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15 juin 2015 1 15 /06 /juin /2015 18:38

Soins palliatifs Quand solliciter la mise en place de soins palliatifs pour un proche ? La mise en place de soins palliatifs répond à un souci de confort pour le malade, dont les traitements ne sont plus une réponse satisfaisante pour lui permettre de poursuivre sa vie.

Qu’est ce que le suivi palliatif ?

Lorsque votre proche semble être entré dans un processus où ses problèmes médicaux sont si nombreux que leurs différents traitements interfèrent les uns sur les autres et n’arrivent finalement ni à le soulager ni à le guérir, on peut alors, dans le souci de son confort, et nullement dans le but d’un abandon de soins, passer à une autre forme de suivi médical : le suivi palliatif.

C’est un grand signe de respect pour un malade que de chercher à l’accompagner au mieux, le soulager dans ses douleurs et souffrances, et rester à ses côtés jusqu’au terme naturel de sa vie.

Où trouver des structures de soins palliatifs ?

Pour identifier les structures de soins palliatifs voisines du domicile de votre proche, vous pouvez consulter le « Répertoire national des structures de soins palliatifs de la Société française d’accompagnement de soins palliatifs » (SFAP), www.sfap.org. La recherche peut s’effectuer par critère géographique (ville, département ou région) et/ou par type de structure ( lits identifiés de soins palliatifs dans des services hospitaliers, réseaux de soins palliatifs, équipes mobiles de soins palliatifs, hospitalisation à domicile, ou associations de bénévoles d’accompagnement, etc.).

Prescrire une prise en charge palliative

La décision de mettre en place un suivi palliatif doit se faire en accord avec le médecin traitant. Il convient donc de solliciter un rendez-vous avec lui pour lui partager votre désir de passer à une prise en charge palliative des divers problèmes de santé de votre proche.

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15 juin 2015 1 15 /06 /juin /2015 18:34

Comment accompagner une personne qui sait qu’elle va mourir ?

Vous connaissez une personne qui est en phase terminale d’une maladie ; elle sait qu’elle va mourir. Vous vous demandez comment vous comporter avec elle.

Ce n’est pas une situation facile, et en même temps, c’est une situation qui fait partie de la vie. La meilleure attitude à adopter avec elle, c’est de rester naturel. De continuer à être à ses côtés, comme vous avez été dans le passé avec elle.

Bien sûr son état de santé et de fragilité actuel, et le fait que son temps soit compté doivent vous porter à une attention toute particulière, et une présence sans doute plus active que celle que vous manifestiez quand elle était en bonne santé.

C’est en effet le moment de vivre des instants précieux. Vous savez tous des deux qu’elle ne va pas guérir, et que la fin de sa vie est proche. Cela ne vous donne pas le jour, ni l’heure, mais c’est une invitation à vivre pleinement le temps qui lui est donné.

Vous avez encore beaucoup de choses à faire pour elle :

•Etre présent à ses côtés pour l’assurer de votre affection, sans être forcément présent en permanence.

•Etre vigilant auprès de l’hôpital, afin qu’elle soit bien prise en charge : peut-elle par exemple bénéficier de soins palliatifs ?

•Etre disponible pour des petits soins de confort (remettre un oreiller, lui tendre un verre d’eau,…), pour partager sur des sujets graves (lui demander si elle veut partager ses idées avec vous et comment vous pouvez l’aider, lui proposer de faire des papiers, lui dire des mercis,…), pour être en silence, pour lui apporter des nouvelles de l’extérieur, même pour plaisanter avec elle (le rire fait du bien), pour lui permettre de réaliser des projets (écrire une lettre, renouer avec quelqu’un, sortir de sa chambre si c’est possible, regarder un film,…).

Bref, il vous reste des choses à vivre ensemble, et aussi chacun de votre côté. Quand vous n’êtes pas à son chevet, assurez-la de votre présence par la pensée, et de votre disponibilité à être joint par téléphone. Pour lui montrer que vous ne l’oubliez pas quand vous êtes hors de sa portée. Et pour lui laisser aussi un espace de liberté, d’intimité et de repos.

Il y a un équilibre à trouver dans votre présence à l’hôpital, qu’elle peut comprendre en tant qu’adulte.

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15 juin 2015 1 15 /06 /juin /2015 18:22

Non à l’euthanasie, oui aux soins palliatifs : mobilisation nationale

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Le mercredi 21 janvier 2015 dans l’après-midi, est programmé à l’Assemblée nationale un débat à hauts risques sur la fin de vie. À l’initiative du mouvement Soulager mais pas tuer, des chaînes humaines de solidarité intergénérationnelles vont manifester l’urgence de protéger les personnes âgées et les personnes très dépendantes ou gravement malades contre toutes formes d’euthanasie ou d’incitation au suicide assisté. Rendez-vous, demain, mercredi 21 janvier, 12 h 30, à Paris (place Édouard Herriot) et dans 60 villes de France. On peut aussi signer la pétition et participer à la mobilisation sur les réseaux sociaux .

Réunis sous le parrainage de Philippe Pozzo di Borgo, le mouvement « Soulager mais pas tuer » rassemble des professionnels et usagers de la santé opposés à toutes formes d’euthanasie et de suicide assisté.

Non à l’euthanasie, non au suicide assisté, oui aux soins palliatifs Il s’agit de dire non à l’euthanasie et au suicide assisté mais aussi l’acharnement thérapeutique, et de dire oui au développement des soins palliatifs afin de soulager les personnes dépendantes ou en fin de vie, sans les tuer. Des soignants, des professionnels du grand âge et des proches de personnes traumatisées crâniennes ou lourdement handicapées témoigneront également au cours de ces rassemblements dans 60 villes de France. Soulager mais pas tuer est un mouvement unitaire qui rassemble des professionnels et des usagers de la santé, tous engagés pour protéger la France de la dérive euthanasique. Il se situe au-delà des diversités philosophiques, culturelles, professionnelles et des sensibilités politiques.

Soulager mais pas tuer est un mouvement d’explication, de résistance et de mobilisation. Explication, parce qu’on a trop fait croire aux Français qu’il leur faudrait choisir entre souffrir et mourir. Résistance, parce que la pression pour l’euthanasie est en train de se banaliser, au risque de conduire à l’auto-exclusion des plus vulnérables. Mobilisation, parce qu’il y a heureusement de nombreuses personnes, de nombreux métiers, de nombreux témoins qui souhaitent s’unir pour protéger notre société de la solution de facilité que constitue l’euthanasie.

Son objectif est simplement que toute personne continue d’être soignée, soulagée, entourée et aimée jusqu’au terme naturel de sa vie.

Le soutien de nombreuses associations Parrainé par Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique dont la vie a été rendue célèbre par le film Intouchables, le mouvement Soulager n’est pas tuer, est soutenu par plusieurs associations du monde médical et de mouvements de citoyens concernés :

- Alliance VITA, qui anime le service d’aide et d’écoute SOS Fin de vie.

Alliance VITA a été auditionnée dans le cadre de la mission Sicard (2012) et plus récemment par la mission Claeys/Leonetti (2014). Tugdual Derville, son délégué général, est auteur de La Bataille de l’euthanasie, Salvator, 2012.

- Soigner dans la dignité, une association qui regroupe des futurs médecins issus de toute la France, de la deuxième année d’études à la fin de l’internat.

