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15 avril 2015 3 15 /04 /avril /2015 09:15

Psychologues expert avec le grade de capitaine sapeur-pompier volontaire.

Psychologue sapeurs-pompiers

La première mission de l'USP c'est l'intervention.

Les interventions de l’USP sont majoritairement dirigées les victimes sapeurs-pompiers et dans certains cas pour les victimes civiles.

Cotés sapeurs-pompiers : L’USP intervient pour apporter un soutien rapide aux membres du corps qui ont été impactés par un événement durant l’exercice de leur fonction confrontation à une situation difficile avec les victimes : accidents de sapeur-pompier sur intervention, situations critiques comme le décès de collègues sur intervention, intervention sur des proches, sur des enfants…. agressions...

Coté victimes : La CUMP (Cellule d'Urgence Médico Psychologique) du SAMU intervient de manière prioritaire auprès des victimes de catastrophe (dès qu'elles sont nombreuses) mais sur leur demande auprès du CODIS nous pouvons venir compléter leurs effectifs ou compléter leur dispositif de prise en charge des victimes psychologiques.

Débriefing (psychologie)

En psychothérapie, le débriefing regroupe un ensemble de pratiques visant à traiter des personnes ayant subi et perçu un événement stressant ou potentiellement traumatique (accidents, catastrophe, etc.).

Le débriefing s'effectue après un certain laps de temps (de 24 à 72 heures ou plus pour les traumas de type 1 (évènement unique) jusqu'à plusieurs années après pour les traumas de type 2, comme les évènements multiples et répétés de type maltraitance). Il est à différencier des "interventions immédiates", qu'on appelle aussi defusing, qui se font sur place et tout de suite après l'évènement et qui s'apparentent plus à des interventions d'urgence ou de crise.

Ces techniques auparavant confidentielles, à l'occasion de faits divers largement médiatisés, suscitent de plus en plus dans l'opinion publique un intérêt renouvelé; Une intervention non intrusive qui prend en compte le vécu douloureux de l'événement tout en respectant la sphère du Moi le plus intime est souvent nécessaire pour aider les victimes directes ou indirectes à ne pas sombrer dans un état de stupeur ou de terreur encore plus déstructurant.

Cependant, la prudence est de mise, notamment lorsque l'on sait que, mal maîtrisées ou effectuées dans la précipitation, ces pratiques peuvent entraîner des dommages supplémentaires. Cet apport doit être effectué par des professionnels formés à la psychopathologie et aux psychothérapies individuelles et de groupe. Il s'agit par exemple de ne pas s'immiscer dans des processus de deuil en les anticipant par un forcing psychologisant activiste. Intervenir dans des conditions difficiles, marquées par le malheur, l'incertitude, le tragique etc. ne s'improvise pas. Les recherches sur le débriefing présentent l'intérêt d'obliger les responsables à la formation qu'on doit dispenser aux intervenants.

Différentes techniques de debriefing sont utilisées. Le modèle nord-américain (Critical Incident Stress Debriefing - CISD - de Mitchell) est basé sur une approche cognitive très structurée, se déroule habituellement en une seule séance et suit des étapes précises, il s'apparente selon son auteur plutôt à du counseling qu'à une activité psychothérapeutique.

À l’opposé, le modèle francophone du debriefing se pratique s'appuie sur l'approche cathartique inspirée par Aristote et développée par principalement par Freud (méthode cathartique) et Janet (désinfection morale)(L.Crocq 16 leçons sur le trauma Odile Jacob 2012).

La première insiste sur l'abréaction et l'association la seconde sur la "décharge des émotions" et l'énonciation.

En résumé la spécificité de cette approche se centre sur l'émergence du vécu du sujet plutôt que sur le factuel. Elle est complétée par d'autres séances de soin et réalisée par des professionnels formés à la prise en charge du traumatisme à partir de méthodes aussi diverses que la psychanalyse, les thérapies comportementales et cognitives, l' hypnothérapie...

Le terme d'Intervention Psychothérapeutique Post-Immédiate (IPPI) s'impose actuellement chez les professionnels pour désigner ce type d'intervention et le distinguer du debriefing psychologique de type CISD..

Le debriefing Francophone favorise l'insertion dans l'histoire de vie du sujet d'un évènement qui débordait ses capacités de représentation apaisant ale chaos émotionnel et cognitif. Le debriefing facilite l'assimilation du choc traumatique en souvenir non-traumatique.

