prosper Mérimée et son ami George Sand a fait une contribution majeure à l'histoire de l'art médiéval en découvrant les lumineuses tapisseries de la Dame à la Licorne lors d'un séjour à la Château de Boussac dans le district de Limousin du Limousin, qui est entré immédiatement en histoire grâce à des écrits de George Sand.

En 1849, Mérimée est engagée dans une campagne de protestation réussie contre la démolition de la Cité de Carcassonne. Cela a permis à la crypte de Saint-Laurent à Grenoble pour être classé comme monument historique depuis le 26 février 1850. Prosper Mérimée est mort à Cannes (France) et est il enterrée dans le Cimetière du Grand Jas.

La liste nationale Français des monuments du patrimoine est appelée la Base Mérimée en son honneur. Travaux ◦Cromwell (1822) - sa première pièce. Il ne fut jamais publié, et aucun exemplaire n'existe. Mérimée a estimé ses similitudes avec la politique contemporaine Français étaient trop évidents et il détruisit le manuscrit. ◦Le Théâtre de Clara Gazul (1825) - un canular, censé être une traduction par un Joseph L'Estrange de travail rédigé par une actrice espagnole.

Ces pièces, écrites avant Hernani de Hugo, peuvent être considéré comme les premiers exemples du Français « romanticisme » tel que défini par l'ami de Mérimée Stendhal à sa Racine et Shakespeare. ◦La Guzla, ou Choix de poésies Illyriques recueillies la de dans la Dalmatie, la Croatie et l'Herzegowine (1827) - un autre canular, ballades sur divers thèmes mystiques prétendument traduits de l'original "illyrien" (i.e.Croatian) par une Hyacinthe Maglanowich.

Ces ballades eut une influence considérable, traduite en russe, notamment de Pouchkine et de Lermontov. ◦La Jacquerie (1828) - scènes dramatiques sur une insurrection paysanne à l'époque féodale. ◦La Chronique du temps de Charles IX (1829) - un roman se déroule à la Cour de Français au moment du massacre de la Saint-Barthélemy (1572) (transformé en un opéra-comique, Le pré aux clercs de Ferdinand Hérold en 1832). ◦ "Mateo Falcone" (1829) - une courte histoire d'un homme de Corse qui tue son fils au nom de la justice (transformé en anopera du même nom par le compositeur russe César Cui) ◦Le Carrosse du Saint Sacrement (1829) - une comédie sur une troupe de théâtre (tirée du film The Golden Coachby Jean Renoir) ◦Mosaïque (1833) - une collection d'histoires courtes, contenant: « Mateo Falcone », « Vision de Charles XI », "L" l'enlèvement de la redoute "," Tamango, « Le fusil enchanté », « Federigo », « Ballades », « La partie de trictrac », « Le vase étrusque », « Les inauguration ». Il comprend également trois de ses lettres d'Espagne. La plupart de ces contes ont déjà été publiée dans la Revue de Paris en 1829 et 1830. ◦Les âmes du Purgatoire (1834) - un roman sur le libertin Don Juan Maraña. ◦La Vénus d'Ille (1837) - un conte d'horreur fantastique d'une statue en bronze qui apparemment prend vie. ◦Notes de voyages (1835 – 40) - décrivant son voyage en Grèce, Espagne, Turquie et en France. ◦Colomba (1840) - sa première nouvelle célèbre d'une jeune fille de Corse qui pousse son frère de commettre un meurtre pour venger la mort de leur père. ◦Carmen (1845) - un autre roman célèbre décrivant une gitane infidèle qui est tuée par le soldat qui l'aime (transformé en un opéra de Georges Bizet en 1875). ◦Lokis (1869)

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 15:27

USLD (Unité de Soins de Longue Durée)

Les USLD ou Unité de Soins Longue Durée accueillent des personnes âgées invalides dans la nécessité d'être sous surveillance médicale.

Les maladies des résidents admis dans ces établissements exigent de longs traitements, puisqu'il s'agit de maladies graves.