- Convergence Soignants Soignés, une initiative conjointe de professionnels de la santé et d’autres personnes qui se sentent concernées par la sauvegarde de la confiance entre soignants et soignés.

- 100% VIVANTS, un groupement de personnes concernées par le handicap qui veulent défendre le droit des personnes handicapées d’être considérées comme pleinement dignes, dignes de vivre et de prendre place dans la société, quelle que soit la lourdeur de leur handicap.

- Institut Européen de Bioéthique, basé en Belgique, une initiative privée d’un groupe de citoyens (médecins, juristes, scientifiques…) une structure destinée à procurer une information fiable sur les avancées de la médecine et de la biologie, et à susciter une réflexion la plus large possible sur leur portée et leurs enjeux.

Alors qu’un débat sur la fin de vie se déroulera à l’Assemblée nationale ce 21 janvier, le mouvement Soulager mais pas tuer appelle à une Journée nationale de mobilisation contre l’euthanasie et pour les soins palliatifs à Paris et dans 60 villes.

- Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH), qui regroupe des chrétiens issus de tout le protestantisme en France et en Europe et a pour objet de promouvoir le respect de la dignité humaine, la défense et la protection des droits de l’enfant, de la femme, et de l’homme d’une manière générale.

L’enjeu et l’urgence de la manifestation de ce 21 janvier Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et l’un des porte-parole de Soulager mais pas tuer explique ainsi l’enjeu et l’urgence de la mobilisation nationale de ce mercredi 21 janvier :

« Il est essentiel qu’au moment même où les partis politiques vont se positionner sur ce sujet crucial, se lève partout un mouvement unitaire d’opposition à toutes formes d’euthanasie ou de suicide assisté. Nous sommes devant deux risques : celui de la surenchère annoncée par plusieurs partis de la majorité présidentielle, et celui du faux consensus que vise le gouvernement sur ce sujet. Car il ne suffit pas d’éviter les mots "euthanasie" ou "suicide assisté" pour échapper à ces maux, c’est-à-dire à leur pratique : ce prétendu "droit à la sédation" assorti d’un arrêt d’alimentation et d’hydratation est une façon de légaliser insidieusement des euthanasies ou des suicides assistés sans le dire.

Sur un sujet aussi grave, nous ne pouvons accepter la manipulation des concepts qui vise à étouffer le débat. Les Français ont besoin d’un plan de développement des soins palliatifs et que ces derniers ne soient pas menacés ou dénaturés par la levée progressive de l’interdit de tuer, fondement de la confiance entre soignants et soignés.

C’est pourquoi nous appelons les Français à participer nombreux à ces rassemblements hautement symboliques du mercredi 21 janvier 2015 ».

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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 14:51

"La Nausée" de Jean-Paul Sartre - résumé

Antoine Roquentin est à Bouville, petit ville de province derrière laquelle lire Le Havre, pour travailler en historien sur un personnage local. C’est son journal de l’année 1932 qui forme La Nausée, et son combat permanent contre le réel, l'angoisse nauséabonde qui l'accable comme il observe le monde et s'interroge sur son sens.

Après une brève note de présentation de l’éditeur fictif, affirmant que le journal a été retrouvé dans les papiers de Roquentin, le journal proprement dit commence par une brève introduction où Roquentin explique ses réflexions au sujet de la tenue d’un journal. Puis il décrit un sentiment de malaise qui l'afflige de temps en temps, un sentiment qu'il appelle "la nausée." Il décrit sa vie quotidienne, dans laquelle il parle à quelques personnes, a des rapports sexuels occasionnels avec des femmes, et pense parfois à une ancienne maitresse nommée Anny. La ville et ses habitants agissent sur lui, et il note ses impressions. Il se rend fréquemment à la bibliothèque et y rencontre l’Autodidacte, qui lui parle sans cesse et se fait fort d’apprendre le dictionnaire par ordre alphabétique. Il veut échapper aux sentiments de désespoir et d'impuissance qui l'accablent, mais il ne peut pas s’en défaire. A défaut de trouver le salut dans ses activités extérieures, il est obligé de regarder à l'intérieur, et il décrit la confusion de ses rapports au monde et l’envahissement progressif de la nausée.

Une lettre reçue d’Anny, lui demandant de la retrouver dans un hôtel, lui fait se souvenir de bribes de leur passé commun. Il décide qu'il ira la voir, et pense à elle comme à la vie quotidienne qu’il pourrait avoir.

Au cours d’une conversation avec l’Autodidacte, Roquentin est soudainement frappé par la réalité d'un couteau à dessert, il tient dans sa main la sensation de la poignée et la lame, son apparence. Estimant qu'il comprend soudain la nausée, que le monde existe et qu'il existe lui aussi en son sein. Il est vaincu par la réalité nue de l'existence. Quand il examine une pierre sur le bord de mer, la racine d'un marronnier, et d'autres objets, il est surpris par une révélation : les choses sont l'existence pure plutôt que "l'essence" de ce qu'ils sont. Cette découverte force Roquentin à faire face à ce qu'il considère comme le non-sens complet et la pureté nauséabonde de l'existence. C'est ici le plein développement des thèses existentialistes dont La Nausée est une belle illustration romancée.

Plus tard, Roquentin décrit ses retrouvailles avec Anny, qui est plus vieille maintenant. Leur rencontre est maladroite, et Roquentin sent le malaise l'envahir dans la chambre d'hôtel. Bien qu'il soit d'abord heureux de la voir, la conversation tourne à l'accusation, et révèle les blessures du passé. Il redoute son départ et il sait qu'il ne pourra probablement plus jamais la revoir. Le lendemain, il la trouve à la gare, mais ils ne parlent pas, et son train part.

Il est assis dans un café à observer l'Autodidacte à une table avec deux jeunes garçons, dont un Corse. Il le voit faire des avances sexuelles à un des garçons, et un client et le patron du café disent que ce n'est pas la première fois qu'ils ont vu l'Autodidacte faire ce genre de chose. Le Corse frappe l'Autodidacte au visage, et si Roquentin tente de lui venir en aide, l'autodidacte demande à ce qu'on le laisse seul.

Roquentin découvre finalement un moyen de sortir de la vacuité qui le consume. Il a décidé de quitter Bouville et de revenir à Paris, et, assis dans un café, il est envahi par la mélodie sublime d'un enregistrement de jazz. L'Art, peut-être, serait le moyen de transcender la situation nauséabonde du néant de l'homme face à l'existence pure. Comme Sartre le souligne à maintes reprises, la condition humaine est conditionnée par la liberté : nous sommes notre propre machine. Grâce à l'exercice de la liberté créative que l'homme est condamné à faire, Roquentin a peut-être trouver un remède à sa nausée.

La Nausée, roman philosophique et partiellement autobiographique a été publié en 1938 par Gallimard.