Certaines évaluations de l'efficacité du debriefing tel qu'il est pratiqué aux États-Unis ont montré des résultats décevants. La technique de l'IPPI est actuellement l'objet d'une évaluation au niveau national, soutenue par la DGS. Aujourd'hui le débriefing est nommé possiblement dangereux et c'est fortement déconseillé de l'utiliser

Toutefois, les études (Méta-étude de Nathalie Prieto 2004) sur le débriefing (psychologie) incitent à la prudence quant à ce type d'approche si elle est mal indiquée ou maladroitement menée, ce qui paraît être souvent le cas.

Bibliographie

Michel de Clercq, François Lebigot : "Les traumatismes psychiques" , Éditions Masson, 2001, (ISBN 2294000218)

Claude Barrois : "Les névroses traumatiques: Le psychothérapeute face aux détresses des chocs psychiques", Ed.: Dunod; 1998, (ISBN 2100040375)

François Lebigot "Traiter les traumatismes psychiques: Clinique et prise en charge", , Ed: Dunod, 2005, (ISBN 2100070673) ""Victimes", No spécial de l'Évolution psychiatrique, 2002 (ISBN 2842993829)

Defusing

Le defusing est une technique de prise en charge des personnes qui viennent de vivre un traumatisme psychique, dans les premières heures de celui-ci. Principes Il s'agit d'une première intervention qu'on ne peut pas qualifier de psychothérapie, mais qui apporte un soin psychique d'urgence face aux blessures psychiques. Ce soin doit être réalisé par des professionnels formés à ce genre de situation.

En France, le système des cellules d'urgence médico-psychologique ou CUMP, permet d'organiser ces soins dans les premières heures de l'événement et sur les lieux de celui-ci. François Lebigot décrit deux fonctions au defusing : la fonction d'accueil (il s'agit de réintégrer la victime au monde des vivants dont elle s'est sentie un moment exclue), et la fonction d'interlocution (permettre qu'une parole adressée à un autre émerge à nouveau). L'entretien est mené avec prudence, il ne s'agit pas de demander à la personne de « raconter » l'événement qu'elle vient de vivre, mais de lui permettre d'ordonner sa parole et sa pensée, et de se sentir à nouveau appartenir à la communauté humaine, au sortir de l'enfer qu'elle vient de traverser. Il ne s'agit pas d'un debriefing psychologique, qui pourra être effectué dans les jours qui suivent1. Il n'est pas nécessaire d'être un professionnel de la santé mentale pour effectuer un defusing. toutes personnes formées à cette pratique peut user de cette connaissance et mettre en place cette pratique.

Notes et références

Zigmont JJ, Kappus LJ, Sudikoff SN, « The 3D model of debriefing: defusing, discovering, and deepening », Semin Perinatol, vol. 35, no 2,‎ 2011, p. 52-8. Bibliographie Michel de Clercq, François Lebigot, Les traumatismes psychiques, Éditions Masson, 2001, (ISBN 2294000218) François Lebigot, Traiter les traumatismes psychiques : Clinique et prise en charge, éditions Dunod, 2005, (ISBN 2100070673)

En quoi consiste le soutien psychologique ?

Le soutien psychologique est un élément essentiel du travail des spécialistes de l'urgence. Toute intervention génère en nous une réaction physiologique plus ou moins importante. Cette réaction que l'on pourrait qualifié "d'excitation" ou de "mobilisation nos forces" nous permet d'effectuer la mission sur laquelle nous sommes engagés. Certaines interventions sont cependant plus difficiles que d'autres, et naturellement ces interventions restent plus marqués que les autres dans notre mémoire, et à chaud il est vrai qu'entre sapeurs-pompiers nous reparlions de ces interventions. Cela nous permet de "relâcher la pression"...

Parfois cela nous aide également à nous rendre compte que nous avons correctement fait notre travail malgré de la déception ou de la frustration...

Entre sapeurs-pompiers une "bonne discussion" après une intervention ça fait parfois du bien... Tout au long d'une carrière, un sauveteur va croiser de nombreuses interventions difficiles...

A certains moments, il sera également impliqué dans des situations extrêmement éprouvantes... mais cette fois la réaction physiologique normale que nous éprouvons à chaque intervention sera beaucoup plus forte, plus brutale et plus déstabilisante. Cette réaction de stress peut alors nous dépasser... et les discussions entre sapeurs-pompiers ne suffisent plus pour décompresser...

Le soutien psychologique a alors pour objectif de favoriser de permettre aux mécanismes d'évacuations du stress de se remettre en marche.

Le soutien psychologique vise donc tout simplement à remettre en service des mécanismes qui viennent d'être saturés par le stress afin de permettre aux sapeurs-pompiers d'éviter d'être frappés à plus ou moins long terme par les effets néfastes du stress.