La plupart du temps, les services proposés par les USLD le sont via son rattachement à un hôpital. A son arrivée en USLD, une liste de soins est définie avec le patient, comme une sorte de projet de vie pour le futur.

L'équipe médicale de l'USLD prend le temps d'expliquer à chacun les traitements qu'ils se verront administrés, afin de rassurer mais aussi de comprendre le but des soins.

Ces bilans personnels sont là pour protéger l'autonomie du patient mais également pour maintenir les relations de ce dernier vis à vis du monde extérieur (vie en groupe).

Ces méthodes ralentissent également de façon significative les progrès de certaines maladies (type Alzheimer).

Les USLD étant rattachées aux hôpitaux, il convient aux familles de se renseigner également auprès de l'assistance publique qui s'occupe de la partie administrative.

Concernant les conditions d'hébergement, elles se basent sur un certain nombre de critères définis par le médecin.

Ce dernier déterminera le degré de dépendance du patient au moyen de la grille "AGGIR"”, grille classant le degré de dépendance d'une personne sur une échelle de un à six (allant du plus dépendant au plus autonome).

On prendra aussi en compte l'âge de la personne (si elle a plus ou moins de soixante ans) car c'est selon ce critère que l'on accordera au patient l'APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie) qui l'aidera à financer l'USLD.

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 15:24

EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes)

Aujourd'hui pour les personnes invalides ou souffrant de pathologies importantes, il existe une alternative procurant un sentiment de sécurité aux familles : ce sont les EHPAD.

Qu'est ce qu'un EHPAD ?

Que propose ce nouveau type de maisons médicalisées pour personnes âgées et enfin, à qui s'adressent-ils?

Les EHPAD (ou Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) représentent une forme de maison de retraite "médicalisée" que l'on trouve actuellement sur le marché et qui répond à une demande accrue.

Face à une population confrontée à de récurant problèmes de santé, à des maladies neuro-dégénératives graves (Alzheimer, Parkinson), l'EHPAD est plus que jamais en mesure d'assurer les soins nécessaires du patient, tout en lui procurant sérénité et confort.

Pourquoi ?

Tout simplement, parce qu'à la différence d'une maison de retraite classique (non médicalisée) le résident aura la chance de pouvoir être ausculté, soigné et suivi par une équipe médicale polyvalente (médecin généraliste, psychologue, kinésithérapeute, aide soignant et bien d'autres encore), tout en profitant du cadre agréable (pension complète, verdure, coiffeur,...) et de la tranquillité qu'une maison de retraite peut offrir à la différence du cadre lugubre d'un hôpital.

En effet, l'avantage principal de l'EHPAD est d'assurer au patient un encadrement médical et paramédical de qualité tout le long de son séjour. Outre les avantages sociaux, notons que pour le patient lui même et la famille de ce dernier, on note de nombreux avantages fiscaux.

Ainsi il est désormais possible par le biais de l'EHPAD de récupérer la TVA ou d'acquérir un statut de "loueur" en achetant un studio au sein de la résidence.

Tout cela assurant, pour l'acquéreur, des charges dégressives et, en vue de la demande, une forte plus value lors de sa revente.

Étant donné que ce sont des résidences qui conviennent d'une clause sur plusieurs années avec l'État, cela engage ce dernier à assurer le meilleur aussi bien en terme de santé sanitaire que d'éthique, conformément à une charte qualité.

De plus, tout EHPAD conventionné permet au retraité, qui perçoit par exemple une faible retraite, de bénéficier d'aides financières multiples puisqu'ils sont affiliés à une caisse d'assurance maladie.

Les EHPAD sont aussi bien présents dans le secteur privé que public et font souvent l'objet, dans ce dernier secteur, de longues listes d'attente, du fait de leur petit nombre dans l'hexagone.

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 15:21

MAPA(D) (Maison d'Accueil des Personnes Âgées Dépendantes)

Aujourd'hui il existe de nombreuses maisons de retraite qui se diversifient de par l'offre et les différents services qu'elles proposent aux futurs résidents.

