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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 08:16

La thérapie psychanalytique de l'enfant aujourd'hui

• Pourquoi ?

La psychanalyse est l’une des thérapies possibles pour les enfants présentant des troubles du comportement à caractère névrotique, à l’exclusion de causes purement organiques. Cette option dépend surtout de l’orientation théorique du service de soins ou du thérapeute. Dans tous les cas, les parents doivent avoir eux-mêmes formulé une demande de prise en charge. En principe, l’analyste doit les tenir informés de l’évolution du traitement.

• Comment ?

En dessous de 3 ans, les enfants intègrent plutôt une thérapie conjointe mère/enfant ou parents/enfant inspirée de Donald W. Winnicott. L’enjeu porte alors sur la qualité des interactions, au cours de séances espacées. Au-delà de 3 ans, une cure individuelle est souvent préférable, au rythme de trois ou quatre séances hebdomadaires, pour une durée indéterminée. Les thérapies par le jeu doivent permettre à l’enfant d’exprimer leurs fantasmes sans redouter de se laisser submerger. Les groupes thérapeutiques ou l’observation directe représentent d’autres modalités d’intervention.

• Par Qui ?

La psychanalyse de l’enfant occupe actuellement une place minime dans la formation des futurs psychanalystes (formation d’ailleurs variable, puisque non universitaire et non réglementée). Sur le terrain, elle semble surtout intéresser les femmes. Réputée difficile dans sa pratique comme dans l’évaluation de ses résultats, on la délègue volontiers aux stagiaires et aux praticiens débutants. Les plus aguerris préfèrent souvent s’occuper de patients adultes (1).

• Avec quelle efficacité ?

Par nature, une thérapie d’inspiration psychanalytique se prête mal à l’évaluation, <i>a fortiori</i> auprès de l’enfant. Les outils prévus à cet effet sont très récents, et peu utilisés. D’après l’explosif rapport Inserm relatif à l’efficacité de diverses psychothérapies, on observerait cependant une amélioration chez 62 % des enfants traités selon l’approche analytique pour hyperactivité ou troubles des conduites. L’action sur les troubles anxieux et dépressifs paraît surtout efficace chez les sujets les plus jeunes. L’aide apportée aux parents semble par ailleurs un élément thérapeutique important pour l’enfant. Mais toutes ces données, issues du centre Anna-Freud de Londres, n’ont pas été comparées à des groupes contrôles, c’est-à-dire des sujets non traités, comme la méthodologie l’exige en pareil cas. Ce qui interdit, à l’heure actuelle, de se prononcer tout à fait sur l’efficacité de la thérapie (2).

(1) Bernard Golse, « La psychanalyse avec les enfants », <i>in</i> Alain de Mijolla et Sophie de Mijolla-Mellor (dir.), <i>Psychanalyse</i>, Puf, 1999.

(2) Collectif, <i>Psychothérapie. Trois approches évaluées</i>, Inserm, 2004. Jean-François Dortier

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