"La Nausée" de Jean-Paul Sartre - résumé.
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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 14:25

On ne naît pas femme : on le devient [1] par Simone de Beauvoir

Extrait de « Le deuxième sexe »

On ne naît pas femme : on le devient

Fille ou garçon

L'influence de l'éducation

La femme n'a jamais eu ses chances

L'homosexualité

On ne naît pas femme : on le devient [2]

On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin. Seule la médiation d'autrui peut constituer un individu comme un Autre. En tant qu'il existe pour soi, l'enfant ne saurait se saisir comme sexuellement différencié. Chez les filles et les garçons, le corps est d'abord le rayonnement d'une subjectivité, l'instrument qui effectue la compréhension du monde : c'est à travers les yeux, les mains, non par les parties sexuelles qu'ils appréhendent l'univers. Le drame de la naissance, celui du sevrage se déroulent de la même manière pour les nourrissons des deux sexes ; ils ont les mêmes intérêts et les mêmes plaisirs ; la succion est d'abord la source de leurs sensations les plus agréables ; puis ils passent par une phase anale où ils tirent leurs plus grandes satisfactions des fonctions excrétoires qui leur sont communes ; leur développement génital est analogue ; ils explorent leur corps avec la même curiosité et la même indifférence ; du clitoris et du pénis ils tirent un même plaisir incertain ; dans la mesure où déjà leur sensibilité s'objective, elle se tourne vers la mère : c'est la chair féminine douce, lisse élastique qui suscite des désirs sexuels et ces désirs sont préhensifs ; c'est d'une manière agressive que la fille, comme le garçon, embrasse sa mère, la palpe, la caresse ; ils ont la même jalousie s'il naît un nouvel enfant ; ils la manifestent par les mêmes conduites : colères, bouderie, troubles urinaires ; ils recourent aux mêmes coquetteries pour capter l'amour des adultes. Jusqu'à douze ans la fillette est aussi robuste que ses frères, elle manifeste les mêmes capacités intellectuelles ; il n'y a aucun domaine où il lui soit interdit de rivaliser avec eux. Si, bien avant la puberté, et parfois même dès sa toute petite enfance, elle nous apparaît déjà comme sexuellement spécifiée, ce n'est pas que de mystérieux instincts immédiatement la vouent à la passivité, à la coquetterie, à la maternité : c'est que l'intervention d'autrui dans la vie de l'enfant est presque originelle et que dès ses premières années sa vocation lui est impérieusement insufflée.

Fille ou garçon [3] C'est ici que les petites filles vont d'abord apparaître comme privilégiées. Un second sevrage, moins brutal, plus lent que le premier, soustrait le corps de la mère aux étreintes de l'enfant ; mais c'est aux garçons surtout qu'on refuse peu à peu baisers et caresses ; quant à la fillette, on continue à la cajoler, on lui permet de vivre dans les jupes de sa mère, le père la prend sur ses genoux et flatte ses cheveux ; on l'habille avec des robes douces comme des baisers, on est indulgent à ses larmes et à ses caprices, on la coiffe avec soin, on s'amuse de ses mines et de ses coquetteries : des contacts charnels et des regards complaisants la protègent contre l'angoisse de la solitude. Au petit garçon, au contraire, on va interdire même la coquetterie, ses manœuvres de séduction, ses comédies agacent. « Un homme ne demande pas qu'on l'embrasse... Un homme ne se regarde pas dans les glaces... Un homme ne pleure pas », lui dit-on. On veut qu'il soit « un petit homme » ; c'est en s'affranchissant des adultes qu'il obtiendra leur suffrage. Il plaira en ne paraissant pas chercher à plaire.

Beaucoup de garçons, effrayés de la dure indépendance à laquelle on les condamne, souhaitent alors être des filles ; au temps où on les habillait d'abord comme elles, c'est souvent avec des larmes qu'ils abandonnaient la robe pour le pantalon, qu'ils voyaient couper leurs boucles. Certains choisissent obstinément la féminité, ce qui est une des manières de s'orienter vers l'homosexualité : « Je souhaitai passionnément d'être fille et je poussai l'inconscience de la grandeur d'être homme jusqu'à prétendre pisser assis », raconte Maurice Sachs [4]. Cependant si le garçon apparaît d'abord comme moins favorisé que ses sœurs, c'est qu'on a sur lui de plus grands desseins. Les exigences auxquelles on le soumet impliquent immédiatement une valorisation. Dans ses souvenirs Maurras raconte qu'il était jaloux d'un cadet que sa mère et sa grand-mère cajolaient : son père le saisit par la main et l'emmena hors de la chambre : « Nous sommes des hommes ; laissons ces femmes », lui dit-il. On persuade l'enfant que c'est à cause de la supériorité des garçons qu'il leur est demandé davantage ; pour l'encourager dans le chemin difficile qui est le sien, on lui insuffle l'orgueil de sa virilité ; [...]

L'influence de l'éducation [5] [...]

En vérité, l'influence de l'éducation et de l'entourage est ici immense. Tous les enfants essaient de compenser la séparation du sevrage par des conduites de séduction et de parade ; on oblige le garçon à dépasser ce stade, on le délivre de son narcissisme en le fixant sur son pénis ; tandis que la fillette est confirmée dans cette tendance à se faire objet qui est commune à tous les enfants. La poupée l'y aide, mais elle n'a pas non plus un rôle déterminant ; le garçon aussi peut chérir un ours, un polichinelle en qui il se projette ; c'est dans la forme globale de leur vie que chaque facteur : pénis, poupée, prend son poids.

Ainsi, la passivité qui caractérisera essentiellement la femme « féminine » est un trait qui se développe en elle dès ses premières années. Mais il est faux de prétendre que c'est là une donnée biologique ; en vérité, c'est un destin qui lui est imposé par ses éducateurs et par la société. L'immense chance du garçon, c'est que sa manière d'exister pour autrui l'encourage à se poser pour soi. Il fait l'apprentissage de son existence comme libre mouvement vers le monde ; il rivalise de dureté et d'indépendance avec les autres garçons, il méprise les filles. Grimpant aux arbres, se battant avec des camarades, les affrontant dans des jeux violents, il saisit son corps comme un moyen de dominer la nature et un instrument de combat ; il s'enorgueillit de ses muscles comme de son sexe ; à travers jeux, sports, luttes, défis, épreuves, il trouve un emploi équilibré de ses forces ; en même temps, il connaît les leçons sévères de la violence ; il apprend à encaisser les coups, à mépriser la douleur, à refuser les larmes du premier âge. Il entreprend, il invente, il ose. Certes, il s'éprouve aussi comme « pour autrui », il met en question sa virilité et il s'ensuit par rapport aux adultes et aux camarades bien des problèmes. Mais ce qui est très important, c'est qu'il n'y a pas d'opposition fondamentale entre le souci de cette figure objective qui est sienne et sa volonté de s'affirmer dans des projets concrets. C'est en faisant qu'il se fait être, d'un seul mouvement. Au contraire, chez la femme il y a, au départ, un conflit entre son existence autonome et son « être-autre » ; on lui apprend que pour plaire il faut chercher à plaire, il faut se faire objet ; elle doit donc renoncer à son autonomie. On la traite comme une poupée vivante et on lui refuse la liberté ; ainsi se noue un cercle vicieux ; car moins elle exercera sa liberté pour comprendre, saisir et découvrir le monde qui l'entoure, moins elle trouvera en lui de ressources, moins elle osera s'affirmer comme sujet ; si on l'y encourageait, elle pourrait manifester la même exubérance vivante, la même curiosité, le même esprit d'initiative, la même hardiesse qu'un garçon. C'est ce qui arrive parfois quand on lui donne une formation virile ; beaucoup de problèmes lui sont alors épargnés [6]. Il est intéressant de noter que c'est là le genre d'éducation qu'un père dispense volontiers à sa fille ; les femmes élevées par un homme échappent en grande partie aux tares de la féminité. Mais les mœurs s'opposent à ce qu'on traite les filles tout à fait comme des garçons.