Les personnes âgées peuvent être réunies en plusieurs groupes, en fonction de leurs capacités motrices et mentales :

Les MAPA, accueillent des personnes sans problème de santé mais qui ne peuvent être livrées à elle même à leur domicile.

Les MAPAD, à la différence de leurs consœurs sont des maisons de retraite pour personnes âgées dépendantes. Les Maisons d'Accueil pour Personnes Âgées (MAPA) sont des maisons qui s'adressent à des retraités dans l'impossibilité de résider seuls chez eux mais qui cependant, n'ont pas besoin d'assistance médicale.

Les MAPA proposent un mode de vie en collectivité où les résidents partagent une vie sociale loin de la solitude. On note que ces maisons de retraite sont généralement faciles d'accès puisque situées en périphérie urbaine (proche des centres villes).

Ces établissements représentent un bon compromis entre le domicile de la personne et la maison de retraite classique. En effet, le personnel veille à donner beaucoup d'attention aux résidents. Leurs besoins médicaux étant faibles, on s'attachera plus à prendre en charge l'aspect émotionnel.

La MAPA permet donc de mieux s'insérer dans la vie communautaire.

Les Maisons d'Accueil pour Personnes Âgées Dépendantes (MAPAD), sont également implantées au cœur des villes et proposent des chambres individuelles. Elles sont tout spécialement équipées médicalement pour répondre aux besoins des personnes dépendantes ou souffrant de troubles importants.

C'est pourquoi une importante équipe médicale est sans cesse mobilisée : les médecins représentent les deux tiers du personnel. La vie en communauté fait aussi parti du quotidien des MAPAD puisque les résidents y habitent en permanence et les places sont plutôt restreintes (environ 80 places par maison seulement).

Dans les deux cas (MAPA ou MAPAD) une allocation d'aide au logement est accordée au résident. La demande accrue exige dans les deux cas, en particulier pour les MAPAD qui sont médicalisées donc fortement sollicitées, de s'inscrire à l'avance.

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 15:18

Cantou (Centre d'Animation Naturel Tiré d'Occupations Utiles)

Les Centres d'Animation Naturel Tiré d'Occupations Utiles ont vu le jour pour la première fois en France en 1977. Le mot Cantou, d'origine occitane et signifiant “coin de feu”, est révélateur de l'atmosphère chaleureuse qui y règne.

C'est une maison de retraite médicalisée avant tout spécialisée dans l'accueil de patients atteints de la maladie d'Alzheimer.

C'est l'endroit idéal pour des personnes âgées dépendantes auxquelles on a fait la promesse qu'elles ne sombreraient pas dans l'oubli.

Le Cantou est regroupé en petites unités qui peuvent être indépendantes ou alors directement rattachées à une maison de retraite ou un EHPAD (Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes).

Des patients en perte d'autonomie et de repères spatio-temporels y sont accueillis. En ce qui concerne les malades atteints d'Alzheimer, ces unités ont été spécialement conçues afin de respecter leurs besoins au fur et à mesure de l'évolution de la maladie. Ainsi, sur le plan sanitaire et social, tout est “étudié pour”.

Des espaces ont par exemple été aménagés pour éviter les risques de chutes et les accidents.

Quant au personnel, il est formé d'une équipe de professionnels diplômés et sans cesse au service du patient.

Le Cantou est avant tout un établissement qui propose des solutions véritablement adaptées au malade mais aussi à sa famille. En effet, dans de nombreux cas, les proches semblent désorientés et ne savent pas comment réagir face à la maladie. Le Cantou assure alors protection et soins à un malade qui arriverait assez vite à un stade sénile avancé auquel il est parfois pénible d'assister.

Choisir le Cantou comme option est un choix qui s'avère tout à fait pertinent, c'est un acte qui aidera le malade et lui évitera de représenter une trop lourde charge pour sa famille.

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 15:33

Diagnostic

Le trouble bipolaire peut s’exprimer différemment et ne pas être reconnu d’emblée.

