Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 22:32

A l'occasion du 100e anniversaire de la Grande Guerre, le Musée du Dr. Guislain de Gand présente une exposition d'œuvres d'art contemporain inspirées par les conflits armés et leurs effets psychiques, tant sur le vécu des soldats et des victimes de guerre que sur la mémoire collective de 1914 à 2014. traversées n'en n'engendre pas d'autres

De nombreux auteurs ont depuis l'antiquité rapporté, en conditions de conflits, des constats d'augmentation de la cruauté, de l'insensibilité, de sadisme ou de folie. Le stress à l'origine du trouble peut être constant ou passager mais toujours récurrent. Ces troubles de la personnalité et comportementaux sont parfois associés à des troubles psychomoteurs qui peuvent être momentanés (la résilience) ou durable:

document wikipèdia 2015 : L'obusite (du français « obus », le suffixe « -ite » ne désignant pas ici une inflammation) en anglais : Shell-Shock (« choc de l'obus »), est un terme décrivant une association de troubles psychiques et physiques observés chez certains soldats de la Première Guerre mondiale, essentiellement dans le contexte de la guerre de tranchées ; c'est un syndrome classé comme étant l'une des formes de stress post-traumatique. L'obusite est aussi appelée "traumatophobie ou névrose de guerre".

À la fin du 19e siècle, Pierre Janet avait démontré que l'hystérie avait pour cause un traumatisme psychique, mais ses travaux furent niés et oubliés. Toutefois, les horreurs de la Première Guerre mondiale allaient de nouveau imposer la réalité des traumatismes psychiques. De nombreux soldats se retrouvèrent en effet alors victimes d'une dépression nerveuse, appelée « obusite » en référence au bruit et au choc causés par les explosions d'obus.

Avant la Grande Guerre, la Psychiatrie s'édifiait d'abord comme une science en développant la nosologie et la nosographie, restant cousine de la neurologie, s'approchant de la psychologie comme équivalent de la physiologie. Le cerveau, support de l'esprit, est l'objet de la recherche car c'est lui qui tient la clef de l'étiologie des maladies mentales.

Comment le syndrome de stress post-traumatique et d'autres troubles anxieux se développe chez certaines personnes.

Deux explications sont souvent données par les soldats:

L'épuisement physique (fatigue physique, manque de sommeil, perturbation du rythme de veille, marches forcées, douleur physique dépassant la résistance normale de l'individu...), auquel on peut parfois ajouter l'exposition à certaines toxines (armes chimiques, toxicité des munitions, alimentation avariée...). Mais dans ces cas, les troubles sont généralement temporaires.

L'épuisement moral (face à l'exposition de mourir, à la vue d'autrui mourant, à l'acte de tuer, à la torture, à des actes contredisant la morale ou l'éthique du soldat...) à l'obligation d'obéir à des ordres éventuellement incompréhensible ou inappropriés, ce que l'on nomme "les dissonances cognitives".

Selon un médecin militaire psychiatre "l'instinct de conservation se rebelle contre la guerre".

On pense que ces troubles comportementaux pourraient être dûs à la distance que doit prendre l'esprit du combattant avec la réalité. Il ne devient pas insensible, mais pour sauvegarder sa santé mentale, l'esprit se dissocierait des actes.

L'exposition à plus long terme à un stress intense de guerre provoque aussi des séquelles lourdes: l'esprit compose petit à petit avec ce qu'il a enregistré.

Les symptômes de l'obusite sont divers et se caractérisent par des tremblements incontrôlés plus ou moins intenses. Ou encore des syndromes de folies méconnus qui donnèrent le nom de "psychose des barbelés". Pour soigner ces malades, les médecins décidèrent d'utiliser une invention toute récente: l'électricité! Ainsi venait de naître l'électrocution systématique des malades psychiques. Jusqu'à ce jour aucun effet positif n'a jamais été démontré!

On sait maintenant que les individus sont non seulement inégaux face au stress psychique, mais qu'ils sont aussi génétiquement inégaux devant certains toxiques (poudre, gaz de combat, plomb, etc).

Avec le recul et les connaissance actuelles en toxicologie, il est probable que de nombreux soldats fusillés pour l'exemple ou punis pour avoir simulé une maladie ou des troubles psychiques, étaient en fait victimes de troubles réels.