La femme n'a jamais eu ses chances [7]

Les accomplissements personnels sont presque impossibles dans les catégories humaines collectivement maintenues dans une situation inférieure. « Avec des jupes, où voulez-vous qu'on aille? » demandait Marie Bashkirtseff [8]. Et Stendhal : « Tous les génies qui naissent femmes sont perdus pour le bonheur du public. » À vrai dire, on ne naît pas génie : on le devient ; et la condition féminine a rendu jusqu'à présent ce devenir impossible.

Les antiféministes tirent de l'examen de l'histoire deux arguments contradictoires : 1° les femmes n'ont jamais rien créé de grand ; 2° la situation de la femme n'a jamais empêché l'épanouissement des grandes personnalités féminines. Il y a de la mauvaise foi dans ces deux affirmations ; les réussites de quelques privilégiées ne compensent ni n'excusent l'abaissement systématique du niveau collectif ; et que ces réussites soient rares et limitées prouve précisément que les circonstances leur sont défavorables. Comme l'ont soutenu Christine de Pisan, Poulain de la Barre, Condorcet, Stuart Mill, Stendhal, dans aucun domaine la femme n'a jamais eu ses chances. C'est pourquoi aujourd'hui un grand nombre d'entre elles réclament un nouveau statut ; et encore une fois, leur revendication n'est pas d'être exaltées dans leur féminité : elles veulent qu'en elles-mêmes comme dans l'ensemble de l'humanité la transcendance l'emporte sur l'immanence ; elles veulent qu'enfin leur soient accordés les droits abstraits et les possibilités concrètes sans la conjugaison desquels la liberté n'est qu'une mystification [9]. Cette volonté est en train de s'accomplir. Mais la période que nous traversons est une période de transition ; ce monde qui a toujours appartenu aux hommes est encore entre leurs mains ; les institutions et les valeurs de la civilisation patriarcale en grande partie se survivent. Les droits abstraits sont bien loin d'être partout intégralement reconnus aux femmes : en Suisse, elles ne votent pas encore ; en France la loi de 1942 maintient sous une forme atténuée les prérogatives de l'époux. Et les droits abstraits, nous venons de le dire, n'ont jamais suffi à assurer à la femme une prise concrète sur le monde : entre les deux sexes, il n'y a pas aujourd'hui encore de véritable égalité.

L'homosexualité

En vérité l'homosexualité n'est pas plus une perversion délibérée qu'une malédiction fatale [10]. C'est une attitude choisie en situation, c'est-à-dire à la fois motivée et librement adoptée. Aucun des facteurs que le sujet assume par ce choix — données physiologiques, histoire psychologique, circonstances sociales — n'est déterminant encore que tous contribuent à l'expliquer. C'est pour la femme une manière parmi d'autres de résoudre les problèmes posés par sa condition en général, par sa situation érotique en particulier. Comme toutes les conduites humaines, elle entraînera comédies, déséquilibre, échec, mensonge ou, au contraire, elle sera source d'expériences fécondes, selon qu'elle sera vécue dans la mauvaise foi, la paresse et l'inauthenticité ou dans la lucidité, la générosité et la liberté.

[1] Extrait audio de Simone de Beauvoir censurée, Radio-Canada © 1959 : (Vidéo en ligne... page consultée le 9 mai 2009 : http://archives.radio-canada.ca/c_est_arrive_le/11/13/)

[2] Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe 1, Gallimard © 1949, pages 285 et 286.

[3] Ibid. pages 289 et 290.

[4] Le Sabbat.

[5] Ibid. pages 303 et 304.

[6] Du moins dans sa première enfance. Dans l'état actuel de la société, les conflits de l'adolescence pourront s'en trouver au contraire exagérés.

[7] Ibid. pages 176 à 178.

[8] [Bashkirtseff (Maria Bachkirceva, dite Marie), peintre et écrivain russe (près de Poltava, 1860 ­ Paris, 1884). Son Journal (posth., 1887), commencé en 1872 et écrit en français, et ses Cahiers intimes (posth., 1925) composent un récit lucide et émouvant de sa brève existence. (Hachette Multimédia / Hachette Livre © 2001)]

[9] Ici encore les antiféministes jouent sur une équivoque. Tantôt, tenant pour rien la liberté abstraite, ils s'exaltent sur le grand rôle concret que la femme asservie peut jouer en ce monde : que réclame-t-elle donc? Tantôt ils méconnaissent le fait que la licence négative n'ouvre aucune possibilité concrète et ils reprochent aux femmes abstraitement affranchies de n'avoir pas fait leurs preuves.

[10] Le Puits de Solitude présente une héroïne marquée par une fatalité psycho-physiologique. Mais la valeur documentaire de ce roman est fort mince en dépit de la réputation qu'il a connue. [Ce roman de Radclyffe Hall publié en Angleterreen 1928 et qui fit alors scandale, dépeint l'amour de deux femmes dans une société hostile à l'homosexualité.]

On ne naît pas femme : on le devient  par Simone de Beauvoir
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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 12:39

Publié le 29 mars 2015 à 05h00 | Mis à jour le 29 mai 2015 à 12h44

Aux frontières de la folie «Nombre d'événements tragiques sont présentés aux nouvelles (crimes violents...

Jean-François (Québec)

«Nombre d'événements tragiques sont présentés aux nouvelles (crimes violents sur des enfants ou sur la conjointe, abus et sévices sexuels abominables, etc.). Dans le langage populaire, nous avons presque toujours la réaction de dire avec conviction : "Il est fou!", "Elle est folle!" Mais qu'en est-il réellement d'un point de vue scientifique? Qu'est-ce que la vraie folie? De quoi est faite cette mince ligne entre, par exemple, une émotion de colère explosive qui fait "perdre les pédales" et la vraie folie? Combien de temps cet état de vraie folie peut-il durer : une heure, une semaine? Si on pouvait passer un scan à une personne souffrant de folie, pourrait-on y voir une différence dans son cerveau avec une personne normale?» demande Charlotte Savard.

Il est vrai que, parmi les nombreux faits divers dont parlent les médias, ceux qui impliquent un agresseur ayant des problèmes mentaux (le plus souvent, la schizophrénie) connaissent généralement un grand retentissement. À peu près tout le monde se souvient de Luka Magnotta, diagnostiqué schizophrène à la fin de son adolescence, qui a tué et démembré un étudiant chinois à Montréal, en 2012. Cette même année, un autre homme qui souffrait de schizophrénie, Pascal Morin, avait tué sa mère et ses deux nièces à Saint-Romain.

Ampleur médiatique

Les médias raffolent de ces histoires parce que, par leur violence insensée, le jeune âge de leur victime, etc., elles frappent l'imaginaire. Cependant, il importe de retenir une chose, ici : l'ampleur médiatique de ces affaires n'est pas (du tout) un bon indicateur de la dangerosité des schizophrènes - ni des autres formes de maladies mentales, d'ailleurs. En fait, dit le psychologue Camillo Zacchia, de l'Institut Douglas en santé mentale, «les gens qui ont une maladie mentale sont plus souvent victimes de crime que criminels. Et leur violence, quand il y en a, est le plus souvent tournée vers eux-mêmes. Le taux de suicide des schizophrènes est 100 fois plus élevé que la normale».