Cette situation est malheureusement la plus fréquente.

Certaines données épidémiologiques illustrent cette réalité : 9 ans d’évolution avant que le diagnostic n’ait été posé correctement et qu’un traitement spécifique n’ait été mis en place, intervention de 4 à 5 médecins différents.

La recherche de périodes d’exaltation est un bon moyen pour établir le diagnostic ; mais il n’est pas toujours évident pour le patient de comprendre que les périodes où il se sentait particulièrement bien ont la même origine que les périodes où il se sentait mal.

Devant la fréquence des troubles bipolaires et l’importance de l’enjeu pronostique, la recherche de signes de bipolarité devrait être systématique devant tout épisode dépressif.

Elle devrait répondre à une codification afin de faciliter la démarche diagnostique :

La prise en compte des antécédents familiaux ne se limite pas simplement à rechercher des troubles de l’humeur chez les ascendants et collatéraux.

L’existence ou non d’un alcoolisme, de troubles du comportement, d’une originalité, de suicides ou de tentatives de suicides, de troubles anxieux, de troubles des conduites alimentaires, de troubles obsessionnels doivent être recherchés.

Parmi les antécédents personnels, les manifestations pouvant témoigner d’un trouble de l’humeur pourront orienter le diagnostic vers un trouble bipolaire :

période d’euphorie et d’excitation, de dépenses excessives, comportements originaux, problèmes avec la justice, alcoolisme, conduite à risque ou excessive, crises de violence ou d’agressivité, la notion d’une cassure par rapport à l’état antérieur, d’un changement, d’une modification du caractère, la notion d’un virage de l’humeur lors d’une prescription préalable d’antidépresseurs…

Un âge de début des symptômes précoce, au moment de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, est aussi un indice à prendre en compte, le trouble unipolaire (dépression) ayant un début plus tardif.

Chez la femme, des troubles de l’humeur survenant dans les suites de l’accouchement et avant le retour de couches seront très en faveur d’une bipolarité.

Un tempérament de base de type hyperthymique caractérisé par une hyperactivité, une hypersyntonie, des projets multiples, une sociabilité excessive peuvent orienter le diagnostic.

D’autres traits de personnalité sont fréquemment retrouvés chez les patients bipolaires : hypersensibilité, dépendance affective, recherche de sensations fortes…

Certaines études ont de même souligné une corrélation entre trouble bipolaire et créativité, bien que cette relation reste incertaine et peu expliquée.

La symptomatologie dépressive évoquant une bipolarité peut présenter une ou plusieurs particularités :

symptômes psychotiques, altération du rythme circadien avec inhibition psychomotrice majeure le matin et atténuation en fin de journée, symptômes de dépression atypique : hypersomnie, hyperphagie, inhibition psychomotrice pouvant aller jusqu’à un blocage de la pensée, labilité de l’humeur.

Il est également recommandé de réaliser un entretien avec un membre de la famille et d’inciter le patient à faire des auto-évaluations .

D’autres symptômes n’ont pas de spécificité propre mais sont fréquemment observés :

irritabilité, agressivité, réaction de colère, sensibilité excessive, émoussement affectif pouvant aller jusqu’à une incapacité à pleurer et ou à exprimer des affects négatifs.

Il existe différents pièges diagnostiques dont les limites avec le trouble bipolaire sont parfois difficiles à tracer ;

les troubles unipolaires, la schizophrénie (et notamment les troubles schizo-dysthymiques), les bouffées délirantes aiguës et les psychoses puerpérales, la personnalité limite, les troubles organiques (notamment la démence, l’épilepsie ou les médicaments « maniacogènes »), les addictions, les troubles pédopsychiatriques (notamment l’hyperactivité), et enfin les troubles anxieux.