L'obusite (du français « obus », le suffixe « -ite » ne désignant pas ici une inflammation) en anglais : shell shock (« choc de l'obus »), est un terme décrivant une association de troubles psychiques et physiques observés chez certains soldats de la Première Guerre mondiale, essentiellement dans le contexte de la guerre de tranchées ; c'est un syndrome classé comme étant l'une des formes de stress post-traumatique.

Le terme d'« obusite » a été inventé et utilisé lors de la Première Guerre mondiale, lorsque sont apparus de nouveaux patients atteints de pathologies nouvelles (ils sont également dénommés « pithiatiques1 »). Les maladies nerveuses étaient peu connues à l'époque, il est donc question de « commotion », de « choc émotionnel », de « syndrome des éboulés2 », de « plicaturés » ou de victimes de l'« obusite ».

D'autres noms ont aussi été donnés à l'obusite, comme « traumatophobie » ou névrose de guerre.

Au XXIe siècle, le terme « obusite » n'est plus utilisé et fait automatiquement référence aux soldats de la Grande Guerre. L'obusite est un « trouble de stress post-traumatique » (TSPT), des cauchemars persistent longtemps après un évènement, faisant constamment revivre une expérience terrorisante. Les soldats sont les plus touchés par un TSPT.

Causes

Il était supposé que l'obusite résultait de plusieurs facteurs impliquant le stress et l'anxiété, ce qui inclut : excès de stress et de peur dus aux bombardements incessants, peur d'être déchiqueté, peur d'être enseveli, peur répétée d'être violemment tué. Selon un médecin militaire psychiatre allemand3 « L'instinct de conservation se rebelle contre la guerre. »

Symptômes

Les symptômes, divers et inconnus des médecins militaires des périodes antérieures, apparaissaient chez des soldats des tranchées choqués par l'onde de choc d'une explosion (obus, bombe, mine, grenade...), voire ensevelis sous les retombées de l'explosion et qui après avoir été dégagés, étaient retrouvés dans une attitude et position mutique (parfois sourds ou muets, ou aveugles), parfois pliés en deux ou en position accroupie avec incapacité de se relever (c'est l'abasie des « plicaturés vertébraux » selon une dénomination des médecins militaires), parfois totalement paralysés ou hémiplégiques ou paraplégiques ; alors même que l'examen clinique ne montrait aucune lésion capable d'expliquer ces attitudes. Il s'agirait d'affections psychosomatiques, que certains psychiatres décrivent sous de nouveaux noms, tels les « myocloniques rythmiques », « météoriques abdominaux », « spondylitiques » ou « éructants avec régurgitation alimentaire » du Dr Sicard, chef du service de neurologie de la 15e région militaire, basé à Marseille4. L'obusite pouvait encore se caractériser par des tremblements incontrôlés plus ou moins intenses, avec des malades atteints de vomissements incontrôlables (les « vomisseurs »), de « chorée rythmique » (se tordant en tous sens), atteint de violentes « contractures » leur tordant les mains et/ou pieds (varus équin) ou encore atteint de syndromes de folies inconnus qui donnèrent le nom de « psychose des barbelés ».

Cette absence d'apparente relation de cause à effet a fait accuser de nombreux soldats de simulation ; ces soldats « suggestionnés » ou supposés simulateurs étaient classés dans une catégorie de troubles relevant du « pithiatisme », qui seraient une nouvelle forme d'hystérie, associée à des « troubles nerveux d'ordre réflexe » (selon Babinski en 19175). De nombreux médecins, tels le Dr Sicard (neurologue) jugent que les malades mentent. Des noms paradoxaux de nouveaux syndromes sont inventés : « simulation inconsciente », « simulation de création » ou de « simulation de fixation6 ». Une hypothèse posée à l'époque par le médecin-chef Porot (neuropsychiatre) est qu'il s'agirait d'une maladie commençant avec une « attitude réflexe antalgique » qui se fixe ensuite lors d'un stade hystérique avec ensuite des « complications articulaires qui incitent le sujet à persévérer7 ». Les malades sont même anesthésiés au chloroforme, non pas pour les soulager, mais pour dépister les simulateurs, sous la menace du conseil de guerre pour ceux qui refuseraient. Certains des malades perdent leurs rigidité et contractures, provisoirement durant l'anesthésie. Parfois la menace de l'anesthésie ou du Conseil de guerre fait disparaître la contracture, ce qui renforce le point de vue de la Société de neurologie qui « depuis le 21 octobre 1915, recommande que les sujets atteints de troubles fonctionnels ne soient ni réformés ni pensionnés ni évacués mais traités sur place et renvoyés au front »1 tout en émettant le vœu que les « simulateurs, exagérateurs et persévérateurs » soient envoyés « vers des services spéciaux et soumis à une direction médicale compétente et à une discipline militaire sévère8 ».