Il y a bien un certain surplus de violence contre autrui qui est associé aux psychoses, poursuit M. Zacchia, mais il est relativement faible et s'explique principalement par la consommation d'alcool et de drogues. Par exemple, une étude récente sur 8000 patients schizophrènes et 80 000 personnes non psychotiques entre 1973 et 2006 a trouvé que les chances de commettre un crime violent (défini comme toute condamnation pour meurtre, assaut, vol, incendie, crime sexuel, menace ou intimidation) étaient environ 20 % plus grandes pour les schizophrènes.

Il y a donc, certes, un surplus de violence chez eux, mais pas par une marge alarmante, et quand on sait que les psychotiques représentent entre 0,5 et 1 % de la population, cela laisse un sacré paquet de crimes violents qui doivent chercher leurs causes ailleurs...

Dans cette même étude, les schizophrènes qui avaient un problème de consommation avaient quant à eux un risque 340 % plus grand de perpétrer des crimes violents - ce qui, notons-le, n'est pas tellement plus élevé que le taux de violence des non-schizophrènes qui consomment. Ce n'est pas pour rien que, selon des statistiques fédérales, pas moins des trois quarts des meurtres commis au Canada en 2012 impliquaient un assassin qui était sous l'effet de l'alcool ou de la drogue. Les trois quarts...

Cela dit, il y a quand même une différence, ne fût-ce qu'une «mince ligne», entre la maladie mentale et la sanité, non? Eh bien, oui... et non.

De manière générale, dit le psychiatre de l'Institut universitaire en santé mentale de Québec Marc-André Roy, «on a longtemps eu tendance à considérer les maladies mentales comme des phénomènes bien compartimentés, mais il faut reconnaître qu'on a plutôt affaire à des continuums [soit une sorte de dégradé allant de sujets sains, à moins sains, à limite malades et à carrément malades, sans ligne de démarcation claire entre les catégories, NDLR]. On essaie de baliser ça le mieux possible, mais même pour les psychoses, on voit un continuum. [...] Il y a des gens qui ont des hallucinations sans être schizophrènes. Il y a des partisans des théories du complot qui ne sont pas si différents de patients psychotiques. Il y a beaucoup de recherche qui se fait sur les gens qui sont juste en dessous des seuils diagnostics, et quand on regarde ce qui fait que certains font la transition entre avoir des idées un peu marginales et avoir un diagnostic de maladie mentale, on se rend compte que ça tient parfois à pas grand-chose».

Critères du diagnostic

Les «psys» utilisent essentiellement deux critères pour tracer une ligne dans ce continuum : la souffrance du patient, qui n'est certainement pas un état normal, et l'«atteinte au fonctionnement» - c'est-à-dire, est-ce que le trait psychique rend la personne dysfonctionnelle dans sa vie de tous les jours.

Ce sont là des critères tout à fait défendables, mais le fait est que la «vie de tous les jours» n'a pas toujours été la même. Cela signifie que la limite entre la maladie mentale et la sanité peut bouger d'une époque à l'autre, d'un contexte à l'autre, remarquent nos deux experts.

Ainsi, ce n'est sans doute pas un hasard si l'hyperactivité n'est devenue une «maladie» que tout récemment : à l'époque où la majorité d'entre nous n'allions pas, ou brièvement, à l'école, et travaillions ensuite aux champs (ce qui était physiquement très exigeant), les hyperactifs n'étaient probablement du tout dysfonctionnels. Du moins, pas ceux dont le «mal» n'était pas trop prononcé. De même, on peut imaginer qu'un grand narcissique qui tournerait mal s'il naissait dans une famille pauvre et peu instruite pourrait très bien fonctionner s'il était, disons, prince héritier d'une monarchie absolue et entouré de serviteurs.

Bien sûr, il existe des troubles psychiques qui, non traités, sont très handicapants, peu importe le contexte - que l'on songe à ceux qui impliquent une perte de contact avec la réalité. Mais il reste que la «ligne» entre la sanité et la «folie», pour reprendre les termes de notre lectrice, est souvent très «mince» et, parfois, mouvante.

Autre source SEENA FASEL et autres. «Schizophrenia, Substance Abuse and Violent Crime», Journal of the American Medical Association, 2009. http://goo.gl/2p2lqk

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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 08:56

Maximilien Robespierre

Né à Arras en1758, décédé à Paris le 28 juillet 1794, Robespierre est issu d’une famille de la petite bourgeoisie. Jeune homme pauvre et doué, il poursuit des études qui le mènent au métier d’avocat. Il est élu député du Tiers Etat aux Etats Généraux après avoir fait une campagne publique.

Représentant de l’extrême gauche démocratique à l’occasion d’une loi électorale censitaire [1] contre laquelle il est l’un des seuls députés de la Constituante à s’élever. Au début de 1791, au club des Jacobins [2], Robespierre est aussi l’un des premiers à se déclarer favorable au suffrage universel.

Adversaire de la déclaration de guerre en 1792, il s’oppose aux Girondins [3] et passe au premier rang de la scène politique avec la chute du roi, le 10 août 1792. Elu député à la Convention, il réclame la déchéance de Louis XVI et devient l’un des chefs de file des Montagnards [4]. Appuyé par les sans-culottes parisiens, il est alors l’un des principaux artisans de la chute des Girondins (juin 1793).

Robespierre institue une religion civique, qui combat l’athéisme, reconnaît l’immortalité de l’âme et enseigne aux Français la haine de la tyrannie et l’amour de la justice. Il est le héros de la fête de l’Être Suprême qui se déroule partout en France le 8 juin 1794. Il est aussi à l’origine de la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794) qui instaure la Grande Terreur, ôtant aux accusés toute possibilité de défense ou de recours.

La mise en accusation

Malgré les victoires révolutionnaires (Fleurus le 26 juin 1794), la situation politique de Robespierre se dégrade très vite. Le Comité de sûreté générale engage la lutte avec le Comité de salut public. Il y est contesté par Billaud-Varenne et Collot d’Herbois. Ses adversaires nouent un complot avec le centre de l’Assemblée. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) Robespierre est empêché de s’exprimer à la Convention, il est invectivé de toutes parts, il a la gorge serrée, Garnier de l’Aube lui jette « Le sang de Danton t’étouffe ! ». Puis soudain un certain Louchet, tout juste connu s’écrie « Je demande le décret d’accusation contre Robespierre ! » Le silence venu d’un seul coup pèse sur l’Assemblée, quelques députés commencent à applaudir, puis c’est l’ensemble, la proposition est votée à main levée...La cause est entendue. Il est quatre heures de l’après-midi.

L’arrestation

Les gendarmes arrêtent Robespierre, Saint-Just et Couthon [5]. Le jeune frère de Robespierre et Le Bas se joignent volontairement à eux. Pour aller plus vite encore on porte le paralytique Couthon.

Mais la Commune de Paris (souvent plus puissante que la Convention), tenue au courant heure par heure de ce qui se passe à l’Assemblée fait sonner le tocsin, convoque les sections. Les barrières sont fermées, la place de l’Hôtel de Ville se hérisse de piques, l’insurrection n’attend plus qu’un signal que seul Robespierre peut donner.

Pendant ce temps, chaque prisonnier est conduit vers la prison qui lui est assignée. Mais le même scénario se reproduit à chaque fois, dès que le nom de Robespierre est prononcé le geolier refuse de laisser entrer les gendarmes et leur prisonnier. La Commune aura très certainement donné des ordres très précis. Robespierre ne croit pas à l’efficacité d’une émeute pour lui redonner le pouvoir. De plus trop respectueux des lois il préfère passer devant un tribunal. Comme il faut bien aller quelque part, Robespierre propose aux gendarmes de le conduire à la police municipale, en un mot lui ouvrir les portes de la liberté.