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 09:48

" Cybersexe, obsession du sport ou des jeux vidéo, consommation extrême de séries télé; il n'y a pas que les drogues dures et autres dépendances toxicologiques: alcool, tabac...Notre société a fabriqué de nouvelles addictions, dont les plus douloureuses sont aujourd'hui traitées à l'hôpital de Marmottan à Paris , pionnier du genre "

Dans cet hôpital la population concernée est plutôt masculine dans une très grande majorité. En effet, plus de 80% sont des hommes ( moyenne d'âge: 39 ans ) viennent en consultation.

En 2013 cet Etablissement dénombre pas moins de 26 000 consultations:

30 % des consultations concerne : l ' hèroine, la cocaine, la morphine, le subutex, la méthadone ainsi que la codeine. Suivi par les consultations pour les addictions aux jeux; 10 %, dont 0,5 % pour le poker. 6 % pour le cybersex, 2 % pour les jeux vidéo et 2 % pour les benzodiazépines et les psychotropes.

Définition de l'addiction:

L'addiction est un asservissement d'un sujet à une substance ou une activité dont il a contracté l'habitude par un usage plus ou moins répété. La toxicomanie désigne l'usage habituel et excessif, nuisible pour l'individu ou pour la société, de substances toxiques, ce qui engendre un état de dépendance psychique et/ou physique. Les addictions les plus courantes concernent des substances peu toxiques (caféine), toxiques (nicotine) ou des drogues dures (héroïne). L'addiction à une activité est probablement liée à une libération d'endorphines dans la circulation sanguine en rapport avec le plaisir procuré par cette activité, et on peut généralement la différencier du comportement obsessionnel compulsif.

Quels sont les critères pris en compte pour définir une addiction:

5 critères sont ici pris en compte:

  • La perte de la liberté de s'abstenir
  • Centration; focalisation de toute l'énergie sur l'objet ou le comportement addictif, avec dégradation des relations à l'autre.
  • Perte de conscience du temps passé sur l'activité
  • Irritabilité ou dépression lors des tentatives de réduction ou d' arrêt.
  • Poursuite de l'activité malgré la conscience de se faire du mal et de faire du mal.

Les accros du " smartphone " snobent leurs proches en gardant les yeux rivés sur leur écran. Ce fléau des temps moderne a un nom; le " phubblig " ;

" The act of snubbing someone in a social setting by looking at your phone indead of paying attention "

Autre addiction: Bigorexique, c'est ainsi que l'on appelle le drogué au sport. Consiste en une dépendance excessive d’un être humain à l’activité sportive, notamment pour développer sa masse musculaire. La bigorexie est une conduite addictive constituant une pathologie.

Shoot aux séries TV, les mordus du " breaking bas, mafiosa et autres bad men " enchainent quand a eux les épisodes parfois des nuits entières!

Désormais la mode est au " binde watching "voir une saison d'une seule traite.

On connaissait le binge-drinking (biture express), voici le binge-watching (visionnage compulsif). Où comment regarder un maximum d'épisodes de série télé à la suite.

" L'addiction entraine systématiquement l'activation des mêmes circuits neuronaux. Et semble résulter d'un découplage entre le circuit du désir et celui du plaisir."

" Lorsque l'on abuse d'une substance ou d'un comportement, on voit toujours apparaitre, à l'imagerie IRM, l'activation des mêmes circuits neuronaux du plaisir et de la récompense ". ( reflexe de Pavlov ). Avec la libération de la dopamine, une hormone du désir, qui déclenche en cascade la biosynthèse de noradrénaline et de sérotonine - la molécule du plaisir."

Les régions concernées du cerveau:

  • Le cortex préfrontal: C'est la région du gout et de l'odorat, ainsi que de la mémoire. C'est ici que s'opère la prise de décision.
  • Le thalamus et amygdale participent au circuit du plaisir et de l'addiction en captant nos sensations. Ils évaluent si une expérience est plaisante ou non et envoient au cerveau des stomuli associé à la satisfaction et au bien être.
  • Le noyau accumbens est lui au cœur du système de récompense, du plaisir et de la dépendance. Il joue un rôle important dans la motivation à agir et à répéter une action.
  • L'hippocampe, quand à lui, joue un rôle dans le souvenir des sensations plaisantes ou non, liées à un comportement.
  • L'aire tegmentale ventrale est un ensemble de neurones contenant de la dopamine envoyés, via des circuits neuronaux, vers différentes régions du cerveau, notamment le noyau accumbens.