Traitements

Les médecins militaires avaient pour mission de renvoyer le plus possible de ces soldats au front, et de détecter ceux qui pourraient simuler pour éviter les combats1.

Le torpillage électrique

Certains neuro-psychiatres militaires de l'époque jugent que les pithiatiques étant des hystériques, ils sont « fonctionnels » et curables par contre-suggestion5. Ces neuro-psychiatres ont rapidement mis au point de nouveaux traitements et inventions consistant par exemple à emprisonner les personnes recourbées dans des carcans redresseurs ou à soumettre les pithiatiques à un « traitement faradique » ou « torpillage électriques » (impulsions électriques)1. Ce traitement était en France par exemple appliqué par le Service de Santé des armées au fort de Saint-André à Salins au-dessus de la vallée du Doubs dans le Jura, avec un « centre d'entraînement » pouvant accueillir jusqu'à environ 200 pithiatiques guéris9. Aucun effet positif n'a été démontré à moyen terme ; les soldats ayant momentanément surmonté leurs symptômes voyaient leurs contractures revenir1. Plusieurs des malades de ce centre ayant refusé ce traitement (qui pourrait aujourd'hui être assimilé à de la « torture »), ils sont d'abord mis en isolement plusieurs jours, sont ensuite qualifiés d'« hystériques invétérés » puis dénoncés par le Dr Gustave Roussy, pour finalement être passés en conseil de guerre 10.

Comment un psychiatre traite-t-il aujourd’hui un soldat atteint du syndrome de stress post-traumatique ? Celui-ci est-il mieux compris ?

Notes et références

1.↑ a, b, c, d et e Pierre Darmon, « Des suppliciés oubliés de la Grande Guerre : les pithiatiques », Histoire, économie et société, vol. 20, no 1,‎ 2001, p. 49-64 (ISSN 0752-5702, DOI 10.3406/hes.2001.2253, lire en ligne [archive] [PDF])

2.↑ Dr Lortat- Jacob « Le syndrome des éboulés » Revue neurologique nov.-déc. 1915, no 23-24, p. 1173 et suiv.

3.↑ Arte, 1914-1918, La Guerre moderne. Propos ayant été censuré par l'administration militaire.

4.↑ Rapport de juillet 1915, ASSA, carton A 67, « Neurologie et neuropsychiatrie, rapports des 14e et 15e régions ».

5.↑ a et b Babinski et Froment, Hystérie, pithiatisme et troubles nerveux d'ordre réflexe, Paris, 1917

6.↑ Rapport d'août 1915, du Dr Sicard, Service de neurologie de l'hôpital militaire Michel Lévy, Marseille, ASSA, carton A 67.

7.↑ Source : Rapport du médecin-chef Porot (du centre neuropsychiatrique d'Alger), présenté à la réunion trimestrielle des médecins-chefs le 3 août 1916, conservé aux ASSA, carton С 223 « Neurospychiatrie, conférences, réunions ».

8.↑ «Vœux émis par la Société de neurologie de Paris dans sa séance tenue le 21 octobre 1915», ASSA, carton A 223.

9.↑ Courrier du général Brochin, commandant de la 7e région militaire, envoyé au ministre de la Guerre, ASSA (Archives du Service de Santé de l'armée) carton A 229, Neuro-psychiatrie, correspondance conservée au Val-de-Grâce, les Archives du Service de Santé de l'armée constituent une mine de renseignements sur l'histoire de la Grande Guerre

10.↑ Jean-Yves Le Naour, Les soldats de la honte, Éditions Perrin, 2011, page 218, 220, 221

document wikipèdia 2015

Obusite, en anglais : shell shock (« choc de l'obus »),
Partager cet article
Repost0

commentaires