Pendant près de deux heures au Quai des Orfèvres il reste indécis, il ne sait pas quoi faire, il n’aime pas beaucoup les gens de la Commune les trouvant trop « immoraux ». Un émissaire de la municipalité vient même lui dire « En te sauvant, tu sauve la liberté ! ». A 9 heures du soir, comme un automate il rejoint l’Hôtel de Ville. Les autres prisonniers libérés par la Commune l’y attendent. Ses doutes le reprennent, Saint-Just le pousse à agir. Faut-il appeler Paris aux armes contre la Convention et sortir ainsi de la légalité ?

Mise au courant des événements, l’Assemblée s’affole. Les troupes de la Commune s’approchent parait-il des Tuileries. Hanriot [6] surnommé par les parisiens « la bourrique à Robespierre » marche sur la Convention, puis sans aucune raison apparente hésite et se retire. Les députés reprennent courage, mettent immédiatement les robespierristes hors la loi, ce qui équivaut à la mort sans procès. On charge Barras de mater l’émeute.

Il est deux heures du matin, les troupes parisiennes sont lassent d’attendre une décision qui ne vient pas. Quand elles entendent la lecture de l’arrêté de la Convention, elles commencent à avoir une furieuse envie d’aller se coucher. Peu de temps après les rangs sont de plus en plus clairsemés.

Barras fait irruption sur la place de l’Hôtel de Ville sans rencontrer beaucoup de résistance, il entre, pénètre dans la pièce où sont réunis Robespierre et ses amis. Des coups de feu éclatent, Le Bas se suicide, Couthon tombe du fauteuil où on l’avait placé, le frère de Robespierre saute par la fenêtre et se brise la cuisse. Maximilien est gravement blessé à la mâchoire. A-t-il voulu se tuer ? Un gendarme a-t-il tiré sur lui ? On ne le saura jamais. Il s’est écroulé, tachant de son sang une feuille de papier où il venait d’apposer les deux premières lettres de son nom.

Ce document toujours visible au musée Carnavalet était l’appel à l’insurrection !

Le procès et l’exécution

A trois heures de l’après-midi les prisonniers sont extraits de la Conciergerie pour être conduits au Tribunal révolutionnaire. L’accusateur public Fouquier-Tinville va requérir contre ses anciens chefs. Pas d’interrogatoire et pas de défense pour les hors la loi. On va simplement faire constater l’identité des accusés par deux personnes de l’assistance.

Quelques heures plus tard tout est fini. L’après-midi du 28 juillet, sous les acclamations de la foule, il est guillotiné place de la Révolution (Place de la Concorde), avec son frère Augustin, Saint-Just, Couthon et dix-sept autres de ses partisans. Les jours suivants, quatre-vingt de ses partisans sont exécutés.

Note : Une partie de ce récit provient du livre « La Révolution Française » d’André Castelot (Librairie Académique Perrin). par Webmaster

[1] Système électoral dans lequel le droit d’être électeur ou éligible n’est accordé qu’aux citoyens payant un minimum d’impôts.

[2] Société politique qui joua un rôle important pendant la Révolution française de 1789 à la fin de 1794. En janvier 1790, le club prend le nom de Société des amis de la Constitution et tint ses réunions au réfectoire du couvant dominicain des Jacobins situé rue Saint Honoré à Paris. Jusqu’en juin 1791 et avant la fuite du roi, le club rassemblait tous les députés patriotes. Citons parmi ses membres Barnave, La Fayette, Mirabeau, Talleyrand, Sieyès, Petion...

[3] Nom donné à un groupe de députés à la Législative et à la Convention, dont plusieurs membres étaient députés de la Gironde.

[4] Pendant la Révolution française nom donné aux députés qui siégeaient sur les plus hauts bancs (la montagne) de l’Assemblée législative et qui se distinguaient par leurs positions extrémistes. Parmi ceux-ci on retiendra Barras, Collot d’Herbois, Saint Just, Fabre d’Eglantine, Fouché, Marat, Couthon...

[5] Homme politique français né à Orcet en Auvergne en 1755, décédé à Paris en 1794. Conventionnel, membre du Comité de salut public, cet infirme paralysé des jambes forma, avec Robespierre et Saint-Just, le « triumvirat de la Terreur ». C’est lui qui fit voter la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794), privant de toute garantie les suspects traduits devant le Tribunal révolutionnaire. Il fut guillotiné avec Robespierre le 10 thermidor an II (28 juillet 1794).

[6] Révolutionnaire français né à Nanterre en 1761, décédé à Paris en 1794. Chef des sans-culottes, il prit part à la journée du 10 Août et aux massacres de septembre 1792 et fut commandant de la Garde nationale en 1793. Il périt sur l’échafaud avec Robespierre et ses amis.

Maximilien de Robespierre
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11 juin 2015 4 11 /06 /juin /2015 11:55

« Mixité sociale », un leurre français ?

par DESPONDS Didier vendredi 2 septembre 2005

Les politiques urbaines conduites en France depuis une vingtaine d’années fixent comme objectif d’atteindre la « mixité sociale ». Or, tout concourt à miner celle-ci. On est même en droit de s’interroger sur la pertinence des actions entreprises, en particulier lorsqu’il s’agit de détruire les logements sociaux.

Les remèdes mis en oeuvre génèrent en effet de nombreux effets pervers. La question du logement est révélatrice du fonctionnement d’une société et de la place laissée aux populations les plus fragiles, dans un contexte de concurrence croissante entre les territoires.

AVERTISEMENT

Depuis le début des années quatre-vingt, le discours politique en France considère, avec une belle unanimité, que le profil social des populations résidant sur les territoires communaux doit tendre vers la « mixité sociale ».

Ce concept avait été utilisé dans la loi LOV de 1991, repris dans la loi SRU de 2000 et jamais explicitement rejeté par l’actuelle majorité parlementaire.

Concrètement, des seuils avaient même été fixés, précisant le taux de logements sociaux qu’une commune se devait d’accueillir sur son territoire : 20 %, pour les communes de plus de 3500 habitants en France, mais seulement 1500 habitants dans la région Ile-de-France. Doté d’une telle volonté, d’un appareil réglementaire sophistiqué, de moyens conséquents affectés à l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) depuis 2003, nul ne pouvait douter que les problèmes de l’habitat disqualifié comme de la difficulté à se loger pour les ménages socialement les plus fragiles ne se résorbent rapidement.

Or, tous les indicateurs attestent que les écarts se creusent entre les communes où viennent s’installer les populations aisées et celles où se concentrent les populations les plus démunies. Ces indicateurs intègrent les ressources fiscales déclarées par les ménages, le taux de ménages non imposés sur les communes, les catégories sociales telles que définies par l’Insee, les valorisations (versus dévalorisations) immobilières des territoires.

Ce constat n’est pas une révélation, il a déjà alimenté une littérature abondante, conduit à la réalisation d’atlas des fractures sociales, justifié des prises de position alarmées des acteurs associatifs se préoccupant de ces questions.

L’Abbé Pierre restant dans ce domaine la figure emblématique, l’une des personnalités les plus respectées des Français, à condition toutefois qu’il se restreigne à un discours compassionnel...