La dépendance, ou addiction (qui est un anglicisme répandu), est, au sens phénoménologique, une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible, en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire. Le sujet se livre à son addiction (par exemple : utilisation d'une drogue, ou participation à un jeu d'argent), malgré la conscience aiguë qu'il a - le plus souvent - d'abus et de perte de sa liberté d'action, ou de leur éventualité.

En psychanalyse, le terme d'addiction est utilisé de manière plus large dans la mesure où il relève plus d'une attitude intrapsychique, d'un mécanisme, plutôt que des moyens pour y satisfaire.

Pour conclure, les problèmes engendrés par une addiction peuvent être d'ordre physique, psychologique, relationnel, familial et social. La dégradation progressive et continue à tous ces niveaux rend souvent le retour à une vie libre de plus en plus problématique.

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 09:45

Il y a 100 ans débutait la Première Guerre mondiale !

Si quelqu'un veut savoir pourquoi nous sommes morts, dites-leur : "parce que nos pères ont menti". R Kipling.

" If any question why we died, Tell them, because our fathers lied. "

L'expression « gueules cassées » inventée par le Colonel Picot premier président de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête, désigne les survivants de la Première Guerre mondiale ayant subi une ou plusieurs blessures au combat et affectés par des séquelles physiques graves, notamment au niveau du visage.

Elle fait référence également à des hommes profondément marqués psychologiquement par le conflit, qui ne purent regagner complètement une vie civile ou qui durent, pour les cas les plus graves, être internés à vie.

À la fin de la grande guerre, le nombre total de morts s’élevait à 9 millions dont plus de 2 millions d’Allemands, presque 1,5 million de Français, 1,8 million de Russes, 750 000 Britanniques, et 650 000 Italiens.

Proportionnellement à sa population, la France est le pays où les pertes ont été les plus importantes.

Ce bilan ne correspond pas seulement aux tués sur les champs de bataille ; il inclut également des soldats morts chez eux, gravement atteints par des maladies telles que la grippe espagnole, mais aussi des hommes ayant succombé aux séquelles de leur maladie.

Ainsi, après la guerre, le nombre de soldats morts des suites de leurs blessures s’élève à environ 500 000 tandis que la grippe fit 200 000 morts supplémentaires en France.

26 avril 1924 : La loi prévoit que des centres de rééducation soient ouverts pour les victimes d’accident du travail.

Mai 1924 : La loi assure l’emploi obligatoire des mutilés de guerre. Les textes qui suivront reprendront trois points de cette loi : Obligation aux entreprises de plus de 10 salariés d’employer des pensionnés de guerre et veuves de guerre (quota d’emploi de 10 %) ; Pourcentage obligatoire des emplois réservés ; Salaire avec éventuel abattement.

1930 : Création des pensions aux mutilés et victimes de la guerre, des centres d’appareillage, des centres de rééducation fonctionnelle et des emplois réservés.

Début de l’histoire de l’emploi des personnes handicapées.

La douloureuse situation de l'après-guerre.

Durant la guerre, et après la guerre, en plus des soldats morts laissant en France trois millions de veuves et cinq millions d’orphelins, de nombreux soldats de retour de la guerre ou des hôpitaux étaient gravement handicapés par les séquelles blessures reçues au front : amputés, mutilés du visage, aveugles, gazés, défigurés, etc., ces hommes représentaient 6,5 millions d'invalides pour près de 300 000 mutilés à 100 % 1.

En majorité, ces blessés étaient des hommes âgés de 19 à 40 ans. Alors que la reconstruction du pays nécessitait un énorme travail, leur invalidité limitait la main d'oeuvre et le temps disponible, ainsi ensuite que la reprise économique du fait de leur incapacité à pratiquer une activité professionnelle et par ce que l’État était contraint à verser à chacun d’eux une pension.