L'un des moyens de s'offrir un soutien psychologique utile c'est de participer notamment à un débriefing psychologique :

Voici tout d'abord les règles de base du débriefing : Le débriefing n’est pas obligatoire. Personne n’est obligé de parler. La confidentialité sera gardée, par les membres du groupe, sur ce qui aura été dit ou entendu. Chacun se garde d’en parler en dehors du groupe. Chacun parle en son nom propre. Le débriefing n’est pas le lieu des critiques envers d’autres membres du groupe. Le débriefing durera le temps qu’il faut. Il peut prendre plusieurs heures si nécessaire.

Le débriefing psychologique a pour objectif de faire le point sur le vécu d’une personne ou d'une équipe confrontée à un événement brutal particulièrement difficile à vivre comme un accident grave sur intervention par exemple. Il permettra d’évacuer le « trop plein de pression » accumulé durant les événements.

Le psychologue sapeur-pompier qui gérera le débriefing vous donnera également quelques conseils pour mieux vivre avec ce qui vient de se passer.

. Arrêté du 6 mai 2000 relatif aux sapeurs-pompiers volontaires experts NOR : INTE0000261A

Le ministre de l'intérieur,

Vu le code général des collectivités territoriales (parties Législative et Réglementaire) ;

Vu la loi no 96-370 du 3 mai 1996 relative au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers ;

Vu le décret no 99-1039 du 10 décembre 1999 relatif aux sapeurs-pompiers volontaires, et notamment son article 66 ;

Vu l'arrêté du 13 décembre 1999 relatif à la formation des sapeurs-pompiers volontaires, Arrête :

Art. 1er. - Il est créé, auprès de chaque préfet de zone de défense, une commission d'habilitation des experts des services d'incendie et de secours visés à l'article 66 du décret du 10 décembre 1999 susvisé :

Cette commission, présidée par le préfet de zone de défense ou son représentant, comprend : - deux membres du corps préfectoral en poste territorial ;

- deux présidents de conseil d'administration des services départementaux d'incendie et de secours ou membres élus de conseil d'administration des services départementaux d'incendie et de secours ;

- deux directeurs départementaux des services d'incendie et de secours ou officiers de sapeurs-pompiers du grade de lieutenant-colonel au moins. Les membres sont désignés par le préfet de zone de défense ; les membres d'un même collège ne peuvent être originaires du même département.

Art. 2. - Peuvent faire acte de candidature à la fonction d'expert des services d'incendie et de secours les personnes détenant des compétences dans le domaine des risques naturels, des risques technologiques, de l'environnement ou du suivi des contraintes psychologiques. Hors le cas du suivi des contraintes psychologiques, les compétences requises peuvent découler soit de la possession d'un titre universitaire de niveau 2 et d'une pratique professionnelle d'au moins trois ans, soit d'une pratique professionnelle de cinq ans sur des postes normalement accessibles à des titulaires de titres universitaires de niveau 2.

Art. 3. - Le directeur départemental des services d'incendie et de secours auprès duquel est susceptible d'être rattaché l'expert présente les dossiers de candidature et expose le lien entre les activités de l'expert et les besoins du service.

Art. 4. - A l'issue de cet examen par la commission, la liste zonale d'habilitation des experts est arrêtée par le président et transmise au ministre de l'intérieur et aux préfets de département de la zone. L'inscription sur cette liste est renouvelée tous les cinq ans.

Art. 5. - Les experts des services départementaux d'incendie et de secours sont nommés par arrêté conjoint du préfet et du président du conseil d'administration du service départemental d'incendie et de secours sur proposition du directeur départemental d'incendie et de secours, après avoir suivi la formation prévue à l'article 19 de l'arrêté du 13 décembre 1999 susvisé. L'arrêté de nomination précise la discipline au titre de laquelle la commission visée à l'article 1er a émis un avis favorable à l'habilitation.

Art. 6. - Les experts des services d'incendie et de secours peuvent être amenés à donner un avis et à participer à la conduite de dossiers ou d'opérations dans le domaine relevant de leurs compétences. Les experts ont rang d'officier de sapeurs-pompiers volontaires, à l'exclusion de tout acte de commandement dans le cadre d'un engagement opérationnel. En opération, ils sont placés sous l'autorité de l'officier de sapeurs-pompiers commandant des opérations de secours.

Art. 7. - Dans le cadre de leurs activités, les experts des services d'incendie et de secours ont droit au port de l'uniforme tel que défini par arrêté du ministre de l'intérieur.

Art. 8. - Le directeur de la défense et de la sécurité civiles, haut fonctionnaire de défense, et les préfets sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 6 mai 2000.

Pour le ministre et par délégation : Le directeur de la défense et de la sécurité civiles, haut fonctionnaire de défense, M. Sapin

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