Alors, d’où provient le problème ? Plusieurs pistes sont à suivre, chacune contribuant à complexifier les dynamiques du système résidentiel.

La compétition croissante pour les territoires les plus valorisés, à laquelle se livrent les ménages, constitue un facteur puissant de la différenciation sociale croissante des territoires. La notion de "territoire valorisé" est en elle-même complexe, car elle nécessite d’intégrer des éléments objectifs (l’accès à des équipements, à des aménités urbaines) mais également des aspects subjectifs comme l’image plus ou moins positive d’un quartier, d’une commune.

Dans ce domaine, les ménages bénéficiant du meilleur « capital spatial » (entendu comme compétence à se mouvoir dans l’espace), seront capables d’accéder aux territoires disposant du meilleur « capital territorial » (entendu comme lieux les plus valorisés, ceux également où la pression immobilière sera la plus forte). Il va sans dire que ceci alimente des mécanismes de « filtrage social », la probabilité étant progressivement plus faible de voir les ménages les plus démunis accéder à des territoires valorisés. Ces dynamiques constituent une donne de fond, que l’on pourrait qualifier de « naturelle », chacun s’efforçant d’accéder à la plus optimale localisation résidentielle.

La résultante en est : une moindre « mixité sociale ».

En parallèle, des politiques sont mises en œuvre, celles auxquelles il a été fait allusion précédemment. Elles sont armées de générosité, de volontarisme : il faut "requalifier" les quartiers en voie de stigmatisation, offrir des chances nouvelles à leurs résidents. Les territoires concernés sont d’abord ceux où les taux d’habitat social sont élevés ; pour s’en convaincre, il suffit de consulter le site officiel de l’ANRU, même si y figurent quelques anomalies comme la commune de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine. Les actions menées conduisent à "dédensifier" les quartiers, à supprimer certains des logements sociaux existants, souvent à fort renfort médiatique (voir les destructions de barres) et à favoriser le lancement d’opérations urbanistiques valorisées afin d’inciter des populations aisées à venir s’installer, dans le but affiché d’atteindre une meilleure « mixité sociale ». Les résultantes en sont : moins d’habitats sociaux là où ils étaient nombreux, et amorce d’une gentrification des anciennes communes populaires.

Ces actions ne poseraient guère problème et seraient socialement acceptables si, dans le même temps, des créations d’habitats sociaux étaient effectuées sur les territoires où ils sont déficitaires. Il ne s’agirait alors que d’un processus de "vases communicants" : enlever ici, pour ajouter là. Mais il n’en est rien. En dépit des pénalités prévues dans le cadre de la Loi SRU (150 euros par an et par logement social déficitaire...), les constructions ne se sont guère intensifiées, certaines communes préférant même ouvertement payer les pénalités plutôt que d’atteindre les objectifs fixés.

Une raison essentielle, les populations locales s’opposent souvent avec la plus extrême vigueur aux lancements de tels projets. Ceux-ci étant contre-productifs électoralement, les acteurs politiques locaux hésitent, quand ils en étaient initialement convaincus, à se lancer dans de telles opérations. Classique « syndrome nimby » tel qu’analysé outre-atlantique : le développement du logement social contribuerait à réduire le « capital territorial » par la mauvaise image qu’il projetterait sur les lieux, à déprécier les valorisations immobilières. Tout fonctionne ainsi comme si la « mixité sociale » était puissamment rejetée par ceux qui y sont le moins confrontés, renforçant les logiques de différenciation sociale des territoires. En résultante : l’offre résidentielle se réduit pour les catégories les plus fragiles de la population.

La « mixité sociale » constitue ainsi l’un de ces concepts généreux et creux qu’il est plus simple de prôner de façon rhétorique que de mettre en œuvre pratiquement. Plus grave, il masque souvent des actions qui ne font qu’accentuer les difficultés que l’on prétend combattre. Cynisme ou aveuglement ? C’est bien d’une évaluation critique des politiques urbaines conduites depuis une vingtaine d’années dont on aurait aujourd’hui besoin, en regard des besoins de la totalité de la population, tout particulièrement des exclus du logement, et non de nouvelles et hypocrites larmes versées lors du prochain coup de gueule de l’Abbé Pierre.

Didier Desponds. Maître de conférences en Géographie. Université de Cergy-Pontoise.

A paraître en décembre 2005 : « Stratégies résidentielles et logiques ségrégatives. Investigations dans l’aire d’influence de Cergy-Pontoise ». Editions Connaissances et Savoirs.

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11 juin 2015 4 11 /06 /juin /2015 11:35

“ Ce mythe de la mixité sociale qui nous empêche de voir le défi de la mixité ethnique ”

Dans un rapport publié mardi, la Cour de comptes épingle dix ans de politique de la ville. Dix ans de dispositifs divers qui n'ont pas réussi à réduire les fractures au sein des quartiers...

La France des ghetto

Atlantico : Dans un entretien publié par le Point.fr, le sociologue Renaud Epstein réagit au rapport de la Cour de comptes de ce mardi, qui dresse un constat d'échec de dix ans de politique de la ville.

Selon lui, "la mixité sociale n’existe pas" et quand on parle de la rétablir dans les quartiers, "c'est de mixité ethno raciale qu'il est avant tout question".

Partagez-vous ce point de vue ?

Michèle Tribalat : On parle aujourd’hui de mixité sociale comme d’un paradis perdu, paradis qui n’a pourtant jamais vraiment existé.

Le terme mixité sociale est devenu la manière politiquement correcte d’évoquer la mixité ethnique.

Prenons l'exemple de la Seine-Saint-Denis : ce département n’a pas connu de grand bouleversement social alors que sa composition ethnique , elle, a considérablement changé : 19 % des moins de 18 ans étaient d’origine étrangère en 1968, ils étaient 57 % en 2005 et probablement encore plus aujourd’hui.

En 2010, seuls 35 % des enfants nés en Seine-Saint-Denis avaient leurs deux parents nés en France.

Les enfants d’ouvriers voisinaient, à la fin des années 1960, avec des enfants d’ouvriers et d’employés.

Se sont ajoutés aujourd’hui des enfants dont les parents n’ont jamais travaillé. Mais ces enfants sont très majoritairement d’origine étrangère.

Il y a quelques années l’actuel ministre de l’Intérieur,Manuel Valls, qui était alors maire d'Evry avait déclaré vouloir plus de "Blancs, de white, de blancos" sur le marché de sa ville. Manuel Valls avait rappelé qu’en tant qu’élu de banlieue il se "battait contre la ségrégation territoriale, sociale, ethnique". "Appelons un chat un chat : il ne faut pas avoir peur des mots mais dire les choses telles qu’elles correspondent à la réalité" avait-il déclaré.

Est-on aujourd’hui encore dans le déni de réalité ?

Oui. Face aux concentrations ethniques, qui se sont exacerbées dans les grandes unités urbaines, notamment en Ile-de-France, on souhaiterait réintroduire des natifs au carré (nés en France de deux parents nés en France).

On ajoute encore à la difficulté en souhaitant que ce soient les classes moyennes ou supérieures qui acceptent d’aller dans des lieux qu’évitent soigneusement, lorsqu’ils le peuvent, les natifs au carré des catégories populaires.