La population est vieillissante, majoritairement féminine ; les mariages prévus sont annulés, retardés ; le pessimisme d’après-guerre n’encourage pas les naissances : ainsi, 1,6 million de naissances auraient été annulées à cause de la guerre.

La France retrouvera néanmoins sa population d’avant-guerre le temps d'une génération (en 1950).

Afin de réparer les dégâts physiques et psychosociaux de la guerre, des centres sont ouverts pour proposer des méthodes de camouflage ou de réparation des visages abîmés.

L'expression « Gueules cassées » aurait été introduite par le colonel Yves Picot alors qu’on lui refusait l’entrée à un séminaire donné à la Sorbonne sur les mutilés de guerre. Les Hospices de Lyon furent très actifs dans ce domaine.

L’Union des gueules cassées

L’Armistice fut signée le 11 novembre 1918, mais ce n’est que le 28 juin 1919 que fut signé le Traité de Versailles auquel Georges Clemenceau convia 5 représentants des gueules cassées issus de l’hôpital du Val de Grâce (appelé le « Service des baveux ») de Paris. Ils témoignaient de la violence et de la brutalité de la guerre.

Le mutilé se sentait exclu en raison de ses longs séjours qui le coupaient de ses activités d’auparavant dans les hôpitaux, luttant avec les procédés archaïques pour sauver son visage, source de pitié, de dégoût mais aussi quelquefois de sympathie de la part des autres individus.

Bienaimé Jourdain et Albert Jugon, deux anciens blessés soignés au Val de Grâce fondèrent le 21 juin 1921 une association, l’Union des Blessés de la Face et de la tête, la préfecture de police de Paris refusant le nom de Gueules cassées.

La présidence est confiée au colonel Yves Picot et la vice-présidence à Jourdain.

Le 25 février 1927, l’Union est reconnue d'utilité publique.

Laissé à moitié mort sur le champ de bataille, Jugon avait dit à ses compagnons que s’ils avaient le temps de le sauver après les autres soldats moins blessés que lui, alors ils pourraient venir le rechercher. Il fit partie des 5 soldats qui assistèrent à la signature du Traité de Versailles.

Les difficultés financières du début des années 1920 retardèrent la mise en œuvre du projet de construction d’une maison des défigurés de la face.

Ce n'est qu'en 1927 que les gueules cassées purent acquérir un domaine, grâce à une souscription assortie à une tombola, ouverte à la fin de 1925. Inaugurée par le Président de la République Gaston Doumergue le 20 juin 1927, la Maison des Gueules cassées était un château, situé à une quarantaine de kilomètres de Paris, dans le village de Moussy-le-Vieux, en Seine-et-Marne.

En 1930, l'association créa le centre de recherche maxillo-faciale, à l’hôpital Lariboisière.

En 1934, fut acquis le domaine du Coudon près de Toulon dans le var (83). Ces deux domaines accueillaient les pensionnaires de manière définitive, pour les plus atteints d'entre eux, ou temporaire, pour les convalescents notamment.

Cependant, ces maisons ne symbolisent pas seulement la fraternité unissant les défigurés, mais aussi une sorte d’exclusion à l’intérieur de la société, une non-intégration d'après guerre.

Cette association, qui n'a jamais demandé de subventions publiques, après avoir lancé en lien avec les autres associations de victimes de guerre (les Amputés de Guerre, les Aveugles de Guerre, les Mutilés des yeux, les Plus Grands Invalides, etc.) une souscription nationale assortie d'une tombola (appelée « la dette ») entre 1931 et 1933, fut financée à partir de 1935 par la Loterie Nationale (créée par l'État devant le succès remporté par cette association) devenue la Française des jeux réduisant au passage la part de L'Union des blessés de la face et de la tête (Gueules cassées) à 9,2 % .

( texte extrait de l'encyclopédie Wikipédia )

Partager cet article
Repost0