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22 juin 2015 1 22 /06 /juin /2015 14:49

Les Croix de bois de Roland Dorgelès.

Les Croix de bois, chef-d’œuvre de Roland Dorgelès, engagé volontaire, est un témoignage exceptionnel sur la Première Guerre mondiale.

Avec un réalisme parfois terrible mais toujours d’une généreuse humanité, la vie des tranchées nous est décrite dans toute son horreur et aussi sa bouffonnerie, son quotidien et ses moments d’exception.

L’auteur

De son vrai nom Laurent Lecavelé, Roland Dorgelès est né à Amiens en 1886. Après un bref passage à l’École des beaux-arts de Paris, il devient journaliste et mène une vie de bohème, jusqu’à la guerre, qu’il fait, dès 1914, comme engagé volontaire dans l’infanterie. C’est son livre Les Croix de bois qui lui vaut en 1919 à la fois la gloire et le prix Femina. Il devient alors élu à l’Académie Goncourt en 1929, et accède à la présidence du jury en 1955. Les Croix de Bois fut son plus grand succès, par la suite il écrivit d’autres romans sur la guerre, l’après-guerre et ses voyages. Il est mort le 18 Mars 1973 à Paris.

Résumé

L’histoire du livre, c’est la guerre 1914-1918 vue par les poilus dans les tranchées. L’horreur de la guerre y est dépeinte, mais aussi les moment de joie comme de peine que vivent les soldats, comme par exemple lors de missions périlleuses, lors de leurs journées de repos ou bien dans les bistrots, qu’ils affectionnent tant.

Le livre suit plus particulièrement une équipe d’environ une dizaine de soldats, parmi ces personnages il y a : Jacques Larcher, le principal narrateur, un engagé volontaire (c’est sous ce nom que se cache en réalité Roland Dorgelès) ; Bréval, le caporal ; Fouillard, l’un des deux cuisiniers ; Bouffioux, appelé le « gros Bouffioux », un peu simplet, cuisinier qui se sert de son rôle pour ne pas aller combattre ; Belin, dit « le petit Belin » ; Broucke, le « chtimi » qui fait rire tout le monde ; Sulphart et Lemoine, deux camarades qui ne se quittent jamais ; et Gilbert Demachy, un engagé volontaire qui dès son arrivée se lie d’amitié avec Jacques Larcher et va se révéler être l’un des soldats les plus courageux.

Critique

Le roman présente une sorte de témoignage romancé, car c’est un peu ce qu’a vécu Roland Dorgelès. Toutefois dans le livre il utilise un faux nom pour son personnage, et en invente même d’autres afin d’ajouter des éléments de camaraderie plus forts, par exemple. Il n’y a pas de lieux précis et encore moins de dates, il est seulement évoqué quelques noms de batailles qu’ont vécues certains soldats comme la bataille de la Marne qui eut lieu du 5 au 12 Septembre 1914 ou bien celle de Guise (P.14) qui eut lieu elle aussi en 1914. De ce fait, l’histoire se déroule certainement peu après ces batailles, donc début 1915. Concernant les lieux, ils ne sont pas donnés avec précision, cependant il est fait allusion aux paysages « d’Artois ou de Champagne, de Lorraine ou des Flandres » (p.203), ou bien à Nancy (p.201) et à Dormans (p.5), mais rien de précis.

Différents aspects de la guerre sont évoqués, ceux des tranchées majoritairement, mais certains chapitres montrent la guerre vue au premier plan, sur le terrain, ces passages sont souvent très détaillés et sanglants, notamment un passage très émouvant sur une longue agonie de l’un d’eux, qui dure plus de 5 pages (p.231-236) Les différentes mentalités des civils de l’époque sont montrées lors de l’avant-dernier chapitre « Le retour du héros », où l’un des soldats (Sulphart) rentre chez lui après une blessure de guerre : il est souvent mal accueilli et peu écouté, ses histoires lassant tout le monde. Les personnes qu’ils rencontrent n’ont souvent aucune reconnaissance envers les anciens soldats (p.246-247 au bureau de tabac), parlent souvent de la guerre en faisant part de leurs stratégies alors qu’ils n’y participent pas et ne se sacrifient pas pour la France (p.246).

" Ce livre m’a plutôt plu car il donne une vision de la Grande Guerre détaillée à travers des personnages charismatiques, souvent drôles et bourrus. Le livre est plutôt long et les chapitres n’ont pas de liens entre eux, étant différents épisodes isolés. Cependant le livre est plutôt facile à lire si l’on n’est pas pressé car le langage est simple et l’usage du langage familier rend la lecture plus drôle et vivante. Je pense qu’il est aussi intéressant de le lire pour se donner une idée de la guerre selon le point de vue de poilus plein d’humour malgré les situations souvent difficiles qu’ils rencontrent." témoignage d'un élève de classe de première.

En résumé:

Les Croix de Bois raconte la vie dans les tranchées pendant la guerre de 14-18. On partage la vie des poilus : l’arrière, le front, la tambouille, les obus, la camaraderie et la mort. Dans l’ensemble récit classique de la Grande Guerre, ce roman touche par son humanité et sa sensibilité virile.

L’auteur raconte par le menu tout ce qui fait la vie d'un poilu, en montrant tout ces petits riens qui permettent au soldat de tenir : les quelques jours à l’arrière, la fille que l’on voit passer, le trou dans lequel on fait son lit, les Copains, surtout les Copains. On trouve parmi eux le Français du début du siècle : le rouge en perpétuelle rébellion, le religieux, les paysans, les chti, les titis parisiens. Tous ceux là partagent, s’engueulent et vivent ensemble joyeusement.

Dans cette ambiance, petit à petit l’auteur nous amène à toucher l’horreur de la Grande Guerre : les bombardements, les gaz, les blessés et les morts. Les croix de bois s’amoncellent dans cette terre de France retournée et labourée par les obus. On se bat sans trop savoir pourquoi, pour un bout de boyau, pour une butte sans arbre... Mais quand on a gagné quelques mètres, quelle fierté quand on revient à l’arrière...

Sans tourner au mélo, Dorgelès nous fait sentir toute l’horreur de la guerre...

quelques réactions:

Les Croix de Bois 20 décembre 2011, par Nicole

Ce roman reste un des plus beaux témoignages sur l’atrocité et la bêtise de la guerre qui entraîne les hommes dans un véritable enfer et en même temps révèle les capacités insoupçonnées de courage et d’abnégation chez les malheureux soldats soumis à cette horreur quotidienne.

Les Croix de Bois 16 janvier 2008, par Févé

Très bel ouvrage qui mérite d’être (re) découvert par le public, un tableau saisissant de ce que fut l’horreur des tranchées et l’état d’esprit des gens de l’époque. Une œuvre littéraire qui avec " Bleu horizon" et le roman d’Eric Maria Remarke "A l’ouest rien de nouveau" ont leur place dans la mémoire collective.Outre leur incontestable accent de véracité ces ouvrages furent parmi bien d’autres ceux qui me permirent la réalisation de mes ouvrages, en bande dessinée ; "Les remparts de Verdun" & "Les écorchés du chemin des Dames" qui me valurent les éloges de la presse lors de leur parution.

Les Croix de bois de Roland Dorgelès
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