Hugues Lagrange avait proposé que l’on incite les personnes d’origine étrangère qui avaient réussi socialement à rester sur les lieux, alors qu’elles s’empressent généralement de les quitter parce qu’elles partagent le souhait des natifs au carré d’éviter les quartiers violents où leurs enfants auront moins de chance de réussir.

Pourquoi devraient-elles, elles en particulier, se sacrifier sur l’autel de la mixité sociale ?

On a du mal à garder les natifs au carré des catégories populaires, mais cela ne nous empêche pas de songer à ce que des cadres et catégories intermédiaires réinvestissent les lieux.

On rêve en couleur comme diraient les Québécois.

Pour en savoir plus: http://www.atlantico.fr/decryptage/mixite-sociale-mythe-defi-quartiers-retablir-mixite-ethnique-rapport-cour-comptes-michele-tribalat-425311.html#7kWdfDHoQVHp3ZgH.99

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11 juin 2015 4 11 /06 /juin /2015 08:09

Pourquoi l'échec scolaire en ZEP?

Comment réduire l’échec scolaire dans les milieux défavorisés, comme les ZEP (zones d’éducation prioritaire) ? Selon toute vraisemblance, la taille des classes y serait pour beaucoup

Les résultats scolaires sont meilleurs dans une classe de 10 à 15 élèves que dans une de 30 ! Le travail statistique de l’économiste Thomas Piketty a montré qu’il existe bel et bien un lien entre la taille de la classe et les chances de réussite à l’école de nos chères têtes blondes. Surtout dans les milieux défavorisés comme en ZEP, les classes de petite taille seraient ainsi un bon moyen de lutter contre l’échec scolaire. Si la lutte contre l’échec scolaire est devenue une des priorités dans la réforme de l’école, toute mesure de réduction des effectifs dans des classes pose un réel problème de coût. Il est certes vrai qu’entre 1966 et 2000 le nombre d’écoliers par classe s’est réduit : de 44 à 25 en maternelle, de 28 à 22 à l’école élémentaire, de 27 à 24 au collège et enfin de 31 à 29 au lycée. Mais ce n’est pas suffisant, ce mouvement devrait se poursuivre.

Car si l’on souhaite limiter l’échec scolaire des enfants en milieu ZEP (et que ceux-ci puissent obtenir des résultats scolaires identiques aux autres enfants), il faudrait que leur nombre par classe, comme en CE1 par exemple, soit réduit à 11 environ.

Qu'est que les 7 profils d'apprentissage ?

• Chacun d’entre nous a sa propre façon d’apprendre

Chacun d’entre nous a sa propre façon d’apprendre, de comprendre et d’enregistrer l’information. Ceux qui ont un mode d’apprentissage correspondant le mieux au système éducatif et de formation sont plus disposés à faire une bonne scolarité et réussir leurs études. Hélas, tout le monde n’a pas cette chance, et il est impossible au système scolaire de s’adapter à chacun. Alors comment faire ?

En découvrant comment on apprend, c’est-à-dire comprendre le cheminement mental nécessaire pour intégrer un savoir. La grande difficulté est que ce processus est le plus souvent inconscient pour chacun d’entre nous. Comment connaître et maîtriser ce processus? Par les profils d’apprentissage. C’est un outil développé par Jean-François Michel , et construit sur la base de recherches américaines en psychologie comportementale.

Comment ça marche ? Les 7 profils d’apprentissage représente la carte sur la façon dont chacun apprend. Les 7 profils d'apprentissage sont composés de trois niveaux.

• Une carte composée de 3 niveaux

......1er niveau : Les profils identités concernent l’attitude d’un élève en situation d’apprentissage. On peut définir 7 profils d’identités différents : le perfectionniste, l’intellectuel, le rebelle, le dynamique, l’aimable, l’émotionnel, l’enthousiaste.

.....Prenons par exemple le perfectionniste. C’est un élève qui fera toujours en sorte que les choses soient irréprochables, que ce soit un devoir, une dissertation etc. Par contre, dès qu’il s’apercevra que ce qu’il entreprend n’est pas, selon lui, parfait, il sera enclin au découragement. Le symptôme typique de ce comportement sont les expressions du type« je suis nul !!! », « je ne sais rien faire … ». La spirale de l’auto-dévalorisation peut se mettre en marche et conduire à un blocage. Les enseignants, les formateurs ou les parents doivent être très vigilants dans leurs critiques face à un élève de type perfectionniste. Les remarques négatives du genre « tu es mauvais, ton travail est nul… » ont un grand pouvoir destructeur chez le perfectionniste. Valorisez ce qui peut être perçu comme « non-parfait », et changez votre vocabulaire : ce qui est « nul » doit être transformé en « points qui sont à améliorer ».

.....L’émotionnel, lui, sera peu sensible à cette attitude. Il réagit de manière très différente. Il n’a que faire de la perfection. L’important pour lui c’est la créativité, le beau. Il peut être très doué dans les matières artistiques. Par contre, c’est quelqu’un qui peut facilement broyer du noir, sans savoir pourquoi. N’essayez pas de le rassurer ou de le consoler en demandant ce qui ne va pas. Bien souvent il ne le sait pas lui-même. Il a des difficultés à maîtriser ses émotions, ce qui peut le conduire à des réactions théâtrales lorsqu’il est contrarié.

.....2ème niveau: Au nombre de 4, les profils de motivations concernent les éléments extérieurs qui conditionnent l’intérêt d’un l’élève. Prenons par exemple quelqu’un qui est sensible au profil : « Quelle utilité ? ». Tant qu’il ne trouvera pas ce à quoi une matière peut servir, il ne se sentira pas du tout motivé. Un des rôles possibles d’un professeur ou d’un formateur est de montrer l’intérêt de la matière à ce type de profil. Par exemple, lorsque j’entends un étudiant me dire « je n’aime pas cette matière, ça me servira à rien !», vous pouvez être sûr que j’ai à faire à une personne ayant ce type de profil. A noter qu’une personne peut combiner 2 profils de motivations avec toutefois une dominante.

.....3ème niveau: Au nombre de 3, les profils de compréhension permettent de savoir par quel sens (visuel, auditif,…) les informations sont enregistrées. Les visuels, par exemple, ont besoin de voir les choses, d’avoir des graphiques, des couleurs. Ils auront toutes les peines du monde à comprendre un cours où le professeur, le formateur ne fait que parler. Le problème est que certaines matières ne peuvent guère être enseignées autrement, telles que la philosophie, le français, ou, dans une moindre mesure, l’économie. Par contre les élèves qui enregistrent l’information, principalement par le mode auditif, seront très à l’aise.

.....Les kinesthésiques, eux, ont besoin d’un ressenti, d’apprendre en faisant, de comprendre le pourquoi des choses. C’est l’une des raisons pour lesquelles on trouve beaucoup de personnes de ce profil dans les métiers manuels. Cette population est plus exposée au processus d’échec scolaire. Attention ! Ce n’est pas parce qu’une personne a un profil kinesthésique qu’elle est destinée à être cancre ou à faire un métier manuel. Dans les profils de compréhension il s’agit d’une dominante, un canal sensoriel privilégié. On a tous les sens de vue, ouïe, et du ressenti. Mais quel canal privilégiez-vous pour enregistrer l’information ? On a donc un canal sensoriel dominant combiné aux 2 autres restants qui jouent un rôle moindre.

Tableau des 7 profils d'apprentissage

Copyright © L'échec scolaire.com: 22-11-2004

 7 profils d'apprentissage

7 profils d'apprentissage

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